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- 67 —

M. Georges Brown est l'auteur d'une étude ,
de torse brossée avec vigueur et dans laquelle
nous trouvons une très réelle entente de l'effet.
M. Legrain expose aussi des torses conscien-
cieusement étudiés, mais que ne caractérise i
aucune qualité saillante. C'est le bien, le très-
bien même du concours académique. M.
Josse Impens, d'une extrême sécheresse, se
fait pourtant remarquer par certaines qualités
d'expression. Les travaux de M. Fernand
Cosmon, de M. Victor Ravet, de M. Gillart
et de M. Pierre Oyens, ne sont point à la hau-
teur des œuvres que nous venons d'analyser.

M. Cosmon cherche sa voie et balance en-
tre Prud'honelDelacroix. Il imite les esquisses
du dernier à s'y méprendre. M. Pierre Oyens,
que nous croyons le frère de M. David Oyens,
n'a exposé qu'une tête insuffisamment mo-
delée.

La statuaire est représentée à l'exposition
improvisée du Cercle, par M. Ch. Vanderstap-
pen, dont les travaux promettent à la Belgi-
que un bon sculpteur. Deux groupes: Samson
et un jeune homme faisant des bulles de savon,
sont des compositions très-heureuses, ayant
à la fois la vigueur et la grâce voulues pour
faire de bonnes statues. Un masque d'homme
de grandeur naturelle est largement modelé
et d'un bon effet. Reste enfin un groupe plus
important, que l'auteur intitule bonheur, nous
ne savons trop pour quel motif. Une jeune
femme dort, un jeune homme nu se penche sur
elle. Rien dans l'attitude ni l'expression des
personnages, n'explique le mot bonheur, dont
le piédestal du groupeestdécoré. Nous croyons
avoir vu quelque part une ligure qui ressem-
ble beaucoup à la femme de ce groupe. La
sculpture exigeant une précision particulière
et une science complète, il faut naturellement
attendre, pour juger M. Vanderstappen , que
nous le retrouvions avec des oeuvres termi-
nées. En attendant nous ne saurions refuser
des éloges à ses maquettes.

L'exposition que nous venons de passer ra-
pidementen revue, offrait un intérêt beaucoup
plus grand que ne le comprendront bien des
personnes habituées à ne voir dans les Salons
que des sortes de foires de peinture. Il est
fort sérieux, en effet, d'examiner les travaux
d'une vingtaine déjeunes artistes, dont quel-
ques-uns sont incontestablement appelés à
à soutenir, avant qu'il soit longtemps,
la renommée artistique belge. Nous l'avons
dit, ils sont d'une même école ; pourtant leurs
œuvres ne trahissent guère cette communauté
d'origine et c'est un compliment à faire à
M. Portaels, que de constater qu'aucun de
ses élèves n'imite sa manière et n'emprunte
ses sujets. Maintes fois, on l'a dit dans les
arts comme en toute chose, la liberté est la
première source du progrès, et M. Portaels

doit avoir plus de satisfaction en voyant se
développer dans toutes les directions, les
qualités de ses élèves, qu'en se voyant copier
avec plus ou moins de bonheur, par la pléiade
déjeunes gens qui l'environnent.

H. H.

RAPPORT

DE LA

COMMISSION ROYALE DES MONUMENTS.

(Fin).

Nous avons tiré du moins de la démolition
des portes d'Anvers le seul profit qu'on puisse
tirer d'un fait regrettable : un enseignement.
C'est un malentendu dans l'examen d'un plan
de voirie qui a amené cette démolition. Pour
éviter le retour de ces erreurs fâcheuses,
nous avons demandé que, toutes les fois qu'un
monument serait menacé par un alignement
nouveau, le gouvernement en fût expressé-
ment averti, de façon à pouvoir aviser. M. le
ministre de l'intérieur a daigné agréer notre
proposition , et. une circulaire conforme a été
adressée à toutes les provinces. L'utilité de
cette mesure est depuis longtemps appréciée.
En France, les Conseils municipaux sont tenus
de subordonner les nouveaux alignemens aux
monumens existans dans les communes. Une
circulaire ministérielle qui remonte à 1841 va
jusqu'à les exhorter à saisir cette occasion
pour débarrasser les édifices remarquables
des constructions qui en obstruent les abords ;
et en compromettent la conservation. Il va de
soi, en effet, qu'il est de l'intérêt bien enten-
du des villes, non-seulement de conserver*
mais de faire valoir et de mettre en lumière
ces monumens qui racontent leur histoire,
qui font leur beauté et leur caractère et qui
sont si souvent le dernier titre qu'elles gar-
dent, quand elles sont ruinées, à l'attention
et à la sollicitude du monde civilisé.

Il nous reste, messieurs, à vous faire part
de la suite donnée à certaines idées dont il
avait été question dans notre dernière séance
générale.

Nous désirions qu'il fût dressé dans toutes
les provinces un inventaire des édifices par-
ticuliers, intéressans pour l'art ou curieux
par leur antiquité. Cette publication aurait
deux bons côtés : elle les signalerait aux
recherches de l'artiste et de l'historien, et elle
servirait à perpétuer leur souvenir puisqu'on
ne peut assurer leur conservation. Nous som-
mes heureux d'annoncer que deux de ces in-
ventaires sont faits. Nous devons à M. Bequet
celui de la province de Namur; à MM. le baron
Leys, le chevalier deBurbure, De Keyser et
Genard, celui de la ville d'Anvers, et nous re-
mercions nos honorables collègues, en es-
pérant que leur exemple sera suivi.

Nous avions demandé aussi la création d'une
école de peintres-restaurateurs. Ce désir,
accueilli par le gouvernement, est passé à
l'état de fait accompli. Un cours de ce genre,
annexé à nos Académies d'Anvers et de Bruxel-
les, permettra d'y former en peu de temps les
spécialistes qui nous manquaient et dont tant
de chefs-d'œuvre nationaux doivent si souvent
réclamer les services.

Une collection dont nous avions signalé la
nécessité est également en voie de formation.
L'Etat a acheté, sur notre proposition, une
importante série de grands cartons où l'un de
nos plus remarquables peintres-verriers a em-
ployé trente années de sa vie à reproduire
toutes les verrières célèbres du pays. Cette
collection de copies rendra plus d'un service.
Elle assure la conservation des originaux,
qu'elle permettra, en toute occasion, de res-
taurer et même de refaire. Elle réunit sur un
seul point des modèles qui manquaient à nos
peintres-verriers. Elle activera, nous l'espé-
rons, la renaissance de cet art spécial auquel
on doit tant des merveilles.

Nous pouvons enfin annoncer l'achèvement
de certains grands travaux d'art sur lesquels
l'attention publique était fixée. Les anciennes
peintures de la salle échevinale, aux halles
d'Ypres , ont été restaurées et complétées. Le
chœur de l'église Notre-Dame du Sablon, à
Bruxelles, a retrouvé la riche et curieuse
décoration peinte qu'il avait au XVe siècle. Un
grand nombre de tableaux de nos vieux maî-
tres , en tête desquels se place le célèbre Van
Dyck, de Saventhem, ont été sauvés d'une
destruction imminente par une intelligente
réparation. Quant à l'art contemporain, il
n'est pas l'objet d'une moindre sollicitude. De
nombreux travaux de peinture ou de sculp-
ture monumentale entretiennent l'activité de
notre jeune école, et l'étranger a pu consta-
ter, l'an dernier, qu'elle remonte, par degrés,
aux hauteurs où Rubens l'avait placée et d'où
elle dominait toute l'Europe artistique.
Nous ne pouvons finir, messieurs, sans ren-
dre l'hommage d'un dernier souvenir à quel-
ques collègues que la mort nous a enlevés dans
le cours de cette année. Elle a fait parmi
nous de grands vides. Hier encore, nous ap-
prenions la perte de M. Watlet, notre savant
collègue du Luxembourg. Nous avions vu
tomber auparavant un des fondateurs mêmes
de notre collège, M. Bourla, puis trois de
nos membres correspondans qui figuraient
au premier rang de nos illustrations artisti-
ques et archéologiques, MM. François Durlet,
LeMaistre d'Anstaing, le baron Jules deSaint-
Genois. Ce n'est pas à vous qu'il est néces-
saire de rappeler leurs titres. M. Bourla
avait passé sa longue existence au service de
la ville d'Anvers ; il y a attaché son nom à des
 
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