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faisant suite au peintre-graveur cle Bartsch, par
J. Pk van der Kellen. Avec les fac-similé gravés à
Veau-forte, par M. J. A. Boland et d'autres. Edi-
tion in-4t°. Livraisons parues, 1, 2 et 3. UtreClit,
Kerninck et fils.

M. J. Ph. van der Kellen appartient à ce
groupe de travailleurs chez qui paraît s’être
réfugié, en Hollande, l’honneur des études
artistiques. Depuis une vingtaine d’années
ce sont toujours les mêmes qui parlent, et,
grâce à eux, le drapeau de l’art Hotte large-
ment sur la Néerlande ; grâce à eux, l’his-
toire artistique de ce pays a conquis son
importance réelle et sa véritable place au
soleil; grâce à eux enfin, Rembrandt, J.
Steen, les gloires de Harlem, les artistes de
Leyde, de Délit et de tant d’autres lieux,l’art
ancien dans ses principales manifestations,
tout cela est sorti quasiment du silence et
vit actuellement de cette gloire qui lui
était bien due. Ce qui a été fait sous ce rap-
port,est énorme et nous avons eu soin d’in-
sister, dans ce Journal, sur la part vraiment
belle que les écrivains hollandais ont prise
dans ce mouvement de toute l’Europe ar-
tiste et que M. Taine a si étrangement mé-
connu dans quelques-uns de ses livres si
vantés et si peu dignes de l’être.

C’est encore une lacune que comble au-
jourd’hui M. j. Ph. van der Kellen ; en effet,
tout le monde sait combien Bartsch s’est
montré insuffisant vis-à-vis des peintres-
graveurs Hollandais et Flamands et l’on
serait tenté de croire que la tâche l’a effrayé,
car que signifie la centaine de noms,tout au
plus, auxquels il a consacré des notices ?
Rudolph Weigel qui a donné un supplément
à Bartsch, ne s’est pas plus occupé de rem-
plir le vide. Le travail est donc à faire à peu
près en entier et nous en avons aujourd’hui
les trois premières livraisons sous les yeux.

Si l’on veut avoir une idée de la façon
dont l’auteur a compris son œuvre, qu’on
nous permette d’insérer ici un fragment de
son Introduction :

Convaincu que l’exactitude la plus scrupuleuse
est la première condition d’un travail de ce genre,
j’ai tâché, autant que possible, de voir moi-même
et d’examiner de près toutes les estampes ainsi
que leurs divers états dont je fais mention dans
cet ouvrage. Les estampes que l’on cite dans
quelque ouvrage ou catalogue, en les attribuant
à tel ou tel maître et qui me sont inconnues,
n’ont été rangées dans l’œuvre du maître auquel
elles sont attribuées que quand je ne trouve asp
de raison valable pour révoquer en doute la véri-
té de l’assertion : j’indique d’ailleurs toujours la
source d’où je la tiens.

Mais voici qui donnera une idée com-
plète du genre d’exactitude qui caractérise
notre écrivain sans compter que cet exem-
ple inouï donne à son livre une incontes-
table valeur.

La copie fidèle d’un ouvrage quelconque étant

le plus sûr moyen d’en donner une idée juste, j’ai
ajouté à la description de l’œuvre de chaque
peintre-graveur, la copie de celle des produc-
tions de sa pointe qui me paraissait la plus pro-
pre à faire ressortir son mérite comme œuvre
d’art, et, en même temps, à faire connaître sa
manière de procéder. Je crois avoir ainsi épar-
gné à l’amateur l’ennui de trop longues digres-
sions, tout en laissant l’appréciation à son pro-
pre jugement.

Est-il une manière à la fois plus prati-
que, plus agréable que celle-là? Sans aucun
doute elle est coûteuse, mais c’est là un dé-
tail qui ne regarde pas le public et c’est en
faisant de pareils sacrifices qu’on enrichit
de choses précieuses, comme c’est ici le
cas, le trésor des connaissances humaines.
Nous verrons plus loin comment M. J. Ph.
van der Kellen a rempli cette partie de son
programme.

Par exemple je n’ai pas saisi l’ordre dans
lequel l’auteur place ses notices. La chose
est du reste peu importante, car une table
des noms mettra sans doute les exigences
chronologiques à leur rang.

Charles de Moor ouvre la galerie. Une
notice succincte mais amplement suffisante
lui est consacrée,puis s’ouvre la description
de son œuvre que,pour notre part,nous n’a-
vons jamais pu établir d’une façon même
suffisante. Elle est ici dans son intégralité
et accompagnée de commentaires des plus
utiles. Le chiffrage de l’œuvre va de 1 à la
fin sans interruption : la division des gen-
res se fait sans nuire au numérotage. Ainsi,
sous la rubrique : Portraits, nous comptons
5 pièces ; sous celle de Figures à mi-corps,
5 ; sous celle de Bustes, 8 ; sous celle de
Gravures à la manière noire 4, soit, en tout,
18 pièces, total de l’œuvre. De plus, n’omet-
tons pas un chapitre très intéressant inti-
tulé : Pièces douteuses et faussement attri-
buées ci C. de Moor.

Chaque pièce est minutieusement décrite,
les états sont indiqués de façon à éclairer
l’iconophile et aucune des particularités qui
pourraient se rattacher soit à la gravure, à
l’état, au sujet, n’est omise. Chacune de
ces notices forme un petit monde animé
que l’on parcourt avec intérêt. Et notez que
toute l’œuvre de M. J. Ph. van der Kellen
est traitée sur ce pied.

La gravure-type donnée pour de Moor
est le lVmc état du portrait de Jean Van
Goyen. Ici notre étonnement est profond,
car,entre le cuivre ancien et la reproduction
moderne, nous n’avons encore pu découvrir
la différence. Il est très heureux que l’au-
teur ait jugé à propos de faire graver le mot
copie dans la planche elle-même, ce qui ar-
rête toute tentative de fraude du coup. Le
lecteur peut juger de l’énorme intérêt qui

s’attache à une publication entreprise de
çette manière et où la valeur écrite est au
niveau de la valeur gravée.

Voici un artiste à peu près inconnu. C’est

J. Lagoor ; il a laissé 6 eaux-fortes. La gra-
vure-type est le n° 6. C’est un travail qui
dénote une main facile mais un peu pesante.
La transparence de l’eau est manquée et
d’un effet lourd. C. A. Begevn, ce fameux
imitateur de Berchem, compte 6 pièces. La
gravure-type est le n° 4, pièce importante
et amusante où l’on retrouve les coups de
lumière un peu durs de l’école de Berchem.
Dans l’énoncé de l’œuvre de Begeyn, v. d.

K. fait justice d’une pièce qui lui est fausse-
ment attribuée par Ch. Le Blanc. L’œuvre
de Guillaume van Mieris se compose d’une
seule pièce dont le fac-similé permet d’ap-
précier le peu de valeur réelle comme des-
sin et emploi de la pointe. De J. Ruischer
on ne connaît qu’une pièce que v. d. K.
reproduit et qui est digne de Ruisdael
par la grandeur simple de la composition
comme par sa manière de figurer les plans
fuyants. Jacques Toornvliet a 6 pièces dont
5 eaux-fortes introuvables. Notre ouvrage
publie le n° 1, pièce délicate et d’un faire
moelleux. Gabriel van der Leeuw, ou G.
Leone, avait, d’après Nagler, un œuvre de
51 pièces, mais M. v. d. K. rétablit les er-
reurs de l’iconographe allemand et réduit
le contingent de l’artiste à 24 pièces, avec
preuves à l’appui. La gravure-type est le n°
8 ; c’est un petit âne grassement gravé.
Nicolas de Helt-Stockade a 5 pièces. Son
portrait forme la gravure-type. Pierre Van
der Huit n’a qu’une pièce, mais elle est in-
téressante en ce qu’elle est son portrait et
que l’ouvrage le donne. François Wouters
a 4 pièces dont l’une, le n° 1, sert de type ;
c’est un paysage qui ne justifie pas la répu
tation de cet élève de Rubens. Théodore
Rombouts n’a que deux pièces à son avoir
mais ce sont deux morceaux rares et M. v.
d. K. nous donne l’une de ces deux pièces,
le n° 1, Sainte famille, véritable chef-d’œu-
vre d’aisance, de grâce et de force et que
l’on croirait emprunté au Guide comme le
pense Rrulliot qui, il est vrai, aurait dû le
prouver. De Corneille de Man notre auteur
cite 4 pièces et une douteuse avec notes
intéressantes. Le fac-similé est le n° 1, soit
le portrait de Jacques Crucius. Charles Slab-
baert est représenté par deux pièces, dont
l’une est le fac-similé, soit le portrait de
Jacques a Miggrode. Acrt van Waes a 10
pièces,la gravure-type est : l’homme aubord
de l’eau, jolie pièce gravée dans le style
clair de Tcniers.

Les notices consacrées par M. J. Pli. van
 
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