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à néant le contenu naturel du tableau, com-
me l’ont fait trop souvent les maîtres par
excellence du paysage « intime. » Cela sert
à mécaniser l’art, à s’accoutumer à une cer-
taine expression et façon du sentiment, à la
manière, enfin. 11 suffit — je dis plus —
l'idéal de ce genre est de laisser toute sa
vérité, toute sa beauté propre à l’objet et de
l’élever, ce qui a déjà son prix, au-dessus de
lui-même par le sentiment, par les moyens
naturels employés avec la virtuosité non
moins qu’avec la modestie d’un vrai maître.
Ces moyens sont le coloris, le ton général,
la lumière.

Ce genre a beaucoup de degrés, depuis
les Clairs de lune de Louis Donzette j usqu’aux
Idylles et Intérieurs de forêt de Max Schmidt,
de Berlin (à Weimar) qui sentent un peu
le style noble et élevé du paysagehistorique;
l’artiste en fait aussi de ce dernier genre et
qui ont beaucoup de mérite.

Pour le ton général,deux peintres doivent
être cités au premier clief : A. Lier, de
Munich, et IIorace Jantzen. Le premier,
dans son Paysage d’automne étoffé par une
récolte de pommes de terre, a admirable-
ment bien su réunir tous les tons decouleurs
dans un gris jaunâtre presque monotonie
au premier aspect. Le second a peint une
« Elégie » dans un ton vert très foncé ; le
motif était tiré d’un cimetière et en même
temps très bien composé.

Bennewitz von Loefen démontre, par
l’effet de ses tableaux, comment le plus sim-
ple motif est fertile quand on sait en tirer
parti. Ses rayons du soleil tombent à travers
les sapins de la Marche de Brandebourg ;
l’étang resplendissant, la clarté du ciel, res-
pirent un calme si puissant qu’il s’empare
du spectateur. Le fin ton gris un peu rosâtre
d’Antoine Biel, ne saurait être plus efficace
pour glorifier la poésie des dunes de la
Baltique. Albert Hertel, de Dusseldorf,
exprime le sentiment par un coloris remar-
quable. Les couleurs bien nourries et la
plupart foncées, vont bien ensemble dans
une harmonie attrayante. 11 aime à animer
ses paysages de scènes mythologiques ou de
genre, et c’est toujours très gracieux et très
pittoresque.

Je saisis l’occasion pour réparer l’omission
que j’ai faite en ne citant point quelques
paysagistes dont les tableaux étoffes par des
édifices, ont un mérite plus qu’ordinaire : C.
Ludwig et Hermann Poule, de Dusseldorf,
et Robert Russ de Radom (Autriche). —
Les villes d’Italie, d’OswALD AcHEXBACH,sont
presque autant des tableaux de genre que
des paysages, tellement l’étoffage figurai est
important et beau.

- U —

Je finis par donner des éloges mérités à
trois artistes qui cherchent le motif du sen-
timent dans l’état agité et irrité de la nature
même. E. Dücker fait les cotes de l’ile de
IUigen pendant ou immédiatement après la
pluie ; l’horizon est bas, la plaine s’étend
longuement dans le lointain. C’est ingénieu-
sement fait. — Lina von Perbandt aime
aussi les effets du ciel couvert, que la pluie
soit en train d’éclater ou qu’elle fasse place
aux premiers rayons du soleil. Elle peint
très énergiquement et sa technique est
merveilleuse — rien moins que féminine.
— Le plus varié et le plus fécond de tous
est Hermann Eschke ; il peint l’effet de
lune, le combat entre la pluie et le soleil ;
il représente le soleil couchant, il introduit
avec un rare succès l’arc en ciel dans un de
ses tableaux ; il rend la côte rocheuse et la
côte plate, et tout cela avec une extrême fi-
nesse et la vérité du ton et du sentiment,
sans la moindre recherche ou manière.

Bruno Meyer.

Chronique générale.

— On a parlé avec éloge à la Chambre des re-
présentants , de la Biographie nationale publiée
par l’Académie royale. A ce propos on nous ap-
porte un fait que nous avons quelque peine à croire
exact : Aucun libraire de la capitale ne saurait
fournir d’exemplaire de ce livre utile par suite de
cette circonstance,que l’éditeur avec lequel l’Aca-
démiea traité, n’a pas juge devoir en mettre dans
le commerce. Comprenne qui pourra cette manière
de faire. C’est la maison Muquardt qui a donné
cette réponse à plusieurs de ses clients qui dési-
raient se procurer la Biographie. Semblable ré-
ponse a été faite à nous-mêine par d’autres librai-
res du royaume. Nous recevrons avec une bien
vive reconnaissance des explications sur ce fait
unique dans les fastes de la librairie.

— M.Z. Rotthier, chef du bureau de la librairie
au ministère de l’Intérieur, a eu la bonne idée de
publier à part le tableau synoptique qu’il a dressé
et qui a paru au Moniteur belge, des conventions
littéraires internationales conclues entre la Belgique
et les divers étals de l'Europe. Nos hommes de let-
tres, nos éditeurs, nos l’braires, nos avocats
consulteront ce tableau avec fruit, non moins que
nos artistes peintres, graveurs, musiciens, etc.
On ignore généralement qu’on peut, au moyen
d’une simple formalité, garantir ûans divers états
de l’Europe ses droits d’auteur. Le travail de M.
Rotthier a pour objet d’éclairer les intéressés et
de les guider dans cette matière.

— La Chronique belge des arts et de la curiosité,
cesse momentanément de paraître. Elle annonce
qu’elle renaîtra plus tard sous une autre forme et
avec gravures.

— Les marchands de tableaux brocanteurs,
bibelottiers, amateurs de livres etc. de Berlin,
font depuis quelque temps des achats considéra-
bles en Belgique. On cite des ouvrages et des ta-
bleaux précieux acquis à prix d’or par les Alle-
mands qui feront bientôt oublier les Anglais.
Les Américains aussi s’en mêlent : c’est un Yan-
kee qui a acheté dernièrement à Anvers pour la
bagatelle de 1500 fr., une plaquette de 15 pages
imprimée au XVIn,e siècle et à laquelle une lettre
d’Améric Vespuce donnait une valeur spéciale.

— Dans l’article de la Chronique belge que nous
avons reproduit dans notre dernier numéro, on
trouve une erreur qu’il importe de rectifier. Il y
est dit que Jean II, duc de Brabant, vendit aux

Gildes « le terrain où iis bâtirent depuis une
chapelle » c'est là une inexactitude qui doit être
rétablie ainsi : Une charte tirée du Cartulaire de
l’hôpital St. Jean aux archives des hospices et se-
cours de Bruxelles,et publié pour la première fois
par l’abbé De Bruyn dans les Analecles pour ser-
vir ci l’histoire ecclésiastique de Belgique, nous fait
connaître que la mère supérieure, les sœurs et
les frères de l’hôpital de St. Jean, au Marais, à
Bruxelles, cèdent à la grande gilde de l’arbalète,
une partie de terrain, qui, depuis environ quatre
ans, leur servait de cimetière pour y construire
une église ou chapelle en l’honneur delà glori-
euse Vierge Marie. Cette concession eut lieu du
consentement de Gérard, chanoine de l’abbaye
du Parc, 18me abbé de Dilighem, proviseur de
l’hôpital, et des mambours préposés à l’admini-
stration de cet établissement. Ce terrain était
situé hors des murs de l’enceinte primitive de
Bruxelles à l’endroit appelé Saedelwech.

Pour corroborer les dispositions de cette ces-
sion faite aux arbalétriers à titre purement
gratuit sauf quelques servitudes, les préposés à
l’administration de l’hôpital, de concert avec les
membres de la grande Gilde, prièrent Jean II,
duc de Brabant de revêtir cet acte de son sceau. Le
prince accéda à cette demande.

La statuette de Jean II avait donc sa place
marquée dans cette œuvre architecturale mais
ce n’est pas à titre de donateur. Trop d’erreurs
ont été avancées à propos de cette église légen-
daire, pour que nous ne rectifiions pas celle qui
s’est glissée dans l’article de la Chronique belge.

— Notre honorable collaborateur et ami, M.
E.G. nous prie de rectifier ce qu’il nous a écrit au
sujet du tableau de Slingeneyer qui ne repré-
sente pas un épisode de la vie de Milton mais
bien : Camoëns naufragé sauvant sa Lusiade.

— On prépare une exposition de toutes les
œuvres délaissées par von Schwind ; ce sont des
dessins complètement inédits, des aquarelles,
des esquisses, toutes inconnues du public jusqu’à
présent. On conçoit quel énorme intérêt sera
attaché à une semblable exhibition.

Berlin. — On assure que le poète Ernest
Maurice Arndt aura bientôt à Berlin un monu-
ment que l’on pourra appeler national.

— La Société pour l’art chrétien, à Berlin,
s’est réunie pour fêter le souvenir du regretté
von Schwind ; le discours a été prononcé par
le Docteur Holland qui a parlé des œuvres si
belles et de la vie dévouée et éprouvée du
grand artiste.

Londres. — On sait que l’Académie royale
de Londres a organisé, depuis l’hiver passé, des
expositions annuelles d’œuvres d’anciens maîtres
de tous pays et d’artistes anglais décédés. Le but
de cetteinstitution estéminemment louable, puis-
que celle-ci permet au public d’étudier ces tré-
sors légués par les célèbres peintres du temps
passé. IÏ faut également admirer l'empressement
avec lequel les plus grands noms d’Angleterre
mettent leurs trésors artistiques à la disposition
de l’Académie. Cet hiver l’exposition a eu encore
plus de succès que la précédente. On y a remar-
qué des chefs-d’œuvre, entre autres le célèbre
Portrait de Spinola, par Van Dyck, envoyé du
château de Warwick ; une grande Chasse au loup,
le paysage par Wildens, les animaux par Sny-
ders, les figures par Rubens ; parmi celles-ci, on
remarque le portrat d’Elisabeth Brandt ; cette
toile appartient au Marquis d’Ashburton ; la Mar-
quise de Brignole et son enfant, par Van Dyck ; un
Marais et Côtes de la mer de Ruisdael ; Jeune fil e
avec un chien et le Malin, de Greuze, au Comte
de Dudley.

— Le rapport annuel du directeur des musées
royaux d’Angleterre, mentionne que les deux
galeries, de Trafalgar-Square et de South-Ken-
sirigton , ont reçu, en 1870, 1,913,564 visi-
teurs. Cinq œuvres de haute valeur ont été ac-
quises, parmi lesquelles un tableau inachevé,
attribué à Michel-Ange et représentant la Madone
et l’Enfant entourés d'anges. Les quatre autres
productions appartiennent toutes à l’école ita-
lienne.
 
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