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d’invention originale et de tournure sui ge-
neris. C’est ainsi que des portes massives
sont agrémentées de toutes sortes de motifs,
pyramides, écussons, balcons, consoles, ca-
bochons, guirlandes, prismes, gaines, cari-
atides, têtes de clous énormes, pendentifs,
entablements, têtes de lion, de bœuf écor-
ché, cuirs, découpages, etc., tout y est, rien
n’y manque et on ne sait s’il faut plus critiquer
la lourdeur du style qu’admirer l’ingéniosité
de l’artiste. Il faut en dire tout autant des
bahuts à apparence monstrueuse et qui ne
conviennent guères qu’à d'immenses vestibu-
les, des lits colossaux qui à eux-seuls forment
tout un musée de motifs divers, des tables-
monuments supportées par des satyres ven-
trus, des faunesses au rire bête et qu’on
dirait construites sur place ; des faudesteuils
comme des palais, surmontés de coupoles,
de déesses, de flammes et de pots incompré-
hensibles ; d’escabeaux ressemblant à des
quartiers de rochers plus ou moins travail-
lés ; de vastes rouleaux à touailles et des
fontaines d’applique où la surcharge touffue
et tourmentée domine et remplace le point
réellement utile ; de dressoirs et de frontons
sur lesquels se pavanent toutes les halluci-
nations d’une imagination aussi féconde
qu’inélégante ; de toutes ces choses enfmqui
ont fait le luxe de l’époque et qui pourraient
fort bien un jour ou l’autre revenir sérieuse-
ment à la mode. En définitive, les menuise-
ries des Vredeman sont amusantes et in-
structives ; pour le moment, on doit se
borner à les étudier et à en retirer les mo-
tifs qui peuvent convenir au goût du jour.

Le Recueil de Cartouches de Jean Vredeman
a été publié pour la première fois en 1555 à
Anvers. C’est une série de 24 modèles de
Cartouches, taillés à peu près tous sur le
même patron. Ce sont de bizarres enroule-
lements de cuirs au milieu desquels figu-
rent toutes sortes de fruits, d’animaux, de
fleurs, de rubans, de nœuds, combinés quel-
quefois d’une façon assez ingénieuse.

Le Recueil des arabesques se compose de
15 planches toutes dans le même style : pas
de goût mais une conception bizarre et
quelquefois ingénieuse quoique forcée. Cha-
que arabesque est complète dans son ensem-
ble et la multitude dessujets qu’elle renferme
se relie logiquement au sujet central. Chaque
arabesque forme ainsi une mosaïque qui ue
laisse pas que d’amuser.

Le Recueil des Caryatides est aussi curieux
que les autres. Il est venu à point dans son
temps pour mettre à la mode un genre im-
porté d’Italie et que Du Cerceau, l’ami de
Vredeman, implanta avec succès en France.
LesCaryatides et les Termes denolreHollan-

dais ont de grands rapports avec ceux don-
nés par Du Cerceau, mais ils sont plus
lourds s’ils sont plus ingénieux ; la grâce
n’est pas ce qui les caractérise, ils ont dans
leur air, leur expression, un je ne sais quoi
d’animé et de brutal qui étonne plus qu’il
ne ravit. Ce genre que nous ne comprenons
plus guères aujourd’hui et qui ne s’emploie
qu’exceptionnellement et dans un tout autre
ordre d'idées, reviendra-t-il, revu, corrrigé
et modifié selon les goûts du jour ! c’est pos-
sible. Dans tous les cas, le recueil de Vre-
deman indiquera, sinon ce qu’il faut suivre,
du moins ce qu’il faut éviter.

Lorsque nous proposons de mettre ces
quatre ouvrages au rang de ceux qui peu-
vent se donner en prix aux élèves des éco-
les de dessin, il importe de ne pas oublier
que ce n’est pas à titre de modèles à suivre,
mais un peu au même titre que la Passion
de Durer, afin de faire, en s’amusant, un
cours d’histoire dans la marche des arts au
sein des modes et des usages, et de se per-
fectionner autant par la vue des choses dont
il faut éviter l’excès que par celle des choses
dont la mémoire fera bien de retenir l’en-
semble. On ne doit pas oublier enfin que
nous avons eu en vue, dans notre système
de récompenses, d’ouvrir un large sillon à
l’intelligence des jeunes gens qui se desti-
nent à l’exercice des arts. (A continuer.)

Les artistes belges à l’Exposition
internationale de Londres. (Suite.)

Les Laboureurs, souvenir d’Italie,tableau
par M. Ilennebicq, est apprécié de la ma-
nière suivante :

Nous signalons les Laboureurs comme le
renversement de toutes les règles de l’art
arrivées jusqu’à nous par la tradition et
qui étaient les articles de foi de ceux que
nous avons reconnus des vieux maîtres. —
Nous peignons maintenant les objets comme
nous les voyons, comme le hasard les pré-
sente et nous sommes disposés à accorder
à l’interprétation de la nature un tout autre
sentiment que celui qu’on y accordait pré-
cédemment. La composition ici est très
simple et consiste seulement dans une ran-
gée de figures s’enfonçant en perspective
dans la toile et d’un côté de celle-ci, sans
la moindre trace de compensation de l’au-
tre côté. Les figures représentent des la-
boureurs italiens occupés à labourer la
terre. Le système que nous dévoilons ici
n’est pas du tout particulier à l’art belge ;
il a oLdenu l’assentiment général.

Une famille belge sous l’empire, est le titre
donné par M De Gronckel à un groupe de
deux personnes, un vieillard et une femme,

évidemment dans l’infortune. Ils se tien-
nent l’un à l’autre, et marchent d’un pas
précipité comme s’ils voulaient s’échapper,
l’empire étant pour eux une cruelle épreu-
ve. Le vieillard semble un gentleman et
sa compagne d’une condition égale à la
sienne. Le tableau est éminemment bien
réussi, particulièrement quant à la manière
dont les figures sont éclairées ou mieux
encore accusées. Mais il y a quelque chose
d’inexplicable, c’est le titre. Si ce n’est
que le vieux monsieur porte un tricorne à
la mode d’Egham, de Stances et de Wind-
sor, il pourrait être apostrophé par le :
« Which King — Bezonian ? » Mais le
chapeau rappelle le premier empire. Reste
à savoir pourquoi le couple a été décrit
comme formant les restes d’une famille
belge, toutes choses qui méritent d’être
expliquées et permettent de douter que le
titre est bien exact.

Polichinelle, par M. Gérard,est une petite
scène intime d’un très grand éclat, admi-
rable de clair-obscur et d’une force peu
commune dans les parties en lumière. Il y a
un grand choix, non une confusion d’objets.
Nous reconnaissons que sous ce rapport la
composition eût pu être plus sobre, mais
le tout constitue un fouillis bien réussi, dont
aucune pièce ne pourrait être enlevée sans
faire tort à l’ensemble. Cela ne s’obtient que
par une étude et un travail sérieux,mais au
risque souvent de sortir des limites du bon
goût. Le motif de l’œuvre est nécessairement
le plaisir que prennent les enfants aux bouf-
fonneries de Polichinelle.

Salambo, de M. Agneessens, est une tête
d’étude d’après un jeune mulâtre, réelle-
ment fort bien de vérité et de vie. Il n’y a
pas ici recherche du neuf; il y a du neuf
sans effort, ce qui donne bien plus de réel
intérêt à l’œuvre.

Ce qu’il devrait y avoir de solennel dans
le Cromwell, chez Lady Claypole, à 11 amp Ion-
Court, en 1658, par M. A. P. J. Markelbacli,
est effacé par la présence dans la chambre
mortuaire de parties qui donnent à la scène
une expression qu’elle ne devrait pas avoir.
Mais l’artiste n’a pas trop insisté sur le
pathétique de cette entrevue, et, sous ce
rapport, la composition est pleine d’effet.

Rome,de M. E.Smits,est une grande toile,
faite, à ce que nous supposons, pour offrir
des types des habitants de différentes con-
ditions de la grande ville, ainsi que des
specimens de ses visiteurs. En dehors de
cela, il n’y a rien d’historique, mais tout est
irréprochable. Le lieu de la scène est, nous
leprésumons,le Monte Pincio; nous y voyons
des jeunes gens dans le costume que les
 
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