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la main a été sans cesse surveillée, dont
toutes les parties ont été examinées, obser-
vées, comparées, un tel travail, dis-je, n’est
pas plutôt achevé qu’il est gravé dans la mé-
moire : l’image est fixée ; il suffira de la
revoir quelquefois, à des intervalles insensi-
blement plus éloignés, pour en raviver l’im-
pression ou le souvenir. De temps en temps
l’élève feuillettera ses cartons, comme il
feuillette, à l’approche des examens ou des
concours, ses auteurs, ses cahiers ou ses
notes. 11 fera le recollement de son dépôt,
il reliera connaissance avec les matériaux
qui 1 renferme. Cessons, je le répète, de
considérer le dessin comme une branche à
part, faisons-le entrer résolument dans la
société des autres études et nous en retire-
rons,j’en suis persuadé,les meilleurs fruits.

Appuyons ce qui précède d’un exemple.
L’élève a,je suppose, à dessiner une feuille
de vigne. 11 doit rechercher, sur son modèle,
le rapport aussi exact que possible entre la
hauteur et la largeur. La chose étant con-
statée, il doit l’établir sur sa planche ou son
papier, puis contrôler son opération. Dites-
lui de retenir cette donnée ; songera-t-il à
récriminer ? — Il examinera ensuite à quel
point de la hauteur correspond la plus
grande largeur de la feuille : les lignes obli-
ques lui donneront alors la silhouette, la
forme globale : l’attention arrêtée, concen-
trée sur ces simples lignes, sera plus vive-
ment frappée. 11 déterminera ensuite, au
moyen des divisions des lignes primordia-
les, la position des lignes séparant les lobes
ou segments, puis la position et la profon-
deur des refends. Toujours, à chaque opé-
ration, calcul sur le modèle, calcul sur la
surface du travail, coup d’œil de vérification.
La besogne ainsi préparée, ainsi conduite,
les données se classeront au fur et à mesure
qu’elles seront constatées. L’image pre-
mière s’est peu à peu dégrossie, le voile qui
la couvrait est tombé, l’esprit s’arrête et se
repose sur le tracé définitif. Je demanderai
si, après une étude ainsi faite, le travail
mnémonique est un supplément trop lourd ?
Qu’on laisse à l’élève son cahier ou sa feuille,
qu’on lui recommande de le conserver, de
le revoir de temps à autre, et le but sera
atteint.

C’est à dessein que j’ai choisi mon exem-
ple dans les exercices préliminaires, dans
cette classe où les difficultés sont nombreu-
ses, la force d’inertie considérable. Mais un
élève qui est habitué à dessiner avec métho-
de, dont la mémoire graphique a été gra-
duellement développée et meublée des élé-
ments constructifs de l’ornementation, cet
élève, dis-je, aura-t-il autant de difficultés à

retenir un motif quelconque que notre débu-
tant avec sa feuille de vigne? — Je ne le
pense pas. — La difficulté n’est donc pas
une objection sérieuse.

J’ai supposé, dès le début, le cas d’un
simple artisan, d’un élève dont les études
ont été forcément restreintes ; je me suis
renfermé dans l’enseignement élémentaire.
Quelle importance acquiert la mémoire lors-
qu’il s’agit des études plus élevées ! Les élè-
ves des classes supérieures arriveront, pour
le plus grand nombre, à la composition. Ils
créeront, disposeront une trame, cherche-
ront et arrêteront des combinaisons de li-
gnes. Mais quant aux éléments, aux maté-
riaux nécessaires pour habiller ces lignes,
ils ne les inventeront pas : le dessinateur
choisira parmi les types existants ceux qui
correspondront le mieux à sa pensée, il les
traitera, ii les interprétera à sa manière. Ne
serait-il pas ridicule l’individu qui pour com-
poser un motifi serait obligé d’aller consulter
ses recueils pour les détails de son orne-
mentation ? — Il importe, pour celui-là sur-
tout, que la mémoire soit parfaitement
meublée. E. J. Dardenne.

Commission royale des Monuments.

(Nous trouvons dans le dernier Bulletin
des Commissions royales un procès-verbal
qui nous semble offrir un véritable intérêt
et dont nous extrayons le passage suivant
concernant l’hôtel de ville de Louvain et
la maison des Brasseurs de la même ville.)

Conformément aux instructions de M. le
Ministre de l’Intérieur, des délégués de la
Commission, accompagnés de délégués de
l’Académie royale de Belgique, se sont ren-
dus à Louvain pour s’occuper des ques-
tions qui se rattachent à l’achèvement de
la décoration de l’hôtel de ville.

11 reste encore à exécuter, pour les ni-
ches de la façade, 144 statues, qui coûte-
ront 62,400 francs.

Les travaux déjà terminés pour cette dé-
coration sculpturale s’élèvent à 67,250 fr.
dépense dans laquelle l’Etat est intervenu
pour 51,750 francs, la province pour 10,500
francs et la ville pour 25,000 francs.

Le Département de l’Intérieur a subor-
donné l’octroi de nouveaux subsides à deux
conditions :

1° Les nouvelles statues seraient exami-
nées par la Commission des Monuments ;

2° Le Gouvernement désignerait, à l’ave-
nir, des artistes de son choix pour une part
de commandes correspondant au montant
de ses subsides.

L’administration communale de Louvain
accepte la première de ces conditions ; mais,
quant à la seconde, il lui paraît nécessaire,
dans l’intérêt même des travaux, que ces
commandes restent exclusivement confiées
à des artistes louvanistes : il importe, selon

ce collège, que le sculpteur, pour remplir
les conditions de style et de caractère né-
cessaires, ait constamment sous les yeux le
monument qu’il doit orner et les statues
qui le décorent ; la sculpture, d’ailleurs, a
pris à Louvain, dans ces dernières années,
un développement des plus remarquables.

Quelle est la valeur artistique des statues
exécutées jusqu’à ce jour pour la décoration
de l’hôtel de ville de Louvain ? Est-elle de
nature à justifier le privilège d’une com-
mande exclusive au bénéfice des artistes
louvanistes ? Telles étaient les premières
questions qui se posaient naturellement à
l’examen.

Les délégués n’ont pas cru pouvoir se
rallier, sur le premier point, aux conclusi-
ons de l’administration communale de Lou-
vain. La Commission s’est plu à constater,
en diverses occasions, les efforts laits par
les artistes pour arriver à des résultats sa-
tisfaisants ; mais ce n’est pas à dire, tou-
tefois, que les statues de la façade de l’hôtel
de ville soient à l’abri de toute critique. Si
elles sont généralement d’une exécution
consciencieuse, à d’autres points de vue
elles encourent plus d’un reproche. La plu-
part sont trop grandes pour les niches
qu’elles occupent ; leur tète se perd dans
le dais qui les surmonte. Un grand nombre
sont surchargées de draperies en quelques
sortes encombrantes et qui interrompent
par des silhouettes défectueuses les lignes
de l’architecture qui les encadre. Quelques-
unes sont d’un accent trop moderne et ne
présentent pas, à beaucoup près, le carac-
tère que réclament le style et l’époque du
monument. On doit reconnaître, sans doute,
le mérite de certaines figures, telles que les
statues de Mercator et de Clynhaert, par
M. Gourroit, à la façade latérale de gauche,
ou celle du sculpteur Ards, par M. Vermey-
len, à la façade principale. Mais les figures
qui méritent des éloges sans restrictions
sont incontestablement les plus rares. En
revanche, il en est de tellement médiocres,
jusque dans certaines niches très en vue
de la façade principale, qu’il conviendrait
de les en retirer pour les mettre à l’une des
façades latérales, dans des places moins ap-
parentes.

M. le bourgmestre de Louvain, qui a
accompagné les délégués dans leur inspec-
tion, n’a pas hésité à reconnaître la justesse
de la plupart de leurs critiques. Celles-ci
prouvent à l’évidence que le choix exclusif
qui serait fait d'artistes louvanistes pour
les sculptures de Louvain ne serait pas jus-
tifié par un mérite exceptionnel.

Le monument ne peut que gagner à ce
que des artistes d’uu talent reconnu leur
soient adjoints, de quelque point du pays
qu’ils viennent. Les artistes de Louvain eux-
mêmes, si l’on veut bien aller au fond des
choses, ont le plus sérieux intérêt à cette
concurrence, car ils y trouveront des exem-
ples, ils y puiseront une émulation qui ne
pourra qu’aider puissamment à leurs pro-
grès.

Quant à la question de savoir s’il importe
d’habiter les lieux pour exécuter des statues
 
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