Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
science. On n’a pas toujours une bonne idée
comme celle de son Mal à propos et alors
que devient-on? Notre observation a sim-
plement pour but d’engager l’auteur à ac-
quérir un peu plus de largeur dans l’exécu-
tion.

Après la Mater Dolorosa de M. Meunier
il est juste de citer, du même auteur, une
Sainte famille, froide sans doute, mais où
l’on trouve du talent. Nous n’en dirons pas
autant des Trappistes, morceau esquissé et
d’une valeur ordinaire. M. Hennebicq, très
.heureux tempérament d’artiste,a exposé une
Place ISavoue à Home, page sombre,et quel-
ques études d’Italie parmi lesquelles il faut
noter : L'Aricia, esquisse pittoresque, lumi-
neusement rendue et grassement brossée.
M. Van der Ouderaa a exposé un Albert
Durer à Anvers que nous n’aimons pas. C’est
prétentieux et sans intérêt. Dans La charité
du même, nous reconnaissons un peintre,
un peu lourd peut-être, mais qui peut s’il le
veut devenir un excellent artiste. Nous le
suivrons du reste avec intérêt dans sa car-
rière. M. Vinck finirait par nous désespérer
si nous ne trouvions au Salon de Gand le
tableauquinous dit ce qu’il peut devenir:Par
droit de conquête. D’une coloration sentie,
d’un dessin élégant et d’une composition
adroite,cette œuvre est une des jolies de l’ex-
position. Du reste, qu’on se rassure, chaque
jour l’influence exercée sur l’école d’Anvers
par un maître illustre, très personnel et qui
n’est plus,s’affaiblit,et bientôt cette brillante
école rentrera en elle-même et redevien-
dra maîtresse de ses mouvements, de ses
aspirations et de sa liberté. Elle a payé un
peu cher son engouement, puisque tant
d’hommes de valeur, sortis de son sein, ont
abdiqué leur originalité pour s’affubler de
celle d’un autre dont cette originalité était
la force et a fait la gloire; certains indices
nous prouvent que cette fois encore nous
avions raison quand, il y a une vingtaine
d’années, nous disions courageusement aux
imitateurs le sort qui leur était réservé.Mais
trêve de revendications, bornons-nous pour
aujourd’hui à prendre note et à observer.

M. Van den Kerckhove,indépendamment
de son Ilote Spartiate que nous vîmes l’an-
née dernière,a exposé la Place de la Rotonda
qui est,dans son genre,une des bonnes cho-
ses du Salon, sans compter que c’est peint
chaudement, avec esprit,fermeté et intelli-
gence; il y a là une réunion de types des plus
réussis. La science de l’observation et des
contrastes y est poussée très loin,et,quoique
ce soit un tableau compris à l’état d’esquisse
peinte, il vaut infiniment mieux, comme
effet, qu’une composition achevée. Quicon-

que voudra avoir une image de la vie active
de la Rotonda, les trouvera dans le joli ta-
bleau de M. V. D. K. L’Antichambre du
même, est une bonne scène de mœurs ren-
due de façon à montrer que l’auteur est
habitué à des sujets qui demandent plus
d’élévation et d’énergie. M. Bisschop, pein-
tre hollandais.nousa envoyé un tableau peu
compréhensible quant à l’intention : Le choix
d'un berceau. C’est peint avec plus de ta-
lent que d’intelligence. U y a des dure-
tés et des douceurs de tons qui manquent
d’intermédiaire. M. J. Verheyden, dans ses
portraits,nous prouve qu’on peut avoir beau-
coup de talent tout en étant sombre et dur.
M. F.Verheyden,lui, reste fidèle à de vieilles
traditions que nous n’avons jamais beaucoup
aimées mais qui ont eu leurs jours devogue.
M. Wittcamp,dans sa Joie maternelle,déploie
beaucoup de grâce et un coloris plus vrai et
plus tempéré que jadis. M. Ménard a exposé
un portrait d’ecclésiastique où la franchise du
coloris domine d’une manière presque heur-
tée sur le vêtement noir du modèle, mais
qui donne la mesure exacte de la palette de
l’artiste. La pose est aisée et d’un abandon
sans afféterie. Le tout est bien modelé. Au
résumé,un des portraits distingués du Salon
qui,il faut le dire,n’en comptepasbeaucoup.
M. Richter nous a envoyé un Aquarium en
relief et qu’on dirait cuit au four. La Serre
est comprise dans la même manière et res-
semble à de l’émail calciné. Mépliisto médi-
tant est mieux, c’est même supérieurement
travaillé maiscelanedit absolument rien. M.
J.A.Neuhuys ne parvient pasànousémouvoir
et pourtant ce n’est pas un mauvais peintre.
M. Biard a bien du mal à nous faire rire
quoique ce soit un bon peintre. Mme Gecfs
est toujours gracieuse dans sa manière où
se développent certaines tendances de gran-
deur dans le style. M1,eBorgers nous donne,
dans le Miroir, un profil facilement et joli-
ment enlevé, mais auquel la vue de face
ne correspond pas plus de figure que de
talent. C’est dommage, car il y a là quelque
chose. M. Elchanon Verveer est toujours
magistral et ému dans ses sujets, mais un
peu lourd de touche ainsi que le prouvent
Les vieux loups de mer. M. Van Alphen a
peint un grand tableau historique représen-
tant : Anneessens sur l'échafaud. Il est fâ-
cheux que ce genre de tableaux doive être,
de nos jours, hors ligne pour avoir du suc-
cès ; à coup sûr celui-ci aurait eu son tri-
omphe comme l’ont eu beaucoup d’autres
qui ne le valaient pas. La tête du martyr est
fort belle. Un peu de prosaïsme dans la dis-
position et même dans la peinture, compro-
met les qualités qui le distinguent d’ailleurs.

Un des doyens de l’art belge moderne,
M. F erd. De Braekeleer, est revenu à nous
et a exposé deux œuvres conçues et traitées
absolument dans le même genre qui a fait
la notoriété du maître depuis -40 ans. M.
De Wilde est l’auteur d’un Désaccord qui
forme une jolie donnée interprétée avec un
sentiment juste et de la finesse dans le co-
loris. Un détail très naturel est celui qui
représente, au fond, les vieux parents se gou-
aillant quelque peu d’un désaccord qui ne
saurait durer longtemps et qui leur rappelle
les bouderies de leur jeunesse. Mlle kindt
devient de jour en jour plus coloriste. M.
Delbeke,dans sa Fécondité,manifeste un sen-
timent toujours très intelligent de la pein-
ture; il a aussi des créations originales et
une manière à lui de les interpréter ne
laissant pas que d’avoirun côté qui fait réflé-
chir. M.Verhoeven-Ball a,au Salon deGand,
une œuvre importante d’une vérité extraor-
dinaire. C’est Le marché aux fleurs à Anvers.
Les types y sont d’une exactitude presque
effrayante et d’une vie qui ferait croire qu’on
entend parler les personnages. M. Verhoe-
ven-Rall s’ingénie,avec le plus grand succès,
à prendre et à peindre son monde tel qu’il
le voit, sans choisir, sans apprêter, sans
substituer, en un mot, ce qui n’est pas à ce
qui est. C’est là un système qui ne peut être
conduit à bonne fin qu’avec beaucoup de
talent et une volonté assez forte pour lutter
contre les séductions de la mode. Jusqu’à
présent, l’auteur du Marche aux fleurs à An-
vers et de la Noce a résisté. Espérons qu’il
persévérera dans cette voie ; c’est ainsi que
les artistes peuvent rester originaux. M. G.
Linnig (junior) répand dans ses tableaux une
certaine mélancolie sous laquelle se montre
une distinction de touche et d’allures qui a
du charme. M. Van Severdonck change de
manière et de style et ressemble assez bien
à un navire très convenablement gréé mais
que le pilote ne sait pas diriger.

M.DeGroux, ou plutôt son ombre, hélas!
est à l’exposition de Gand avec quatre ta-
bleaux. Un des plus grands, Procession des
Rameaux,sl été très maladroitement terminé
par ses amis. Les bourgeois de Calais ont
quelques beaux types. La réduction de ce
tableau nous semble préférable. Quant au
Départ du conscrit, c’est le moins heureux
de tous les départs du même genre exécutés
par un artiste dont on compromet la mé-
moire par d’inintelligentes exhibitions. De
M- Agneessens, quelques tableaux faits lar-
gement mais qui ne nous disent pasoùveut
aller cet artiste qui promet beaucoup.

Dans le genre,citons encore une Nostalgie
de M. Hanneton, tableau bien senti et bien
 
Annotationen