DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.36874#0018
6
LE MONUMENT FUNÉRAIRE DE PEPI II.
épannelées seulement et sans ornements. J'ai retrouvé plusieurs éléments d'un parapet bas, ar-
rondi en dos d'âne, qui devait courir au sommet de cette construction, tout autour du dallage,
sauf du côté ouest où il était bordé par le gros mur.
Près des extrémités nord et sud de la terrasse, en dedans des retours d'angle du gros mur,
des coupures dans le dallage, prolongées en profondeur, marquent l'emplacement d'un dispositif
spécial constituant sans aucun doute une double voie d'accès au monument. Ces espèces de
tranchées sont complètement bouleversées, mais on y reconnaît des traces de fondations qui
indiquent l'existence d'anciennes voies montantes.
L'espace disponible d'est en ouest, c'est-à-dire la largeur de l'esplanade, étant manifestement
insullisant pour des rampes à pente douce, on doit admettre l'existence de deux escaliers.
On peut se représenter ceux-ci à ciel ouvert, coupant le mur de soutènement sur toute sa
hauteur, ou plus probablement couverts, l'entrée seule visible de l'extérieur sous forme d'un
petit pavillon faisant saillie au bas du mur.
Ges deux escaliers prenaient leur départ sur une deuxième terrasse, sorte de large palier
bordé comme l'esplanade par un parapet. La découverte de ce nouvel élément de l'édifice,
unique en son genre jusqu'ici, date de la tin de la saison iq36; l'extinction du budget annuel
des fouilles m'empêcha de le reconnaître sur toute sa longueur et je dus me borner à constater
que du côté sud la construction était encore assez bien conservée pour qu'on pût se faire une
idée du plan et qu'au pied de l'escalier nord, où le terrain est beaucoup plus bouleversé, la
mêmexlisposition se répétait, en sens inverse.
M. J. Ph. Lauer, qui a bien voulu se charger de relever les plans du monument funéraire de
Pepill, a fait exécuter en avril ig3g quelques sondages et un déblaiement partiel dans la
région de l'escalier sud et de sa rampe d'accès (voir pl. 12); grâce à ces travaux et en attendant
que la façade soit entièrement dégagée, nous pouvons préciser les suppositions émises plus haut
et nous rendre compte comment était organisé, au moins dans ses grandes lignes, l'accès à
l'esplanade.
La première marche de l'escalier ne se trouvait pas au nu du mur de soutènement, mais un
peu en avant, provoquant ainsi sur la façade une saillie nettement marquée. Cet escalier devait
être entièrement couvert, sa partie haute logée dans l'épaisseur du retour d'angle du mur du
fond, et déboucher sur la terrasse par une porte latérale.
La rampe qui descend directement du palier en pente douce vers la vallée n'est pas dans
l'axe de l'escalier mais un peu plus près du centre du monument. Au coin du palier commence
une seconde rampe qui monte dans la direction nord le long du mur de l'esplanade et devait
aboutir assez près de l'axe principal de l'édifice.
Selon toute vraisemblance, la disposition de l'escalier nord et de ses rampes d'accès devait
être identique à celle de la région sud, bien qu'en sens inverse.
Dans cet ensemble nous reconnaissons tous les éléments du portique de Khephren, mais
adaptés à d'autres besoins et transformés dans leurs proportions et leurs rapports. Ainsi la salle
bypostyle, s'entourant de dépendances, forme ici un édifice distinct et l'esplanade à deux esca-
liers n'est autre qu'un développement du vestibule à deux portes de Khephren aussi bien que
des deux galeries des portiques de la V' dynastie.
LE MONUMENT FUNÉRAIRE DE PEPI II.
épannelées seulement et sans ornements. J'ai retrouvé plusieurs éléments d'un parapet bas, ar-
rondi en dos d'âne, qui devait courir au sommet de cette construction, tout autour du dallage,
sauf du côté ouest où il était bordé par le gros mur.
Près des extrémités nord et sud de la terrasse, en dedans des retours d'angle du gros mur,
des coupures dans le dallage, prolongées en profondeur, marquent l'emplacement d'un dispositif
spécial constituant sans aucun doute une double voie d'accès au monument. Ces espèces de
tranchées sont complètement bouleversées, mais on y reconnaît des traces de fondations qui
indiquent l'existence d'anciennes voies montantes.
L'espace disponible d'est en ouest, c'est-à-dire la largeur de l'esplanade, étant manifestement
insullisant pour des rampes à pente douce, on doit admettre l'existence de deux escaliers.
On peut se représenter ceux-ci à ciel ouvert, coupant le mur de soutènement sur toute sa
hauteur, ou plus probablement couverts, l'entrée seule visible de l'extérieur sous forme d'un
petit pavillon faisant saillie au bas du mur.
Ges deux escaliers prenaient leur départ sur une deuxième terrasse, sorte de large palier
bordé comme l'esplanade par un parapet. La découverte de ce nouvel élément de l'édifice,
unique en son genre jusqu'ici, date de la tin de la saison iq36; l'extinction du budget annuel
des fouilles m'empêcha de le reconnaître sur toute sa longueur et je dus me borner à constater
que du côté sud la construction était encore assez bien conservée pour qu'on pût se faire une
idée du plan et qu'au pied de l'escalier nord, où le terrain est beaucoup plus bouleversé, la
mêmexlisposition se répétait, en sens inverse.
M. J. Ph. Lauer, qui a bien voulu se charger de relever les plans du monument funéraire de
Pepill, a fait exécuter en avril ig3g quelques sondages et un déblaiement partiel dans la
région de l'escalier sud et de sa rampe d'accès (voir pl. 12); grâce à ces travaux et en attendant
que la façade soit entièrement dégagée, nous pouvons préciser les suppositions émises plus haut
et nous rendre compte comment était organisé, au moins dans ses grandes lignes, l'accès à
l'esplanade.
La première marche de l'escalier ne se trouvait pas au nu du mur de soutènement, mais un
peu en avant, provoquant ainsi sur la façade une saillie nettement marquée. Cet escalier devait
être entièrement couvert, sa partie haute logée dans l'épaisseur du retour d'angle du mur du
fond, et déboucher sur la terrasse par une porte latérale.
La rampe qui descend directement du palier en pente douce vers la vallée n'est pas dans
l'axe de l'escalier mais un peu plus près du centre du monument. Au coin du palier commence
une seconde rampe qui monte dans la direction nord le long du mur de l'esplanade et devait
aboutir assez près de l'axe principal de l'édifice.
Selon toute vraisemblance, la disposition de l'escalier nord et de ses rampes d'accès devait
être identique à celle de la région sud, bien qu'en sens inverse.
Dans cet ensemble nous reconnaissons tous les éléments du portique de Khephren, mais
adaptés à d'autres besoins et transformés dans leurs proportions et leurs rapports. Ainsi la salle
bypostyle, s'entourant de dépendances, forme ici un édifice distinct et l'esplanade à deux esca-
liers n'est autre qu'un développement du vestibule à deux portes de Khephren aussi bien que
des deux galeries des portiques de la V' dynastie.