APPENDICE î.
LES STATUES DE PRISONNIERS DU TEMPLE DE PEPI II.
Nous connaissons dans ses grandes lignes et même dans beaucoup de ses détails l'ornemen-
tation sculptée et peinte des salles du temple de Pepi 11; nous savons que dans un local spécial,
cinq statues royales, enfermées dans des niches, étaient l'objet du culte funéraire régulier, et
nous supposons que d'autres statues étaient mises en réserve et emmurées dans un serdab poul-
ie cas où les premières viendraient à disparaître, mais nous ignorons totalement si la statuaire
monumentale contribuait à la décoration proprement dite de l'édifice, si des figures de pierre,
de bois ou de métal, isolées ou en groupes venaient ici et là animer un peu la sévérité d'une ar-
chitecture particulièrement sobre de lignes et de plan. Aucun fragment ne nous permet de
conclure à l'existence de quelque chose d'analogue à ce qu'on voyait par exemple dans les temples
de Khephren ou de Senousrit ï, ou aux dépôts de statues de particuliers si abondants dans les
sanctuaires du Nouvel Empire; j'ai découvert par contre, sur toute la superficie des ruines et
en grande abondance, les restes de monuments appartenant à un type assez spécial et peu connu
de la statuaire égyptienne, les figures de prisonniers.
J'ai déjà eu ailleurs (*) l'occasion de décrire ces statues qui n'ont pas au point de vue artistique
un intérêt de premier ordre, étant des œuvres fabriquées en séries où seules les têtes ont, de
l'originalité et un caractère individuel.
Ges statues sont à peu de chose près toutes pareilles, les divergences en hauteur et autres
dimensions, ne dépassant pas quelques centimètres. La hauteur moyenne totale est de o m. 8A,
la grandeur du socle o m. Ao sur o m. 2 3 et o m. 10 de hauteur, de sorte que les person-
nages ont une taille inférieure à la normale d'un quart à peu près^.
Les captifs sont représentés dans la pose classique, agenouillés et assis sur leurs talons, le
corps droit, les bras serrés au corps et liés par une corde passant derrière le dos et faisant
plusieurs tours; les mains reposent sur les cuisses. Ils portent pour tout costume le même petit
pagne étroit qui est celui des Egyptiens de l'époque et aucun autre objet de parure ou de vête-
ment ne permet de les distinguer les uns des autres.
H semble que les casseurs de pierre se soient, pour une raison ou une autre, particulière-
ment acharnés sur les têtes, d'une facture qui les classe très au-dessus de la facture des corps,
produit d'un travail en série et dont une dizaine à peine ont encore des traits reconnaissables.
Les sculpteurs auxquels nous les devons, techniciens sûrs de leur métier, étaient aussi des artistes
capables de donner la vie et l'expression à des figures très différentes du type égyptien, et de
Dans CAt'ART, DwMWM/.s poar MW!' d & far? tt, pt. XXH.
Deux statues à peu près eomptètes ont été déposées au Musée du Caire (n" ./. 51 y a q et 536yo) ainsi que deux
tètes isotées (n°' 7. 5iy3o et 5iy3i). Les autres sont restées dans tes magasins du tempte de Pepi.
LES STATUES DE PRISONNIERS DU TEMPLE DE PEPI II.
Nous connaissons dans ses grandes lignes et même dans beaucoup de ses détails l'ornemen-
tation sculptée et peinte des salles du temple de Pepi 11; nous savons que dans un local spécial,
cinq statues royales, enfermées dans des niches, étaient l'objet du culte funéraire régulier, et
nous supposons que d'autres statues étaient mises en réserve et emmurées dans un serdab poul-
ie cas où les premières viendraient à disparaître, mais nous ignorons totalement si la statuaire
monumentale contribuait à la décoration proprement dite de l'édifice, si des figures de pierre,
de bois ou de métal, isolées ou en groupes venaient ici et là animer un peu la sévérité d'une ar-
chitecture particulièrement sobre de lignes et de plan. Aucun fragment ne nous permet de
conclure à l'existence de quelque chose d'analogue à ce qu'on voyait par exemple dans les temples
de Khephren ou de Senousrit ï, ou aux dépôts de statues de particuliers si abondants dans les
sanctuaires du Nouvel Empire; j'ai découvert par contre, sur toute la superficie des ruines et
en grande abondance, les restes de monuments appartenant à un type assez spécial et peu connu
de la statuaire égyptienne, les figures de prisonniers.
J'ai déjà eu ailleurs (*) l'occasion de décrire ces statues qui n'ont pas au point de vue artistique
un intérêt de premier ordre, étant des œuvres fabriquées en séries où seules les têtes ont, de
l'originalité et un caractère individuel.
Ges statues sont à peu de chose près toutes pareilles, les divergences en hauteur et autres
dimensions, ne dépassant pas quelques centimètres. La hauteur moyenne totale est de o m. 8A,
la grandeur du socle o m. Ao sur o m. 2 3 et o m. 10 de hauteur, de sorte que les person-
nages ont une taille inférieure à la normale d'un quart à peu près^.
Les captifs sont représentés dans la pose classique, agenouillés et assis sur leurs talons, le
corps droit, les bras serrés au corps et liés par une corde passant derrière le dos et faisant
plusieurs tours; les mains reposent sur les cuisses. Ils portent pour tout costume le même petit
pagne étroit qui est celui des Egyptiens de l'époque et aucun autre objet de parure ou de vête-
ment ne permet de les distinguer les uns des autres.
H semble que les casseurs de pierre se soient, pour une raison ou une autre, particulière-
ment acharnés sur les têtes, d'une facture qui les classe très au-dessus de la facture des corps,
produit d'un travail en série et dont une dizaine à peine ont encore des traits reconnaissables.
Les sculpteurs auxquels nous les devons, techniciens sûrs de leur métier, étaient aussi des artistes
capables de donner la vie et l'expression à des figures très différentes du type égyptien, et de
Dans CAt'ART, DwMWM/.s poar MW!' d & far? tt, pt. XXH.
Deux statues à peu près eomptètes ont été déposées au Musée du Caire (n" ./. 51 y a q et 536yo) ainsi que deux
tètes isotées (n°' 7. 5iy3o et 5iy3i). Les autres sont restées dans tes magasins du tempte de Pepi.