Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Le Journal d'Abou Naddara = Abū Naẓẓāra = The Man with the Glasses = garīdat abī naẓẓāra = The Journal of the Man with the Glasses = Journal Oriental Illustré — Paris, 1885

Citation link: 
https://digi.ub.uni-heidelberg.de/diglit/journal_d_abou_naddara1885/0036
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext

Légende du n° 1. — /«' Fellah : Et dire que voilà deux semaines qu’on nous fait faire ce métier-là! — 2* Fellah: Sans nous paver
— Fellah : Sans nous nourrir. — Fellah : Et sous prétexte de nous distraire, en attendant la venue de ce valet des Anglais qui s’appelle
Tewflk. — Légende du n» 2. — Le ChatBogos : Petits fellahs ! si vous ne criez pas : «Vive Tewflk», ou si vous lui dites que mes machines
élévatoires fonctionnent mal, vous serez hachés comme chair à pilon. — Le Chat Nubar : Fellahs, mes doux agneaux, si vous ne criez pas
« Vive Tewflk ! », ou si vous lui dites que vous n’êtes ni payés, ni nourris, vous serez broyés comme des grains de millet. — Le Chat Moncrieff-
Animaux stupides que vous êtes ! si vous ne criez pas «Vive Tewfick! », ou si vous lui dites que je ne suis pas le plus grand ingénieur de là
terre, je supprime Veau qui arrose vos cottages, et vous mourrez de la pépie, vous, vos femmes ot vos enfants.
14- )


Légende dn nu 3. — Chœur de fellahs : Vive Tewflk ! Vive Tewflk! — Tewflk : Merci, mes amis, merci. Vous m'aimez donc
bien? —Chœur de fellahs : Vive Tewflk ! Vive Tewflk ! — Tewflk : C’est étonnant d’être aimé comme cela par des gens que je ne connais pas. Manu-
sardi m’avait bien dit que j’étais, sans m'en douter, un Khédive populaire. Manusardi s'y connaît. ■— Légende du n° 4. — ïer Fellah :
Qu’Allah fasse retomber sur vous le poids du mensonge que vous nous avez forcés à commettre, ô chats cruels comme des tigres. — Fellah :
Maudit sois-tu, ô Tewflk ! enfant idiot et stupide d’un père qui a été la cause de tous les malheurs de l’Egypte. — Tous ensemble ; Honte et
malédiction sur Tewflk et sur Ismaïl!

LETTRE D’ÉGYPTE

Caire, 19 septembre.
Salut à toi ! vénérable cheihk Abou-Naddara.
Que le Très-Haut te conserve à tes frères dffla vallée du Nil.
Amen.
Nous ne méritons pas les reproches que tu nous adresses.
Cependant tes plaintes sont justes.
Qui! c’est vrai, depuis plus de deux mois nous ne t’avons
pas écrit ; mais, crois-le bien, ce n’est ni par négligence ni par
manque d’égards pour toi ; c'est au contraire par affection et
pour ne pas t’affliger par le récit de nos malheurs qui vont
toujours grandissants!

Ecoute et dis s’il y a sur cette terre un peuple plus opprimé
que nous?
L’arménien Nubar, qui déteste la France, ce pays hospitalier
que tu aimes tant, et l’anglais Tewflk, ont juré notre perte.
Non contents d’avoir envoyé la fleur de notre jeunesse à la
boucherie de la guerre du Soudan, ils achèvent de nous
plonger dans la misère et nous réduisent à mourir de faim!
Dans les villes, ils nous renvoient de tous les emplois du
gouvernement et nous remplacent par des anglais dix fois plus
payés que nous; ils écrasent d’impôts nos commerçants et
obligent nos beys et nos pachas à leur livrer tout ce qu’ils
possèdent sous forme d’emprunt, dont on ne donne naturelle-
ment pas de reçu.
Dans les campagnes, c’est plus triste encore, les pauvres
 
Annotationen