JOSEPH RIBERA DIT L’ESPAGNOLET
Ecole Espagnole.
BACCHANALE.
Ribera, né à Xativa, aujourd’hui San Felipe, près de Valence, vint de
bonne heure en Italie, et reçut à Naples les leçonsdeCaravage, dont il adopta
la manière, en y donnant plus de noblesse, en y ajoutant en même temps
l’accent sombre et austère qui est dans le caractère général de la nation
espagnole et qui faisait le fond de son propre caractère. 11 acquit en peu de
temps une grande réputation et fut nommé peintre en titre du roi Phi-
lippe IV. Après avoir passé quelques années en Espagne, il retourna à
Naples, son pays de prédilection, et y mourut en 1656. Ribera ne paraît
s’être jamais préoccupé de laire beau; sa peinture n’avait naturellement
pas de charme, et il fuyait cette qualité par système; les sujets horribles,
les types laids étaient ceux qu’il préférait. Mais dans ces données, à la dif-
férence de Caravage, il n’est jamais'vulgaire. Sa peinture, peu agréable à
voir, saisit par sa puissance et s’impose à l’admiration tout en déplaisant.
11 a une grande vigueur, beaucoup de vérité et de vie, un modelé savant,
un clair-obscur du même genre que celui de Caravage, d’un relief extra-
ordinaire, mais en dehors de la nature vraie, et exagéré dans l’opposition
entre les ombres et la lumière.
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Ecole Espagnole.
BACCHANALE.
Ribera, né à Xativa, aujourd’hui San Felipe, près de Valence, vint de
bonne heure en Italie, et reçut à Naples les leçonsdeCaravage, dont il adopta
la manière, en y donnant plus de noblesse, en y ajoutant en même temps
l’accent sombre et austère qui est dans le caractère général de la nation
espagnole et qui faisait le fond de son propre caractère. 11 acquit en peu de
temps une grande réputation et fut nommé peintre en titre du roi Phi-
lippe IV. Après avoir passé quelques années en Espagne, il retourna à
Naples, son pays de prédilection, et y mourut en 1656. Ribera ne paraît
s’être jamais préoccupé de laire beau; sa peinture n’avait naturellement
pas de charme, et il fuyait cette qualité par système; les sujets horribles,
les types laids étaient ceux qu’il préférait. Mais dans ces données, à la dif-
férence de Caravage, il n’est jamais'vulgaire. Sa peinture, peu agréable à
voir, saisit par sa puissance et s’impose à l’admiration tout en déplaisant.
11 a une grande vigueur, beaucoup de vérité et de vie, un modelé savant,
un clair-obscur du même genre que celui de Caravage, d’un relief extra-
ordinaire, mais en dehors de la nature vraie, et exagéré dans l’opposition
entre les ombres et la lumière.
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