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INTRODUCTION Viï

évidemment très nombreux dans l'ancienne Égypte, et leui's métiers si simples et si ingénieu-
sement construits ne devaient pas chômer souvent.

On doit se demander dans quel but ce peuple très intelligent s'est livré à une pratique
si extraordinaire ; quelles sont les idées philosophiques ou religieuses qui lui ont fait trouver les
moyens les plus ingénieux et les plus scientifiques pour empêcher la disparition des cadavres
des hommes et des animaux duc au travail des microbes de la putréfaction. Les inscriptions
murales, comme les papyrus, sont muets sur ce point et ne peuvent en rien éclairer ce problème
difficile à résoudre. Il nous est malheureusement très difficile, pour ne pas dire impossible, au
xx" siècle, de pénétrer dans les idées ou la foi religieuse des hommes qui vivaient il y a sept ou
huit mille ans, qui se trouvaient dans des conditions biologiques absolument différentes de
«•'■lies qui nous impressionnent actuellement, et chez lesquels la vitalité des croyances premières
devaienl se transmettre avec une énergie toute spéciale. « Nous ne pouvons admettre, comme
le fait remarquer M. Pierrot1, que ce peuple, dont les anciens sont unanimes à vanter la
sagesse, ait adoré les animaux. » Aucun texte, aucune inscription ne peut nous l'aire croire
a une pratique absurde pour des hommes si bien doués.

Quelques savants pensenl que les Égyptiens, n'étant pas capables de différencier par
l'expression du visage humain les membres de leur panthéon, ont placé surles statues de leurs
dieux des tètes d'animaux afin de mieux les distinguer les uns des autres. Ces animaux seraient
ainsi devenus sacrés et auraient été l'objet d'un culte superstitieux, exploité plus tard par la
classe des prêtres. Il n'est vraiment pas possible d'accepter cette explication. Les Égyptiens,
de tout temps, oui élé d'habiles sculpteurs, des artistes de premier ordre, la statuette du
Scribe du Louvre, celle de Gheik el Beled du Caire, ainsi que les admirables bas-reliefs de la
tombe de Ti el ceux du temple de Nefertari à Abou-Simbel ne permettent pas de croire que
c'est par impuissance à différencier les traits des visages des dieux que les Égyptiens ont
affublé ces derniers de Ici es d'animaux. Je crois que c'est bien plutôt le privilège attribué aux
dieux de pouvoir revêtir telle ou telle forme animale, qui les a fait représenter avec ces
Qiasques bizarres, à peu près toujours les mêmes, mais pouvant cependant changer suivant les
localités ou les époques de la vie du peuple.

Les dieux comme les hommes pouvaient s'incarner dans certains cires: cela résulte
absolument du dogme de la métempsycose auquel on a paru attacher trop peu d'importance.

Les Égyptiens, en effet, croyaient à la transmigration de Pâme humaine dans le corps des
animaux. Certains chapitres du Livre des Morts sont consacrés à la transformation de l'homme
"" Épervier, Vanneau, Hirondelle, Serpent, Crocodile, Lotus, etc. Les élus avaient la faculté
& prendre toutes les formes qu'ils désiraient et de revenir sur la terre. Ce que rapporte
Hérodote est très explicite à cet égard : « Les Égyptiens, dit-il, sont les premiers qui aient
Parlé de cette doctrine selon laquelle Pâme humaine est immortelle et, après la destruction du
c°rps, entre toujours en un autre être naissant. Lorsque, elle a parcouru tous les animaux
"e I;| terre, de la merci tous les oiseaux, elle rentre dans un corps humain; le circuit complet
^ure trois mille ans "'. »

1 Pierret, Dictionnaire d'archéologie égyptienne, p. 43.
- Hérodote, II, § 123.
 
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