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FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

D'après les renseignements qui m'ont été donnés par M. Bénédite, conservateur du musée
égyptien de Paris, le Louvre possède deux statuettes de Bès presque semblables à celles du Caire.

La première représente Bès combattant, c'est une statue de 55 centimètres de bauteur,
en bois stuqué, primitivement doré. Les yeux rapportés sont en pâte de verre ; le diadème de
plumes probablement aussi d'une certaine ricbesse, en bois doré ou en pâte de verre, manque
totalement. Les deux bras, rapportés au moyen de tenons, sont brisés à la moitié, et réduits à
l'état de tronçons. Les pieds, taillés dans le même bloc de bois, portent sur un petit socle ou
semelle au-dessous de laquelle on a ménagé ou réservé une sorte de rondelle de 10 centimètres
de diamètre qui devait s'enfoncer comme un boucbon dans un socle ou base quelconque. Dans
le dos de la statue, est creusée une cavité qui règne depuis le sommet de la tête jusqu'au bassin.
La longueur de cette loge est de 28 centimètres, la largeur de 5 à 6, la profondeur de 55 à
57 millimètres. Elle renfermait une momie aujourd'hui détruite, mais dont les débris recueillis
dans une feuille de papier étaient déposés dans la cavité. Ce petit monument porte le numéro
d'entrée : E, 5723, et provient delà collection Bousset-bey acquise en 1808. Il est inscrit
actuellement sous un autre numéro qui est 1943.

La momie que la statuette renfermait, longue de 40 centimètres environ, a été brisée en
deux parties inégales, au niveau de l'articulation coxo-fémorale. L'une, la plus petite, ren-
ferme les membres inférieurs ; l'autre contient la tête, le tronc et les membres supérieurs d'un
fœtus à terme.

Le corps est entouré d'une forte épaisseur (2 à 3 centimètres) d'étoffes imbibées de sub-
stances aromatiques et stérilisantes. Ces linges, excessivement altérés, fusés par suite de l'ac-
tion du temps, de couleur brun-noirâtre, tombent en poussière sous le moindre attouchement ;
mais ils sont protégés par une large bande de toile jaunâtre, très fine, et bien plus résistante,
entourant plusieurs fois le corps du fœtus.

Afin de ne pas détériorer davantage cette intéressante momie, les ossements n'ont pas été
retirés de l'enveloppe commune. Nous avons examiné seulement quelques pièces détachées du
crâne et de la face, notamment l'os frontal, le rocher du côté droit, la base de l'occipital, quel-
ques côtes, ainsi que la mandibule droite, présentant quatre cloisonnements avec deux germes
dentaires.

Nous avons comparé ces os avec ceux de plusieurs fœtus à terme, et nous avons reconnu
qu'ils ont à peu près le môme degré de développement. Les ossements de la momie sont cepen-
dant un peu plus volumineux que ceux des fœtus à terme du Muséum de Lyon. On peut donc
admettre qu'ils proviennent, non d'un fœtus à terme mort-né, mais plutôt d'un sujet ayant
survécu au moins quelques jours après sa naissance, sous toutes réserves, cependant, car nous
ne savons point si l'ossification du fœtus égyptien se fait absolument suivant les mômes règles
qui président à celle du fœtus européen.

Le second monument, que nous a signalé M. Bénédite, est une petite statue de Bès osiri-
sifié, c'est-à-dire mumiforme, et d'une hauteur de 44 centimètres. Elle consiste, en réalité, en
un sarcophage anthropoïde à tête de liés, formé d'un couvercle et d'une boîte assemblés par
des chevilles, De plus, un tenon ménagé à la base de ces deux parties venait s'engager dans un
socle de manière à faire garder au monument la station debout. Au sommet du crâne, sur le
couvercle, se voit une mortaise destinée à recevoir le tenon par lequel était assujetti l'emblème
à plumes servant de coiffure au dieu, et qui manque.
 
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