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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0058
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6. RÉGION DE KHOZAM

Le joli village de Khozam, entouré de riches cultures de trèfle et de blé, ombragé de
groupes superbes de palmiers élancés, est le centre d'une région qui, entre les champs
irrigués et les sables du désert, est couverte d'une multitude de tombes formant de grandes et
vieilles nécropoles, dont plusieurs, certainement préhistoriques, s'étendent à une très grande
distance, au nord et au sud de la bourgade actuelle.

La nécropole proprement dite de Khozam, ainsi que les précédentes, a été malheureuse-
ment envahie et détruite en majeure partie par les cultures qui se sont avancées vers la limite
du désert, à mesure que l'eau fertilisante a pu être amenée dans la plaine, jadis aride. Les
fouilleurs aux gages des marchands de Luxor ont aussi fait beaucoup de mal en pillant ce
que beaucoup de ces tombes pouvaient contenir.

A deux kilomètres au nord de la petite ville de Khozam se trouve, tout près du Nil, un
énorme figuier Sycomore bien connu de tous les explorateurs de la région, et près duquel on
attache ordinairement les Dahabiehs. A cet endroit, la rive du fleuve forme un escarpement de
limon, haut de six à sept mètres, dans lequel on est obligé de tailler les marches d'un véritable
escalier. Autour de cet arbre, évidemment très vieux, se voient de petits monticules renfermant
des tombes jadis fouillées par notre ami M. Legrain, qui a trouvé dans cet endroit quantité
d'objets intéressants. La ligne du chemin de fer passe à une petite distance, entre le gros
Sycomore et un canal profond qui se dirige en ligne droite, vers le nord, et, après deux kilo-
mètres, qui décrit une courbe brusque vers l'est. C'est à cet endroit, presque dans l'angle ren-
trant, que se trouve un important monticule, de couleur jaunâtre, et que l'on aperçoit de fort
loin. En approchant, on peut constater que c'est une sorte de mastaba, construit en briques
jaunes, cuites au soleil, et qui devait évidemment renfermer les sarcophages des potentats du
pays. On voit encore les restes de plusieurs chambres voûtées communiquant avec un corridor
voûté aussi, s'ouvrant au dehors, par l'extrémité du sud. Tout a été saccagé dans cette con-
struction intéressante, sur laquelle nous n'avons trouvé aucun renseignement, et que rien n'a pu
nous faire dater. Elle a cependant un aspect des plus archaïques, et a dû certainement fournir
aux fouilleurs les objets les plus précieux, car une tombe de cette importance ne pouvait
qu'être celle d'un grand chef ou d'un roitelet de cette région.

A cinq ou six cents mètres du gros figuier Sycomore, on voit dans la plaine un tumulus haut
d'une dizaine de mètres et de cent mètres de diamètre environ. Il est couronné de plusieurs
petites enceintes de briques cuites au soleil et de quelques pierres plates dressées, formant le
tombeau du cheikh Benat-el-Beri, un dévot musulman, jouissant d'une grande réputation de
sainteté dans la contrée. Sur toute la périphérie de ce tumulus, fouillé de fond en comble par
 
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