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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0059
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48 FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

les ordres du service des antiquités, on a trouvé une stèle intéressante, ainsi qu'un grand nombre
de tombes anciennes dites préhistoriques, renfermant des poteries rouges et noires, accompa-
gnées de quelques très rares fragments de silex. A cet endroit, nos fouilles n'ont donné aucun
résultat. Mais c'est à peu près à deux kilomètres du fleuve, tout près de la limite du désert,
que se trouvent de nombreuses tombes faisant partie de la vaste nécropole archaïque qui
s'étend au loin dans toute la plaine de Khozam, au nord comme au sud. Malheureusement,
depuis quelques années, cette cité des morts a été dévastée par les marchands d'antiquités. Une
grande partie, profondément défoncée, a été transformée en champs, et se trouve aujourd'hui
cachée et rendue invisible, recouverte qu'elle est par de superbes cultures de blé. C'est surtout
à l'est, près d'un hameau élevé auprès de plusieurs sakkiyés, fournissant une eau claire et
abondante, que nous avons trouvé beaucoup de tombes quadrangulaires creusées profon-
dément dans le limon dur et gris de l'ancien Nil. Elles sont irrégulièrement dispersées,
quoique la plupart soient orientées dans leur plus grande longueur de l'est à l'ouest. Elles
sont profondes de plus d'un mètre, et ont été remblayées avec du sable fin. Dans le fond, on
trouve toujours, au milieu du sable, les ossements épars, et la plupart du temps incomplets,
de squelettes humains : vertèbres, os long des membres, côtes, os des tarses, qui sont semés
sans ordre. Le crâne, souvent brisé, est placé loin de son maxillaire inférieur. A.u
milieu de ces fragments, on voit ordinairement des lambeaux de sacs ou de vêtements
funéraires en peau de gazelle tannée. Tout à l'entour, se trouvent irrégulièrement
disposés des vases cylindriques et des cruches de moyenne taille, ressemblant à de petits
zirs1 tournés en terre grise, non renflés en bas, mais au contraire terminés par une pointe
conique. Cette disposition spéciale des ossements humains et du mobilier funéraire indique que
nous avons bien ici des tombes de second ensevelissement. Il est donc certain que, dans toute
cette région, on avait coutume de faire d'abord putréfier les chairs des cadavres, soit dans le
sable peu profondément — comme les cadavres des boeufs suivant l'affirmation d'Hérodote
— soit sur un lit funéraire, formé peut-être de branches d'arbres2 puis, les chairs ayant dis-
paru, de recueillir les différents os du squelette, afin de les ensevelir plus convenablement,
entourés d'un mobilier funéraire à peu près toujours le même. Cette pratique, que l'on a
rencontrée dans d'autres pays, explique la dissémination des os irrégulièrement placés sur le
sol de la tombe, et aussi laisse comprendre l'intégrité des vases d'offrandes qui accompagnent
les débris osseux du squelette. La plupart des crânes, cela doit être fait intentionnellement,
étaient brisés en plusieurs morceaux ; nous avons pu cependant en recueillir six en assez bon
état, dont l'examen minutieux nous prouve que les premiers habitants de cette région étaient
bien positivement de vrais Egyptiens anciens tout à fait typiques.

Les cruches coniques qui devaient probablement renfermer de l'eau, se trouvent en
grand nombre ; elles sont tournées en terre grisâtre plus ou moins grossière, ne présentent
ni anses, ni ornements, et sont presque toutes de la même taille. Les vases cylindriques
portent à peu près tous des lignes colorées en rouge sombre, déterminant de larges losanges
irréguliers. L'orifice do ces vases est, en général, entouré d'une petite couronne en saillie qui

1 Cruche à eau, servant de filtre, placée sur un bâtis de bois, dans les maisons des Fellahs.

2 Actuellement encore, les moines du mont Sinaï, qui presque tous sont des Egyptiens de religion grecque, ont
encore la coutume de faire putréfier les cadavres sur des grilles de fer, et ensuite, les chairs ayant disparu, de récolter
les ossements pour les placer dans des ossuaires spéciaux élevés à l'intérieur de chapelles destinées à cet usage.
 
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