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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0082
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CRANES DE L'ANCIEN CIMETIERE COPTE D'ASSOTIAN 71

depuis l'antiquité la plus lointaine, et restée presque pure jusqu'à nos jours. Si cette ancienne
race est si différente de celle dont on trouve les restes dans les nécropoles thébaines, c'est que
ces dernières ont reçu surtout les momies des habitants de cette célèbre ville, très peuplée, où,
depuis une époque lointaine, arrivaient en grand nombre les habitants de la basse Egypte, ainsi
qu'une foule d'artisans ou de commerçants étrangers : Phéniciens, Syriens, Assyriens, Perses,
Grecs, Romains, Bédouins, etc., y séjournant plus ou moins longtemps, ou s'y fixant pour
toujours. Tous ont dû laisser des traces profondes de leur passage, malgré l'assimilation que la
race égyptienne pure semble opérer très rapidement sur l'élément hétérogène avec lequel elle
se trouve en contact. Cependant il ne faudrait point croire que cette puissance assimilatrice
arrête complètement le retour de certains types ataviques. C'est donc cette trituration de
races, ayant duré probablement plusieurs milliers d'années, qui a différencié si fortement
les crânes des momies que fournissent actuellement aux anthropologistes les différentes
nécropoles de Thèbes. Nous connaissons aussi fort peu, justement à cause de ce mélange,
les caractères ethniques des anciens habitants de la basse Egypte, bien plus mêlés encore
depuis tant de siècles.

Pendant longtemps nous avions pensé qu'il était possible d'admettre une grande
influence des populations Berbères sur celles de la vallée du Nil. Mais à présent nous avons
rejeté cette supposition qui nous paraît être contraire à la réalité des faits. D'abord, elle ne
serait pas en harmonie avec la loi générale qui montre que la plupart des peuples ont émigré
de l'est à l'ouest. C'est certainement une des raisons, étayée par plusieurs considérations
d'ordre botanique, qui fait que notre excellent et savant ami le professeur Schweinfurth,
comme aussi M. de Morgan, font arriver les Egyptiens anciens des régions asiatiques, à tra-
vers la mer Rouge. Malheureusement, il nous semble que c'est encore là une simple théorie,
toujours basée sur les traditions hébraïques, et qui jusqu'à aujourd'hui ne saurait être
prouvée, car personne que je sache n'a constaté les liens anthropologiques qui pourraient
unir la race égyptienne aux populations fixes ou nomades de la Mésopotamie ou de la
presqu'ile arabique. La présence, évidemment intéressante, du figuier Sycomore, arbre natif
des Indes, et cultivé depuis des siècles en Egypte, n'est vraiment pas chose suffisante pour
faire croire à l'émigration des Egyptiens depuis les Indes jusqu'aux bords du Nil, car cet
arbre superbe a bien pu être apporté par d'autres moyens, sans avoir recours à l'exode de
toute une race.

A notre point de vue, il n'est pas plus sérieux d'admettre l'arrivée par le Sud-Ouest, des
populations du Niger à travers les affreux déserts du Tibesti, du Kordofan et autres, semés
de quelques rares oasis, par lesquels peuvent seuls passer aujourd'hui les plus endurcis des
voyageurs modernes, Barth, Nachtigal, Rolhfs, grâce aux secours de toutes les ressources
modernes.

Les populations Berbères, pas plus que celles de la vallée du Niger, ne ressemblent aux
hommes de Khozam ou de Rôda, et les langues dont ils se servent, ce qui a bien une certaine
importance, ne ressemblent en rien à celle employée par la vieille race égyptienne.

D'après Diodore, lesLybiens et les Ethiopiens ont pu jouer un grand rôle dans la forma-
tion du peuple égyptien. Cela est possible, car les habitants de la grande boucle du Nil,
appelée presqu'ile de Meroé, étaient bien plus rapprochés de l'Egypte que les négroïdes vivant
plus au sud. Mais à cet égard, on ne peut rien affirmer de certain, car cette partie de la Nubie,
 
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