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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0092
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MUSARAIGNES 81

Précédemment nous avons admis « que les musaraignes épargnées par les chats étaient
respectées peut-être parce qu'on les croyait hantées par les âmes humaines. De cette croyance
vient probablement, disions-nous, le soin avec lequel on protégeait contre la destruction le corps
de ce minuscule mammifère' ».

Il est permis de croire que les individus embaumés avec beaucoup de soins et conservés
dans de petits sarcophages en bois doré étaient, en effet, des animaux sacrés. Mais on doit se
demander s'il en était de môme des musaraignes momifiées en grand nombre dans les tombeaux
d'Akhmîm ou dans les puits de Memphis et de Thèbes. Celles-ci ont toujours été trouvées asso-
ciées aux oiseaux de proie. De môme, les séries d'Akhmîm étaient placées, dans la chambre
funéraire, avec des momies de faucons, d'aigles ou d'éperviers. En outre, on a toujours remar-
qué à l'intérieur de chaque série, tantôt une ou plusieurs plumes d'oiseaux, tantôt des mélanges
de petits oiseaux, de serpents, d'insectes et de rongeurs.

Lorsqu'on se rappelle l'usage des anciens Egyptiens de placer dans le tombeau, à côté
du défunt, diverses offrandes alimentaires pour contribuer à l'entretien de la vie d'outre-tombe,
ne peut-on pas penser, avec M. Loret2, que ces musaraignes, ainsi que les reptiles et les insectes,
étaient mis à côté des rapaces comme provisions destinées à la nourriture des oiseaux sacrés ?

Nous résumons donc ici les caractères des trois espèces de musaraignes que nous avons
rencontrées, en les faisant suivre des principales dimensions du crâne et des rayons osseux des
membres. Ces indications pourront servir, soit à l'identification des crânes et ossements isolés
des petits mammifères de môme genre, soit d'éléments de comparaison pour l'étude des restes
provenant d'espèces fossiles voisines.

CROCIDURA OLIVIERI, Lesson.

Grande musaraigne, Olivier, Voyage Emp. Ottoman, II. Egypte, p. 94, pi. 33, flg. 1.
Sorex Olivieri, Lesson, Man. marnm., 1827, p. 121.

Crocidura Oliveri, Anderson et Winton, the Mammals ofEgypi, 1902, p. 166. pi. XXIII, fig. 1. — Trouessart,
Catalogus Mammalium tam viventium quam fossil., 1905, p. 143.

En 1902, le Muséum de Lyon a reçu de M. le Dr Walter Innés une musaraigne mâle
adulte capturée vivante aux environs du Caire. Elle appartient à l'espèce Crocidura Olivieri,
qui se reconnaît aux particularités suivantes :

Oreilles bien développées. Queue de longueur moyenne. Face supérieure du corps brun
foncé; face inférieure et flancs gris brun avec légers reflets argentés. Queue brune, couverte de
poils brun noirâtre courts sur toute sa surface; des poils longs et fins, très clairsemés, se voient
sur les deux tiers environ de sa longueur à partir de la base. Les glandes odorantes sont
petites et non apparentes ; elles sont situées de chaque côté du corps sur la ligne qui sépare la
région gris argenté de la région brun foncé, à peu près à égale distance du genou et du coude.
La longueur de la tôte et du corps est de 98 millimètres; celle de la queue atteint 59 milli-
mètres.

1 La Faune momifiée, lre série, p. 37.

2 La Faune momifiée, 2e série, Préface, p. xn.

Faune mom., xi 11
 
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