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Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0105
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94 FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

Au premier examen, on reconnaît que le squelette représenté figure 03 provient d'un
animal ayant vécu en captivité. Les sabots sont, en effet, longs et légèrement déformés, comme
on le voit le plus souvent chez les ruminants qui vivent depuis quelque temps en ménageries ou
dans les jardins zoologiques.

Le squelette est en assez bon état de conservation. Seule la mâchoire inférieure a été
fracturée au niveau des branches montantes. Mais la tête, au front large, au nez fortement
convexe, est intacte.

La colonne vertébrale de ce bélier se compose de sept vertèbres cervicales, treize
dorsales, six lombaires, quatre sacrées et dix-neuf caudales.

Dans la région dorso-lombaire on remarque la soudure osseuse de cinq vertèbres : la
dernière dorsale et les quatre premières lombaires forment une barre absolument rigide. Cette
synostose a tout à fait le même aspect que celle signalée précédemment, dans la même région
vertébrale, chez des singes de l'ancienne Egypte1. Le ligament vertébral est ossifié du côté
inférieur, sur une épaisseur de 3 à 4 millimètres. La surface absolument lisse et unie de l'os
nouveau, prouve que l'ossification n'est pas due à un processus ulcéreux.

D'après notre éminent collègue, M. le professeur Poncet, ces lésions scléreuses ossifiantes
caractérisent les polyarthrites vertébrales. Elles doivent être attribuées à un rhumatisme
infectieux dont il semble difficile d'indiquer l'origine d'une manière bien certaine.

Nous rappellerons cependant que les lésions vertébrales des singes, reconnues identiques
aux ankyloses vertébrales d'origine tuberculeuse constatées chez l'homme, ont été rattachées
par M. le professeur Poncet, au rhumatisme tuberculeux ankylosant des vertèbres.

Signalons enfin, en ce qui concerne les membres du bélier sacré, la brièveté relative des
métatarsiens et métacarpiens ainsi que la présence, sur divers rayons osseux, de quelques
autres lésions rhumatismales, notamment de légères ostéophytes du côté externe de l'extré-
mité inférieure des deux radius, de même que sur la face interne de la première phalange du
membre antérieur droit.

En résumé, ces différentes lésions rhumatismales des membres et des vertèbres prouvent
que le bélier sacré de l'île d'Eléphantine devait vivre, abondamment nourri sans doute, mais
privé en partie de lumière et de mouvements, dans quelque réduit ombreux du sanctuaire
divin. Nos observations confirment donc pleinement les récits des historiens anciens relative-
ment à la vie des animaux sacrés chez les Egyptiens.

1 La Faune momifiée, 2e série, p. 229, flg. 95.
 
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