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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0163
LES POISSONS DU TOMBEAU DE MERA, A SAKKARA 139
Les plus grands représentants de Tilapia nilotica atteignent de 40 à 50 centimètres de
longueur.
Cette espèce a une distribution assez étendue : on la trouve dans le Nil, le bassin du Tchad
le Sénégal et le Niger. En Syrie, on l'a rencontrée dans le Jourdain et le lac do Tibériade.
Boulenger1 cite, d'après M. Loat, les noms suivants sous lesquels Chromis nilotica est
connu des habitants de la vallée du Nil : Boite ou Bulti sur les lacs Edkou, Bourlos et
Mariout, au Caire, à Samanoud, Kafr-ez-Zayàt, Béni-Souef, Fayoum, Assiout, Akhmim
et Omdurman; Boite abyad (abyad, blanc), sur le lac Edkou; BolAe sultane au Fayoum ;
Shabar est le nom par lequel on désigne sur le lac Menzalé, les Chromis en général, Shabar
abbied est le nom de Tilapia nilotica.
L'un de nous1 a signalé autrefois la façon bizarre dont le mâle de certaine espèce du lac de
Tibériade {Chromispaterfamilias, syn. Chromis Simonis), protège ses alevins enleur donnant
asile dans la gueule et le pharynx. Ces mœurs ayant été observées depuis, par Boulenger, chez
un individu femelle de Tilapia nilotica2, cet auteur s'est demandé si le sexe qui se charge de
cette fonction, varie selon les espèces, ou si les parents contribuent tous les deux à la protec-
tion des alevins. On doit, croyons-nous, répondre négativement à ces questions. Nous avons
constaté, en effet, que les spécimens du lac de Tibériade qui protègent ainsi leur progéniture
sont des individus femelles.
Tilapia nilotica parait assez bien représenté dans les scènes de pèche du tombeau de
Mera. Les figurations 9, 17, 21, 27, 38 et 44 se rapportent certainement à des espèces de ce
genre, mais il semble impossible de justifier des déterminations spécifiques, d'après les docu-
ments reproduits par M. de Morgan.
Les Chromis ou Tilapia sont communément représentés sur les monuments de l'ancienne
Egypte. Les plus anciennes ligures de ces poissons se remarquent sur des
vases de Iliérakonpolis4, on en connaît aussi plusieurs statuettes en bronze
ou en ivoire"; enfin de nombreuses figurations ont été reconnues par
-, Fip;. 97. — Figurine en
Boulenger6 sur des peintures murales anciennes. kaîence emaiuee re_
Nous signalerons encore une petite figurine (11 millimètres de Ion- pbésentant un po.s-
„ .. i mi m ' . S0N du genre Til'ipia.
gueur par 8 de largeur) en faïence, de lliebes, représentant un poisson du Thebes.
genre Tilapia. Elle est couverte d'émail verdàtre et percée d'un trou dans
le sens de la longueur, comme les scarabés. Sur la face inférieure sont gravés quelques signes
hiéroglyphiques (fig. 97).
1 Lortet, Comptes rendus Acad. Sciences, LXXXF, p. 1196, 1875.
- Boulenger, les Poissons du Bassin du Congo, p.'453, 1901.
Boulenger. The Fishes of the Nile, p. 528, 1907.
" Quibell, Hiérakonpolis (Egypt. Res. Account., IV), pi. XXI, 1900.
5 J. de Morgan, Recherches sur les origines de l'Egypte, p. 193, Paris. 1897.
G The Fis/tes ofNile, p. 528, 1907; Lepsius Denkmœler, Abth., II, pl. IX et VLI ; Tombeau de Ti, Sakkara
(collection'Flinders Pétrie) ; Tombeau de Ptah-Hotep (Quibell, The Ramesseum, pl. XXXII, 1898) ; Chapel of
Ptah Hotep (N. de G. Davies, The Mastaba of Plahhelep, pl. XXV, 1900) ; N. de G. Davies, Deir el Gebrdwi,
I, pl. III et IV, II, pl. IV, V, 1902).
Les plus grands représentants de Tilapia nilotica atteignent de 40 à 50 centimètres de
longueur.
Cette espèce a une distribution assez étendue : on la trouve dans le Nil, le bassin du Tchad
le Sénégal et le Niger. En Syrie, on l'a rencontrée dans le Jourdain et le lac do Tibériade.
Boulenger1 cite, d'après M. Loat, les noms suivants sous lesquels Chromis nilotica est
connu des habitants de la vallée du Nil : Boite ou Bulti sur les lacs Edkou, Bourlos et
Mariout, au Caire, à Samanoud, Kafr-ez-Zayàt, Béni-Souef, Fayoum, Assiout, Akhmim
et Omdurman; Boite abyad (abyad, blanc), sur le lac Edkou; BolAe sultane au Fayoum ;
Shabar est le nom par lequel on désigne sur le lac Menzalé, les Chromis en général, Shabar
abbied est le nom de Tilapia nilotica.
L'un de nous1 a signalé autrefois la façon bizarre dont le mâle de certaine espèce du lac de
Tibériade {Chromispaterfamilias, syn. Chromis Simonis), protège ses alevins enleur donnant
asile dans la gueule et le pharynx. Ces mœurs ayant été observées depuis, par Boulenger, chez
un individu femelle de Tilapia nilotica2, cet auteur s'est demandé si le sexe qui se charge de
cette fonction, varie selon les espèces, ou si les parents contribuent tous les deux à la protec-
tion des alevins. On doit, croyons-nous, répondre négativement à ces questions. Nous avons
constaté, en effet, que les spécimens du lac de Tibériade qui protègent ainsi leur progéniture
sont des individus femelles.
Tilapia nilotica parait assez bien représenté dans les scènes de pèche du tombeau de
Mera. Les figurations 9, 17, 21, 27, 38 et 44 se rapportent certainement à des espèces de ce
genre, mais il semble impossible de justifier des déterminations spécifiques, d'après les docu-
ments reproduits par M. de Morgan.
Les Chromis ou Tilapia sont communément représentés sur les monuments de l'ancienne
Egypte. Les plus anciennes ligures de ces poissons se remarquent sur des
vases de Iliérakonpolis4, on en connaît aussi plusieurs statuettes en bronze
ou en ivoire"; enfin de nombreuses figurations ont été reconnues par
-, Fip;. 97. — Figurine en
Boulenger6 sur des peintures murales anciennes. kaîence emaiuee re_
Nous signalerons encore une petite figurine (11 millimètres de Ion- pbésentant un po.s-
„ .. i mi m ' . S0N du genre Til'ipia.
gueur par 8 de largeur) en faïence, de lliebes, représentant un poisson du Thebes.
genre Tilapia. Elle est couverte d'émail verdàtre et percée d'un trou dans
le sens de la longueur, comme les scarabés. Sur la face inférieure sont gravés quelques signes
hiéroglyphiques (fig. 97).
1 Lortet, Comptes rendus Acad. Sciences, LXXXF, p. 1196, 1875.
- Boulenger, les Poissons du Bassin du Congo, p.'453, 1901.
Boulenger. The Fishes of the Nile, p. 528, 1907.
" Quibell, Hiérakonpolis (Egypt. Res. Account., IV), pi. XXI, 1900.
5 J. de Morgan, Recherches sur les origines de l'Egypte, p. 193, Paris. 1897.
G The Fis/tes ofNile, p. 528, 1907; Lepsius Denkmœler, Abth., II, pl. IX et VLI ; Tombeau de Ti, Sakkara
(collection'Flinders Pétrie) ; Tombeau de Ptah-Hotep (Quibell, The Ramesseum, pl. XXXII, 1898) ; Chapel of
Ptah Hotep (N. de G. Davies, The Mastaba of Plahhelep, pl. XXV, 1900) ; N. de G. Davies, Deir el Gebrdwi,
I, pl. III et IV, II, pl. IV, V, 1902).