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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0175
LES OISEAUX
151
L'humérus est faiblement arqué, sa diaphyse est grêle comparativement aux extrémités
articulaires (figure 102). La tête numérale est courte, sa crête externe ne s'étend pas au-delà
du quart de la longueur de l'os. L'empreinte du muscle moyen pectoral est peu saillante,
mais elle a une forme allongée et se prolonge bien plus bas que chez les oies. Le trochanter
interne, volumineux, surmonte une large fosse dans laquelle s'ouvre un grand orifice pneuma-
tique. L'extrémité inférieure de l'os du bras est épaisse ; l'empreinte brachiale, ovalaire et
oblique, ressemble un peu à celle du canard Souchct (Spatula clypeata L.); elle est moins
profonde que chez Anas boschas Linné, mieux déli-
mitée que chez Mareca penelope, et plus courte que
chez Fuligula ferina. L'humérus de cette dernière
espèce est d'ailleurs bien plus grêle que celui des espèces
précédentes. Sous ce rapport l'os du bras du Pilet se
rapproche surtout de l'humérus du Souchet commun
(Spatula clypeata L.), du canard sauvage ordinaire
(Anas boschas T..) ou du canard pénélope (Mareca
penelope L.).
Le tibia de Dafila acuta ressemble au contraire
à celui du Milouin (Fuligula ferina L.). Il est nota-
blement plus allongé que le tibia du Souchet ou du
canard pénélope.
Chez le Pilet. les proportions générales du tibia et
du fémur (fig. 102). l'appellent ce qui existe chez Anas
boschas et Fuligula ferina.
La connaissance des ossements qu'on vient d'exa-
miner permet donc d'attribuer avec certitude au Pilet
(Dafila acuta L.), le troisième gibier de la série
d'offrandes recueillie par Schiaparelli, dans le tombeau d'une femme de Ramsès III.
Le canard pilet habite l'Europe. l'Asie et l'Amérique du Nord. Il niche entre le 55" et le
70e degré de latitude, dans les grandes herbes et les buissons. Il pond vers la lin de mai ou au
commencement de juin. En hiver, le Pilet gagne les régions méridionales des continents et se
montre jusque dans le nord de l'Afrique.
Selon Shelley1 Dafila acuta est très commun dans la Passe-Egypte et le Fayoum; il
est beaucoup moins abondant sur le Ml, au-dessus du Caire. En mai, on le voit généralement
en grandes volées sur les lacs, ou cherchant sa nourriture, en compagnie d'autres espèces de
canards, le long des canaux.
Dafila acuta est l'un des oiseaux le plus fréquemment représentés sur les monuments
de l'ancienne Egypte, où il est facile de le reconnaître grâce à sa queue fourchue. Nous
avons dit que le canard pilet est très bien figuré à El-Berché, dans le tombeau de Thouti-
Hotep2.
Fig. 102. — Dafila acuta. Tibia, fémur et
humérus gauches (gr. nat.). Offrande funé-
raire. Vallée des Reines. Thèbes.
1 Shelley, Birds of Egypl, p. 284, 1872.
! Percy E. Newberry, El-Bersheh, part. I (The Tomb of Tehuti-Helep), pi. XX et XXII (Archœolog. Survey
of Egypt).
151
L'humérus est faiblement arqué, sa diaphyse est grêle comparativement aux extrémités
articulaires (figure 102). La tête numérale est courte, sa crête externe ne s'étend pas au-delà
du quart de la longueur de l'os. L'empreinte du muscle moyen pectoral est peu saillante,
mais elle a une forme allongée et se prolonge bien plus bas que chez les oies. Le trochanter
interne, volumineux, surmonte une large fosse dans laquelle s'ouvre un grand orifice pneuma-
tique. L'extrémité inférieure de l'os du bras est épaisse ; l'empreinte brachiale, ovalaire et
oblique, ressemble un peu à celle du canard Souchct (Spatula clypeata L.); elle est moins
profonde que chez Anas boschas Linné, mieux déli-
mitée que chez Mareca penelope, et plus courte que
chez Fuligula ferina. L'humérus de cette dernière
espèce est d'ailleurs bien plus grêle que celui des espèces
précédentes. Sous ce rapport l'os du bras du Pilet se
rapproche surtout de l'humérus du Souchet commun
(Spatula clypeata L.), du canard sauvage ordinaire
(Anas boschas T..) ou du canard pénélope (Mareca
penelope L.).
Le tibia de Dafila acuta ressemble au contraire
à celui du Milouin (Fuligula ferina L.). Il est nota-
blement plus allongé que le tibia du Souchet ou du
canard pénélope.
Chez le Pilet. les proportions générales du tibia et
du fémur (fig. 102). l'appellent ce qui existe chez Anas
boschas et Fuligula ferina.
La connaissance des ossements qu'on vient d'exa-
miner permet donc d'attribuer avec certitude au Pilet
(Dafila acuta L.), le troisième gibier de la série
d'offrandes recueillie par Schiaparelli, dans le tombeau d'une femme de Ramsès III.
Le canard pilet habite l'Europe. l'Asie et l'Amérique du Nord. Il niche entre le 55" et le
70e degré de latitude, dans les grandes herbes et les buissons. Il pond vers la lin de mai ou au
commencement de juin. En hiver, le Pilet gagne les régions méridionales des continents et se
montre jusque dans le nord de l'Afrique.
Selon Shelley1 Dafila acuta est très commun dans la Passe-Egypte et le Fayoum; il
est beaucoup moins abondant sur le Ml, au-dessus du Caire. En mai, on le voit généralement
en grandes volées sur les lacs, ou cherchant sa nourriture, en compagnie d'autres espèces de
canards, le long des canaux.
Dafila acuta est l'un des oiseaux le plus fréquemment représentés sur les monuments
de l'ancienne Egypte, où il est facile de le reconnaître grâce à sa queue fourchue. Nous
avons dit que le canard pilet est très bien figuré à El-Berché, dans le tombeau de Thouti-
Hotep2.
Fig. 102. — Dafila acuta. Tibia, fémur et
humérus gauches (gr. nat.). Offrande funé-
raire. Vallée des Reines. Thèbes.
1 Shelley, Birds of Egypl, p. 284, 1872.
! Percy E. Newberry, El-Bersheh, part. I (The Tomb of Tehuti-Helep), pi. XX et XXII (Archœolog. Survey
of Egypt).