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https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0188
i64
FAINE DE L'ANCIENNE EGYPTE
II. — L'ORYX DANS LES REPRÉSENTATIONS ÉGYPTIENNES
Il suffit do parcourir les principales représentations des Oryx sur les bas-reliefs et les
peintures, pour se rendre compte que les Egyptiens ont connu les deux espèces que nous avons
ci-dessus décrites : le Leucoryoc avec ses cornes courbes, et le Beisa aux cornes droites.
La première espèce paraît être de beaucoup la plus fréquente pendant l'ancien et le
moyen empire ; rares en effet sont les représentations du Beisa aux époques classiques. L'Oryx
aux cornes droites se rencontre surtout aux époques prédynastiques et semble disparaître peu à
peu dans la suite. Faudrait-il en conclure que le Beisa soit le premier qui ait disparu de
l'Egypte, tandis que le Leucoryx a pu s'y maintenir plus longtemps ? L'aire d'extension
géographique actuelle de ces deux espèces serait une preuve en faveur de cette hypothèse, le
Beisa étant repoussé plus au sud que le Leucoryx.
Les représentations du Leucoryx abondent au contraire sous l'ancien et le moyen empire,
•et plusieurs des bas-reliefs ont encore conservé les coloris caractéristiques de cet animal : ventre
et gorge teintés de rouge brique. Telle la belle représentation de l'Oryx de Beni-Hassan,
l'emblème totémique d'un nome (planche en couleurs, fig-. 6).
Il faut toutefois reconnaître que dans les plus récentes représentations, la forme des cornes
n'est plus très caractéristique ; ces animaux devenant plus rares en Egypte le sculpteur a atténué
progressivement leur courbure. Dominé par l'idée de rectitude des
cornes, trait caractéristique de l'ensemble du genre, le dessinateur
s'est éloigné de la vérité et a cherché à idéaliser son type.
f. — FIGURATIONS DE L'ORYX AUX ÉPOQUES PRÉDYNASTIQUES
Nous avons dès l'époque prédynastique plusieurs exemples
de représentations de l'Oryx. L'une des plus intéressantes est celle
d'un Oryx beisa gravé à la pointe sur une feuille d'or envelop-
pant partiellement un couteau en silex blond. D'autres animaux
sont également représentés en compagnie de l'Oryx sur cette
gaine servant de poignée : le Lion, la Panthère, le Bouquetin,
la Gazelle accompagnent l'Antilope et nous montrent les princi-
paux représentants delà faune désertique (fig. 107).
Cette arme en silex taillé, qui paraît remonter soit aux pre-
miers temps des dynasties pharaoniques soit à une époque un
peu antérieure, provient de la nécropole de Saghel-el-Baglieh.
Dans le tombeau royal de Nagadah, nous relevons une figu-
ration d'un Oryx parmi d'autres animaux du désert gravés sur
un cylindre de pierre dure (fig. 108). Ces cylindres de pierre servaient à imprimer en relief
sur des matières plastiques, les figures d'animaux qu'ils portaient gravées en creux; cachets
Fig. 107. — Oryx dévoré par un
lion ; au-dessus, une panthère
attaque une gazelle1.
' Morgan, Recherches sur les origines de VEgyple, I, 1896, p. 115, fig. 136, et II, 1897, pi. V, p. 266.
FAINE DE L'ANCIENNE EGYPTE
II. — L'ORYX DANS LES REPRÉSENTATIONS ÉGYPTIENNES
Il suffit do parcourir les principales représentations des Oryx sur les bas-reliefs et les
peintures, pour se rendre compte que les Egyptiens ont connu les deux espèces que nous avons
ci-dessus décrites : le Leucoryoc avec ses cornes courbes, et le Beisa aux cornes droites.
La première espèce paraît être de beaucoup la plus fréquente pendant l'ancien et le
moyen empire ; rares en effet sont les représentations du Beisa aux époques classiques. L'Oryx
aux cornes droites se rencontre surtout aux époques prédynastiques et semble disparaître peu à
peu dans la suite. Faudrait-il en conclure que le Beisa soit le premier qui ait disparu de
l'Egypte, tandis que le Leucoryx a pu s'y maintenir plus longtemps ? L'aire d'extension
géographique actuelle de ces deux espèces serait une preuve en faveur de cette hypothèse, le
Beisa étant repoussé plus au sud que le Leucoryx.
Les représentations du Leucoryx abondent au contraire sous l'ancien et le moyen empire,
•et plusieurs des bas-reliefs ont encore conservé les coloris caractéristiques de cet animal : ventre
et gorge teintés de rouge brique. Telle la belle représentation de l'Oryx de Beni-Hassan,
l'emblème totémique d'un nome (planche en couleurs, fig-. 6).
Il faut toutefois reconnaître que dans les plus récentes représentations, la forme des cornes
n'est plus très caractéristique ; ces animaux devenant plus rares en Egypte le sculpteur a atténué
progressivement leur courbure. Dominé par l'idée de rectitude des
cornes, trait caractéristique de l'ensemble du genre, le dessinateur
s'est éloigné de la vérité et a cherché à idéaliser son type.
f. — FIGURATIONS DE L'ORYX AUX ÉPOQUES PRÉDYNASTIQUES
Nous avons dès l'époque prédynastique plusieurs exemples
de représentations de l'Oryx. L'une des plus intéressantes est celle
d'un Oryx beisa gravé à la pointe sur une feuille d'or envelop-
pant partiellement un couteau en silex blond. D'autres animaux
sont également représentés en compagnie de l'Oryx sur cette
gaine servant de poignée : le Lion, la Panthère, le Bouquetin,
la Gazelle accompagnent l'Antilope et nous montrent les princi-
paux représentants delà faune désertique (fig. 107).
Cette arme en silex taillé, qui paraît remonter soit aux pre-
miers temps des dynasties pharaoniques soit à une époque un
peu antérieure, provient de la nécropole de Saghel-el-Baglieh.
Dans le tombeau royal de Nagadah, nous relevons une figu-
ration d'un Oryx parmi d'autres animaux du désert gravés sur
un cylindre de pierre dure (fig. 108). Ces cylindres de pierre servaient à imprimer en relief
sur des matières plastiques, les figures d'animaux qu'ils portaient gravées en creux; cachets
Fig. 107. — Oryx dévoré par un
lion ; au-dessus, une panthère
attaque une gazelle1.
' Morgan, Recherches sur les origines de VEgyple, I, 1896, p. 115, fig. 136, et II, 1897, pi. V, p. 266.