Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Lortet, Louis; Gaillard, Claude
La faune momifiée de l'ancienne Égypte (Band 2) — Lyon, 1909

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.5427#0327
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
298

FAUNE DE L'ANCIENNE EGYPTE

recouvertes d'une couche de bitume si épaisse, qu'il est extrêmement difficile de reconnaître
certains des caractères sur lesquels Geoffroy avait appelé l'attention des zoologistes. Ce n'est
que lorsque, par un travail très long, nous aurons pu les débarrasser de leur solide carapace
bitumineuse, qu'il sera possible d'en faire une étude minutieuse qui permettra de retrouver
probablement les formes décrites par le célèbre zoologiste français.

1° La première espèce étudiée par Geoffroy est celle à laquelle il a donné le nom de
Crocodilus Suchus, qui devait être élevée dans les lacs sacrés de certaines villes appelées
Crocodilopolis, par exemple près de Memphis, à Adfà, à l'ouest de Ptolemaïs, en Haute-

Fig. 213. — Partie postérieure d'une tête de crocodile recouverte de bitume. Kôm-Ombo.

Egypte, à Gery dans le nome Ilermonthites et enfin à Kôm-Ombo. Il y a tout lieu de croire,
dit Paw, que les Egyptiens tiraient de leurs crocodiles sacrés certaines données sur l'état futur
du débordement annuel du Nil, car c'est bien cette forme de saurien qui arrivait la première et
en grand nombre au début de l'inondation du fleuve. Sa petitesse, sa tête longue et amincie lui
permettait de nager rapidement des régions supérieures pour annoncer en Egypte l'importance
de l'inondation.

D'après Geoffroy, la longueur du Crocodilus Suchus ne parait point dépasser 2 mètres.

2° La seconde forme est celle qui est appelée par Cuvier et Geoffroy Crocodilus vulgaris,
qui est encore fréquente dans le Haut-Nil, et dont les dimensions dépassent souvent 4 mètres.
Cet animal a aujourd'hui disparu de la Basse et delà Haute-Egypte; on ne le voit plus qu'au
milieu des chutes et des rochers de la seconde cataracte, au-dessus de Waldy-Halfa. Nous
l'avons vu dans le Nil Bleu, au-dessus de Karthoum, et il est aussi très abondant dans
le Nil Blanc, à quelques jours de navigation au-dessus de cette ville. Les bateaux à vapeur
le font rapidement disparaître, en détruisant avec les remous qu'ils produisent les oeufs
déposés le long des rives ou sur les ilôts vaseux. On ne commence à l'apercevoir qu'à la fin
 
Annotationen