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https://doi.org/10.11588/diglit.6358#0405
D ES JEUX, DES SPECTACLES, &c. 379
Fête. 30. On faisoit ensin des expiations pour les sautes & les crimes qui
auroient pu irriter les Dieux1, objets du culte.
Sans faire attention à la dissérence des temps auxquels ces Fêtes fe célé-
braient, je prendrai pour règle ce qui se pratiquoit dans les Fêtes féculaires
ou millénaires. Quand le temps de leur célébration approchoit, on envoyoit
par toute l'Italie un Héraut, pour les annoncer avec les Jeux qui dévoient
Suivre. Par fon habillement 6c les disférens attributs qu'il portoit, il sembloit
saire connoître les Dieux en l'honneur de qui on alloit les célébrer, & le
Temple où la cérémonie devoir se saire.
Il eft incertain si les Hérauts étoient des Officiers que l'on nommoit exprès
pour remplir cette sonction, ou ii on les tiroit du nombre des Prêtres. On
croit voir un de ces Hérauts fur une Médaille d'A uguste, & fur une autre
de Domitien. Le premier a sur la tête un Pétase, & tient le Caducée de
Mercure de la main droite : il a au bras gauche un bouclier qui montre le
symbole du Soleil. Ces attributs réunis à" la légende, qui annonce les Jeux
féculaires, pourraient faire penfer que les Fêtes dévoient être célébrées en
l'honneur du Soleil & de Mercure, voyez ce revers au n°. 6. de la planche
XXXIe.
Le revers de la Médaille de Domitien nous préfente une sigure qu'on
pourrait prendre ausïi pour un de ces Hérauts. Son cafque orné d'une double
aigrette , & fon bouclier chargé de la tête du Dieu Mars, annoncent un
des Miniftres de ce Dieu, dont on rapporte l'inftitution à Numa-Pom-
pilius. Leur Collège étoit compofé de douze Prêtres, qu'on appelloit Saliens,
du
mot de Saliendo, parce qu'une de leurs principales fonctions étoit de
danfer par la Ville, & de frapper en cadence leurs boucliers d'airain d'un
petit javelot qu'ils portoient à. la main gauche, comme on peut le voir au
n°. 7. de la même planche XXXIe.
Quand le Peuple étoit arrivé de toutes parts & aiîemblé pour certaines,
Fêtes, l'Empereur saisoit diftribuer en fa préfence des flambeaux, du foufre
& du bitume, chofes qui, fans doute, dévoient fervir ou aux Sacrifices,
ou aux Jeux ; peut-être aux uns & aux autres. On voit, sur un revers de
domitien, cet Empereur qui diftribue lui-même du foufre ou du bitume,
autres drogues qui dévoient fervir à la luftration ou purisication du Peu-
ple , &c à l'expiation des crimes qui auroient pu déplaire aux Dieux de la
Fete j car il y en avoit certains de nature à ne pas révolter ces Divinités.
Voyez ce revers au n°. 8; de la planche XXXIe.
La légende ne permet pas de douter de ce que nous avons avancé : on
y lit en&mots abrégés, Ludos Sœculares (secit est sous-entendu ) ; ceft-à-
<iire, l'Empereur Domitien a sait célébrer les Jeux séculaires ; plus bas
'lya, S. P. Q. R. Sus P. D. : ce sont des lettres initiales que Ion
rer*d par ces expressions latines , Senàtus Populufque Romanus, fuffimenta
Populo data ; & en srançois, L'Empereur de^ concert avec le Sénat SC le
■Peuple Romain a sait la distribution ordinaire ( en sous entendant des
c^0fes nécejjaires aux Fêtes féculaires). Deux grands vafes qu'on voit aux pieds
^l'Empereur, qui eft alîis, contenoient apparemment ce qui étoit l'objet
^e ses libéralités. Souvent c'étoit du froment, de l'orge & des sèves ; cette
lstribution n'empêchoit pas toujours l'autre,
^es alimens ne fe distribuant que la veille des Fêtes, il y a apparence
*jUe c'étoit pour foulager les Peuples, ou du moins les pauvres qui venoient
e l°in, ôc qui auroient pu sans cela manquer de subsiftance pendant les
Bbb ij -
Fête. 30. On faisoit ensin des expiations pour les sautes & les crimes qui
auroient pu irriter les Dieux1, objets du culte.
Sans faire attention à la dissérence des temps auxquels ces Fêtes fe célé-
braient, je prendrai pour règle ce qui se pratiquoit dans les Fêtes féculaires
ou millénaires. Quand le temps de leur célébration approchoit, on envoyoit
par toute l'Italie un Héraut, pour les annoncer avec les Jeux qui dévoient
Suivre. Par fon habillement 6c les disférens attributs qu'il portoit, il sembloit
saire connoître les Dieux en l'honneur de qui on alloit les célébrer, & le
Temple où la cérémonie devoir se saire.
Il eft incertain si les Hérauts étoient des Officiers que l'on nommoit exprès
pour remplir cette sonction, ou ii on les tiroit du nombre des Prêtres. On
croit voir un de ces Hérauts fur une Médaille d'A uguste, & fur une autre
de Domitien. Le premier a sur la tête un Pétase, & tient le Caducée de
Mercure de la main droite : il a au bras gauche un bouclier qui montre le
symbole du Soleil. Ces attributs réunis à" la légende, qui annonce les Jeux
féculaires, pourraient faire penfer que les Fêtes dévoient être célébrées en
l'honneur du Soleil & de Mercure, voyez ce revers au n°. 6. de la planche
XXXIe.
Le revers de la Médaille de Domitien nous préfente une sigure qu'on
pourrait prendre ausïi pour un de ces Hérauts. Son cafque orné d'une double
aigrette , & fon bouclier chargé de la tête du Dieu Mars, annoncent un
des Miniftres de ce Dieu, dont on rapporte l'inftitution à Numa-Pom-
pilius. Leur Collège étoit compofé de douze Prêtres, qu'on appelloit Saliens,
du
mot de Saliendo, parce qu'une de leurs principales fonctions étoit de
danfer par la Ville, & de frapper en cadence leurs boucliers d'airain d'un
petit javelot qu'ils portoient à. la main gauche, comme on peut le voir au
n°. 7. de la même planche XXXIe.
Quand le Peuple étoit arrivé de toutes parts & aiîemblé pour certaines,
Fêtes, l'Empereur saisoit diftribuer en fa préfence des flambeaux, du foufre
& du bitume, chofes qui, fans doute, dévoient fervir ou aux Sacrifices,
ou aux Jeux ; peut-être aux uns & aux autres. On voit, sur un revers de
domitien, cet Empereur qui diftribue lui-même du foufre ou du bitume,
autres drogues qui dévoient fervir à la luftration ou purisication du Peu-
ple , &c à l'expiation des crimes qui auroient pu déplaire aux Dieux de la
Fete j car il y en avoit certains de nature à ne pas révolter ces Divinités.
Voyez ce revers au n°. 8; de la planche XXXIe.
La légende ne permet pas de douter de ce que nous avons avancé : on
y lit en&mots abrégés, Ludos Sœculares (secit est sous-entendu ) ; ceft-à-
<iire, l'Empereur Domitien a sait célébrer les Jeux séculaires ; plus bas
'lya, S. P. Q. R. Sus P. D. : ce sont des lettres initiales que Ion
rer*d par ces expressions latines , Senàtus Populufque Romanus, fuffimenta
Populo data ; & en srançois, L'Empereur de^ concert avec le Sénat SC le
■Peuple Romain a sait la distribution ordinaire ( en sous entendant des
c^0fes nécejjaires aux Fêtes féculaires). Deux grands vafes qu'on voit aux pieds
^l'Empereur, qui eft alîis, contenoient apparemment ce qui étoit l'objet
^e ses libéralités. Souvent c'étoit du froment, de l'orge & des sèves ; cette
lstribution n'empêchoit pas toujours l'autre,
^es alimens ne fe distribuant que la veille des Fêtes, il y a apparence
*jUe c'étoit pour foulager les Peuples, ou du moins les pauvres qui venoient
e l°in, ôc qui auroient pu sans cela manquer de subsiftance pendant les
Bbb ij -