1 LE SÉRAPËUM DE ME M PHI S.
Sérapis des Grecs n'est qu'un autre dieu amalgamé de grec et d'égyptien, et comment les
deux divinités ont vécu à Memphis dans deux Sérapéum distincts, en présence l'une de
l'autre et sans jamais se confondre. D'un autre côté Apis sera étudié sous tous les points de
vue qui pourront nous faire connaître ce dieu célèbre. La place qu'il occupe dans la mytho-
logie égyptienne, ses points de contact avec d'autres divinités des religions étrangères à
l'Egypte seront indiqués. Bref les difficultés seront toutes abordées, sinon vaincues, et j'espère
que nos trois mille monuments nous aideront à renverser sans retour les plus sérieux des
obstacles qui, jusqu'ici, s'étaient opposés à l'intelligence complète du caractère et des attributs
du fameux taureau de Memphis et de la mystérieuse divinité de Sinope. Mais aujourd'hui de
telles discussions ne seraient-elles pas prématurées, alors que, j'ose le dire, personne n'est
encore suffisamment préparé à les soutenir? L'inutilité de toute tentative de ce genre est
évidente, et, pour ma part, je ne me fais aucun scrupule d'avouer que, malgré de longues
heures consacrées à l'étude des textes si variés que le Sérapéum nous a rendus, je ne me
regarde pas encore comme maître du terrain. Ce n'est donc pas un traité sur Sérapis
qu'il faut chercher dans les quelques pages qui vont suivre. Je désire, au contraire, mettant
de parti pris tous les grands problèmes à l'écart, ne montrer de nos richesses que le petit
côté qui touche aux questions les plus actuelles de l'égyptologie. Je désire introduire le lecteur
dans la tombe d'Apis, y compter les taureaux que nous pourrons y rencontrer, enregistrer
nos rois nouveaux, supputer nos dates nouvelles, et chemin faisant, recueillir celles des
observations que, dans l'état actuel de nos études, nous croirons le plus à notre portée.
Yoilà tout simplement ce que je désirais faire, et il y a loin de ce modeste but aux déve-
loppements que nécessiterait le parcours du vaste cercle d'obscurités et de complications dont
Sérapis est le centre.
? i.
Si toutes les momies d'Apis qui ont été autrefois introduites dans les souterrains du Sérapéum
nous étaient parvenues intactes, on conçoit que le classement chronologique des taureaux n'aurait
pas offert de difficultés. Mais il est malheureusement loin d'en être ainsi. Quatre sépultures
seulement ont été trouvées vierges, et j'ai rencontré dans le reste de la tombe un désordre tel
qu'à première vue je désespérai d'y jamais rien reconnaître. Les Apis ne se sont donc pas mis à
leur rang en quelque sorte tout seuls. Il a fallu, au contraire, recueillant avec un soin minutieux
les indices que le temps avait respectés, s'inspirer de la vue des lieux, reconnaître les modes
divers de construction, interroger les inscriptions qui étaient encore en place, rapprocher de
celles-ci les monuments de même style trouvés sur le sol, compter les chambres et les sarco-
phages, et de tout ceci reconstituer la tombe comme elle avait existé au temps de sa splendeur.
Or c'est précisément ce travail de reconstruction qui nous a rendu les soixante-quatre
Apis dont l'existence a été jusqu'ici constatée. On voit donc que je ne donne pas le classe-
ment des Apis, tel que je l'ai établi, comme définitif et absolu; on voit aussi que je ne donne
pas le nombre des Apis aujourd'hui connus comme celui des momies qui, sous les Egyptiens,
ont peuplé la tombe du dieu, puisque d'une part le classement de ces animaux est soumis à
diverses causes d'erreur qui ont dû avoir leur influence, et que d'autre part il est possible
que quelques-uns des Apis aient totalement disparu, ou bien encore m'aient totalement échappé.
Sérapis des Grecs n'est qu'un autre dieu amalgamé de grec et d'égyptien, et comment les
deux divinités ont vécu à Memphis dans deux Sérapéum distincts, en présence l'une de
l'autre et sans jamais se confondre. D'un autre côté Apis sera étudié sous tous les points de
vue qui pourront nous faire connaître ce dieu célèbre. La place qu'il occupe dans la mytho-
logie égyptienne, ses points de contact avec d'autres divinités des religions étrangères à
l'Egypte seront indiqués. Bref les difficultés seront toutes abordées, sinon vaincues, et j'espère
que nos trois mille monuments nous aideront à renverser sans retour les plus sérieux des
obstacles qui, jusqu'ici, s'étaient opposés à l'intelligence complète du caractère et des attributs
du fameux taureau de Memphis et de la mystérieuse divinité de Sinope. Mais aujourd'hui de
telles discussions ne seraient-elles pas prématurées, alors que, j'ose le dire, personne n'est
encore suffisamment préparé à les soutenir? L'inutilité de toute tentative de ce genre est
évidente, et, pour ma part, je ne me fais aucun scrupule d'avouer que, malgré de longues
heures consacrées à l'étude des textes si variés que le Sérapéum nous a rendus, je ne me
regarde pas encore comme maître du terrain. Ce n'est donc pas un traité sur Sérapis
qu'il faut chercher dans les quelques pages qui vont suivre. Je désire, au contraire, mettant
de parti pris tous les grands problèmes à l'écart, ne montrer de nos richesses que le petit
côté qui touche aux questions les plus actuelles de l'égyptologie. Je désire introduire le lecteur
dans la tombe d'Apis, y compter les taureaux que nous pourrons y rencontrer, enregistrer
nos rois nouveaux, supputer nos dates nouvelles, et chemin faisant, recueillir celles des
observations que, dans l'état actuel de nos études, nous croirons le plus à notre portée.
Yoilà tout simplement ce que je désirais faire, et il y a loin de ce modeste but aux déve-
loppements que nécessiterait le parcours du vaste cercle d'obscurités et de complications dont
Sérapis est le centre.
? i.
Si toutes les momies d'Apis qui ont été autrefois introduites dans les souterrains du Sérapéum
nous étaient parvenues intactes, on conçoit que le classement chronologique des taureaux n'aurait
pas offert de difficultés. Mais il est malheureusement loin d'en être ainsi. Quatre sépultures
seulement ont été trouvées vierges, et j'ai rencontré dans le reste de la tombe un désordre tel
qu'à première vue je désespérai d'y jamais rien reconnaître. Les Apis ne se sont donc pas mis à
leur rang en quelque sorte tout seuls. Il a fallu, au contraire, recueillant avec un soin minutieux
les indices que le temps avait respectés, s'inspirer de la vue des lieux, reconnaître les modes
divers de construction, interroger les inscriptions qui étaient encore en place, rapprocher de
celles-ci les monuments de même style trouvés sur le sol, compter les chambres et les sarco-
phages, et de tout ceci reconstituer la tombe comme elle avait existé au temps de sa splendeur.
Or c'est précisément ce travail de reconstruction qui nous a rendu les soixante-quatre
Apis dont l'existence a été jusqu'ici constatée. On voit donc que je ne donne pas le classe-
ment des Apis, tel que je l'ai établi, comme définitif et absolu; on voit aussi que je ne donne
pas le nombre des Apis aujourd'hui connus comme celui des momies qui, sous les Egyptiens,
ont peuplé la tombe du dieu, puisque d'une part le classement de ces animaux est soumis à
diverses causes d'erreur qui ont dû avoir leur influence, et que d'autre part il est possible
que quelques-uns des Apis aient totalement disparu, ou bien encore m'aient totalement échappé.