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LE SËRAPÉUM DE MEMPHIS. 23

chonk IV; ici encore le motif qui a guidé le rédacteur de notre stèle se devine facilement.
Mais on comprend moins pourquoi, après les trois princes, la série des personnages continue
par un Nimrot, époux d'une Tent-ès-Pah ornée d'un titre sacerdotal ordinairement réservé
aux princesses, et fils d'un particulier qui est lui-même l'époux d'une royale mère, c'est-
à-dire de la mère d'un roi. Le meilleur arrangement possible est celui qui consisterait à
faire de la royale mère Meh-en-Ousekh la mère du roi Pi mai', et de la femme du grand
chef Nimrot, la fille de Takellothis IL Je sais que si Meh-en-Ousekh avait été royale épouse,
au lieu de royale mère, il eût été plus simple peut-être de regarder cette femme comme
l'épouse (en premières ou en secondes noces) de Takellothis II qui serait ainsi devenu
le père de son successeur Pimaï. Mais Meh-en-Ousekh n'a pas ce titre, qu'elle n'eût pas
manqué de prendre si elle en avait eu le droit. Il faut donc nous en tenir à l'arrangement
que, je le répète, je donne seulement comme probable. La place de Meh-en-Ousekh explique
la qualité de mère de roi qu'elle s'attribue. Le trône peut-être était réservé au gendre de
TakeJlothis II, selon un usage suivi quelquefois dans la XXIIe dynastie. Mais un autre fils de
la même Meh-en-Ousekh, Pimaï, mit la couronne sur sa tête. Tel est, je pense, le parti le
moins contestable que nous puissions prendre en présence du silence de notre stèle, et nous
savons au moins maintenant pourquoi Harpisen rappelle le souvenir du grand chef Nimrot :
c'est probablement parce que la femme de ce Nimrot était fille de Takellothis II, et qu'Har-
pisen aura tenu à montrer ainsi, l'an 37 de Scheschonk IV, le lien qui unissait sa propre
généalogie à celle de la famille régnante.

La XXIF dynastie nous est maintenant connue. Scheschonk Ier et Osorkon Ier, ceux-là
mêmes que les Hébreux ont nommés Shishaq et Zérach, portent leurs armes, à vingt-neuf ans
de distance, jusqu'au cœur de la Judée, ce qui assure pour nous la place de ces deux rois
en tête de la dynastie. La tombe d'Apis et quelques autres monuments publiés depuis long-
temps se chargent du reste de la famille. L'Apis mort l'an 2 de Pimaï place en effet
Scheschonk III, Pimaï et Scheschonk IV à leur rang respectif1; et tandis que la généalogie
de Pétisis, qui vivait l'an 28 de ce même Scheschonk III, nous prouve que son bisaïeul est
l'Osorkon II, père de Scheschonk II et grand-oncle de Takellothis Ier, l'étude de la statue du
Nil au Musée britannique nous force à mettre au sommet de l'échelle le roi Hor-scha-seb, qui
devint ainsi l'ancêtre commun de cette lignée de rois. Je ne dis pas que tous ces détails
sont, de cette manière, arrêtés sans retour; mais les lignes principales me paraissent
certaines et aussi définitives qu'elles peuvent l'être, ce qui est bien déjà quelque chose.
Quant à la chronologie, elle conserve sans aucun doute le seul point à peu près immobile
qu'à cette hauteur nous ayons encore réussi à placer, point que représente le synchronisme
de Scheschonk Ier et du pillage de Jérusalem en l'an 5 de Roboam; mais les espaces inter-
médiaires n'ont reçu aucune lumière nouvelle. Bien au contraire, aux neuf règnes de
Manéthon correspondent maintenant onze règnes tout entiers, et quarante années au moins
doivent s'ajouter aux totaux partiels dont la somme forme l'ensemble de la durée de cette
famille royale. La chronologie proprement dite n'a donc reçu aucun secours plus efficace que
ceux dont nous disposions déjà; nous savons seulement qu'entre nos deux jalons voisins, c'est-
à-dire la prise de Jérusalem par Sésac et la conquête de l'Egypte par Cambyse, il nous faut
introduire quarante années de plus, quitte à les retrancher autre part de l'un des autres
points de cette durée intermédiaire. Là est tout notre profit,

1. PI. 26 et 27.
 
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