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LE SERAPEUM DE MEMPHIS. 25

sont placées devant la figure du personnage. Le registre supérieur nous fait voir, selon l'or-
dinaire, la momie du taureau divin. Mais ce qui rend cette représentation remarquable, c'est
qu'a la place où, dans les usages des stèles du Sérapéum, auraient dû être gravés les noms
et titres du dieu, nous rencontrons une légende royale. Quelle est cette légende royale? Est-
elle celle du roi sous lequel l'Apis est mort? Il suffit de jeter un coup d'œil sur le monument
pour se convaincre du contraire. Cette légende accompagne en effet l'Apis auprès duquel nous
la trouvons; par sa place, ses dimensions, sa disposition générale, elle fait en quelque sorte
partie du groupe divin; les hiéroglyphes eux-mêmes, tournés dans le sens du dieu, prouvent
que l'intention du scribe a été d'appliquer les titres qu'ils contiennent au taureau momifié,
tandis que si ces titres n'eussent dû rappeler que la personne d'un roi, ils auraient été respec-
tueusement tournés de l'autre sens, et auraient marché au-devant de la figure divine au
lieu de la précéder. La légende royale de notre stèle ne s'applique donc pas à un roi, et je
crois cette attribution assez démentie par le ton général du monument pour que nous n'ayons
plus à y revenir. Mais serait-elle alors celle d'Apis lui-même? Il faut bien en arriver là. Apis,
en vertu d'une règle qui assimile les dieux aux rois et leur donne les titres royaux, serait
donc ici considéré comme dynaste, et sa légende royale serait par conséquent celle de notre
monument. Mais qui ne sait que cette légende n'est pas inconnue à la science1, et que
déjà on l'a trouvée inscrite sur le pourtour de la porte qui donnait entrée dans l'une des
chambres de la pyramide de Sakkarah? Cette chambre aurait donc contenu, non pas la momie
d'un roi, ce qu'il avait toujours été si difficile d'admettre en l'absence du cartouche, mais Ja
momie d'un Apis, dont les titres, tels qu'on les lit sur le portour de la porte, déterminaient
suffisamment le dieu, puisque la stèle du Sérapéum n'en a pas employé d'autres. Ainsi notre
stèle ouvre à l'archéologie des pyramides un horizon tout nouveau, en nous faisant voir que
l'un de ces gigantesques monuments a pu jadis abriter les restes d'un dieu. Maintenant est-ce
là la conclusion à laquelle nous devons définitivement nous arrêter? Je le crois. J'irai même
plus loin, et je dirai de suite que, dans mon opinion, la pyramide à degrés de Sakkarah a
été bâtie pour des Apis, et qu'ainsi, un Sérapéum n'étant que le temple du taureau mort,
cette pyramide est le Sérapéum de l'ancien empire, c'est-à-dire le temple de Sérapis trois ou
quatre mille ans avant notre ère. Que l'on n'oublie pas, en effet, que si la pyramide de Sakkarah
est une pyramide par sa forme extérieure, elle est aussi loin que possible de ressembler aux
autres monuments de ce genre par sa disposition intérieure. A Gyzeh, à Daschour, à Abousyr,
partout où le voyageur rencontre des pyramides à visiter, il trouve à la face nord du monu-
ment un seul passage qui, par une pente plus ou moins rapide, le conduit à une chambre,
quelquefois à deux, et bien rarement à trois2. A l'extérieur, même simplicité; seulement les
faces des pyramides sont si parfaitement orientées, que la science moderne, avec toutes ses
ressources, n'atteindrait pas à une précision plus grande. Voilà une pyramide; voilà le type
général dont aucune des nombreuses pyramides qui peuplent le désert libyque ne s'est
écartée même dans un détail. Au contraire, comment a été construite la pyramide de
Sakkarah? D'abord, seule de toutes les pyramides, elle n'est pas orientée, puisque les lignes
formées par ses côtés est et ouest inclinent de 4° 35' vers l'est du nord vrai3. Seule encore
elle i cruatre entrées, et une série de passages intérieurs, de couloirs horizontaux4, d'esca-

, .-. ■>• ^ki.^p narïiiirton, Excerpta hieroglyphica, pl.xxvn, vingt-deux colonnes qui y ont été trouvées. Personne ne met en doute
1. Elle a cleia ete puDuet, p<" ■""*'• "

„,.... . „„ MnHpm Eavvt and Thebes, t. I, p. 368 ; par le colonel l'origine de ce couloir qui est le résultat d un remaniement bien poste-
nt; par Willkmson, moaern î^yyi , T . . . , , ,. . ,

0 s carried on at Gyseh, appendix, vol. III, plate c; Lepsms, rieur. Deux ou trois de ces colonnes étaient ornées de légendes hiéro-
Amoahl^td Tll- Lepsius. Denkm. II, 2. glyphiques; on y a lu les titres d'un fonctionnaire. M.Birch, il y a déjà

2 V ez les plans de toutes les pyramides ouvertes dans l'ouvrage bien longtemps (voy. Opérations, etc., t. III, p. 55), pensait que ces

1 Tvvse Opérations carried on at the pyramids of Gyseh. II, 2. légendes ne remontaient pas plus haut que la XVIIIe dynastie; nous
U °3 "selon^es mémoires de M. Perring. Cf. Opérations, etc., t. III, p. 41. savons aujourd'hui par le fragment de colonne qui a été apporté à Berlin

h Parmi lesquels je ne compte pas le grand couloir du sud et les que le style est celui du règne de Ramsès II.

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