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LA MYTHOLOGIE ÉGYPTIENNE

sur le système héliopolitain, le dieu ou la déesse qui occupait
la première place devait donc être un soleil. Il y a eu en
Egypte des soleils féminins, mais à des époques relativement
modernes, comme l'indique la façon artificielle dont leurs
noms, Râït —^ Horit sont tirés grammaticalement

des noms du soleil masculin, Râ_^0, Horou par

adjonction de la flexion féminine et, it1 ^, s=s. On dirait
qu'aux époques les plus anciennes, les Égyptiens aient eu de
la répugnance à féminiser le soleil : ils ont fait de lui le fils
de la déesse principale, ou son père, et, comme le fils d'une
déesse est, selon l'expression consacrée, le taureau de sa
mère, le soleil père, qui n'était autre que le soleil fils, fut par
la même occasion le taureau de sa fille, et l'a déesse pût
s'intituler tout à la fois « la mère de son père » et « la fille
de son fils2 ».

Je ne suivrai pas ici les autres personnages de la neuvaine
dans leurs transformations locales ; il y a cependant un point
de la religion de Nît sur lequel je crois devoir insister. Nit a
pour enfants tantôt le dieu Sovkou3, le crocodile, tantôt deux
crocodiles qui sont représentés parfois à côté d'elle et comme
protégés par ses bras. Ils appartenaient à la forme première
de son mythe saïte et paraissent avoir eu un rôle dans les
opérations du tissage : plus tard, quand Nît est le chef de la
neuvaine cosmogonique, les deux crocodiles, ses fils, étaient
d'autant plus aptes à s'identifier avec Shou et Tafnouit, que
l'élément où ils étaient nés était la masse d'eau du Nou. Dans
la légende héliopolitaine; Shou-Tafnouit étaient deux lions
en même temps que deux hommes : ils furent deux crocodiles
dans la légende saïte.

1. Cf. t. 11, p. 7-8 de ces Études.

2. Brugsch, Religion und Mythologie, p. 375.

3. Ounas, 1. 627, dans le Recueil, t. iv, p. 76. De môme, Sovkou et;
Nit sont associés dans une même formule du chapitre lxxi du Livre des-
Morts (Éd. Naville, pl. lxxxiii, 1.15), dont la vignette nous montre le
défunt adorant la vache Mihit-ouirit. ;
 
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