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ET DE QUELQUES CROYANCES

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L'oryx avait dans le regard quelque chose de particulier, et
Horapollon nous a conté à ce sujet une légende à laquelle il
n'a rien compris probablement, à laquelle en tout cas nous
ne comprenons presque rien dans l'état actuel du texte 1.
L'oryx fascinait l'être qu'il regardait, disaient les uns, le
tuait, prétendaient les autres, ou le changeait en pierre. Le
scorpion n'exerçait pa's la même influence par la vue, car son
œil est presque imperceptible pour un homme : mais il
frappait de stupeur l'ennemi qu'il voulait frapper, le fascinait,
l'immobilisait sur place rapidement, et, courant autour de
lui, l'enfermait comme d'un cercle magique d'où il ne pou-
vait sortir. On l'associait à bon droit aux serpents et aux
autres animaux sur les cippes d'Horus.

Les stèles avaient donc pour objet de préserver les gens qui
s'en servaient non pas seulement, comme on le dit, contre la
morsure ou la piqûre des bêtes représentées, mais contre la fas-
cination que ces bêtes exerçaient sur leurs victimes avant de
les piquer ou de les mordre. Le résultat était le même après
tout, car l'animal privé de sapuissance fascinatrice n'était plus
aussi redoutable, et les formules qui complétaient le sens des
figures veillaient à ce que sa bouche ne pût plus mordre, sa
corne piquer, son venin tuer, du moment que ses yeux ne
pouvaient plus agir. Aussi les stèles se multiplièrent-elles
dans les derniers temps du paganisme : non seulement les
grandes stèles qu'on dressait dans un temple ou dans une
maison, mais les stèles en miniature qu'on pouvait porter
pendues au cou. Ajoutons que le mauvais œil n'était pas la
seule propriété que tous les animaux figurés eussent en
commun : ils étaient venimeux de diverse manière. Cela n'a
pas besoin d'être prouvé pour le serpent et pour le scorpion : le
lion et le crocodile avaient leur poison dans les dents, l'oryx
dans la corne. Les amulettes servaient à deux fins et proté-
geaient contre les deux dangers.

1. Horapollon, Hierogh/phica, édit. Leemans, 1. i, ch. xlix.
 
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