Montfaucon, Bernard de: L' antiquité expliquée et représentée en figures / Antiquitas explanatione et schematibus illustrata (Supplement 2): Le Culte Des Grecs, Des Romains, Des Egyptiens, Et Des Gaulois (Paris: Delaulne, 1724) [Cicognara, 2493-12]

SUPPLEMENT DE L’ANT. EXPLIQ. Liv. IV.

c’est un jeune garçon comme ci-devant. Les deux joiieurs de trompette sont
deux soldats:on voit à découvert l’épée de l’un3dont la lame mesurée iur la taille
du ioldatypeut avoir un pied & demi de long.Les quatre autres qui ont des ai-
grettes àlcurcasque, sont ou porte-écendars, ou Officiers. Ces étendarssont
des bandes d’étofte carrées. Le porte-enseigne qui est derrière Trajan a la
peau de lion iur la tête,comme la portoient en ce tems-dà ceux qu’on appelloit
Primipili & les porte enseignes. Cette enieigne est surhaussiée d’une aigle · au
dessous de l’aigle sont quatre médaillés miles perpendiculairement > qui re-
présentent autant de bustes d’hommes ou de divinitez, qu’on ne peut recon-
noître sur de si petites images.
III. L’aigle qui vient apres est plus singuliere : elle tient une foudre entre
ses serres : ce n’est point le fulmen trifùïcum la foudre quia trois pointes de
chaque côté,dont deux sont comme des sséchés.Cette foudre n’a qu’une pointe
de chaque côté. Il y a trois sortes de foudre, dit Servius, surie sécond Livre
de l’Eneide, celui qui souffle ou qui amené un grand vent, celui qui brûle , &
celui qui fend. Les foudres se voient ailleurs entre les serres de l’aigle ro-
maine, mais ce qu’il y adesingulierici, c’est que cette aigle tient de son bec
un anneau : que peutsignifier cet anneau ? il y en a qui croient qu’il peut avoir
été mis là pour y pendre quelque signal, quelque piece d’étoffe de couleur,
quelque ruban > ou enfin quelqu’autre marque pour distinguer une légion
d’une autre. Si cela n’est pas certain, il faut avouer au moins qu’il y a quelque
vrai-semblance. Apres cette aigle, un autre signe militaire se comprendra
mieux d’un coup d œil que par une deseription : à l’extrémité de l’image on
voit un de ces serfs barbares, qu’on reconnoît à des bas larges qui deseendent
sur la cheville.

puellus autem est, ut in præcedenti sacrificio.
Tubicines duo lunt milites : unius vero militis
gladius aspedhui patet, cujus gladii lamina men-
lura ex statura militis dudta, lesquipedem regium
longitudinis videtur habere. Cæteri quatuor, quo-
rum galeæ cristatæ sunt, aut vexilliferi aut aliquo
'in militari officio constituti videntur. Vexilla au-
tem ex panno quopiam quadrata sunt. Vexillifer
ille qui pone Trajanum est leonis pellem capite
gestat, id quod erat illo ævo primipilorum &
igniferorum forteque aliorum inligne. Vexillo
imminet Aquila & secundum Aquilam rotundae
instar numismatum tabellæ ad perpendiculum po-
litae visuntur : in lingulis autem protomæ sunt aut
inlignium virorum aut numinum, quæ vix inter-
nosei poisunt in tam exiguis imaginibus.
III. Quæ sequitur Aquila longe lingulatior est.
Ea fulmen unguibus tenet : non fulmen illud tri-

sulcum tribus utrinque cuspidibus formidandum,
quarum cuspidum ferrum instar sagittæ perhibetur.
At hoc fulmen unam utrinque cuspidem habet.
Tria fulminum genera dicit elle Servius in II.
Æneidos : eft quod afflat 9 quod incendit, quod fin-
dit, Alibi quoque fulmina in Aquilæ unguibus cer-
nuntur. Quod vero lingulatius hic est, Aquila
rostro annulum tenet. Quid hoc annulo lignifica-
tur? Sunt qui putent annulum hic Aquilæ rostro
teneri, ut ab eo suspenderetur vel pannus coloris
cujuspiam, vel faseia, vel aliud quidvis quo Legio
alia ab alia distingueretur. Quod li certum omni-
no non iit, est tamen meo judicio admodum ve-
rilimile. Prope Aquilam illam lignum militare
aliud uno aspecftu melius, quam delcriptione per-
cipiatur. In extrema imaginis parte cernitur bar-
barus quidam servus, qui a latis tibialibus ad mal-
leolos usque pertingentibus dignoseitur.

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