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IL COUP D’OEIL SUR LE DÉVELOPPEMENT DE LA
PEINTURE DU XVIe ET XVIIe SIÈCLES À GÈNES

Le rôle culturel de Gênes n'égala jamais son importance politique et économique. Tout l'effort des
entreprenants génois portait sur l'expansion commerciale, grâce à laquelle Gênes fut pendant quelques
siècles, l'un des principaux intermédiaires pour les contacts entre l'Europe et l'Orient. Plus tard, a cause
d'un changement des voies du commerce mondial, lié à la conquête du Levant par les Turcs et à la dé-
couverte de l'Amérique, la république ne fut plus en mesure de jouer un rôle politique indépendant. Elle
acquit cependant une position prédominante à l'échelle européenne, dans le domaine des transactions
financières, réalisa une sorte de colonisation financière de l’Espagne, et absorba une grande part du butin
espagnol du Nouveau Monde.

La structure sociale de la Gênes moderne fut cristallisée en 1528 par la constitution d'Andrea Doria,
qui divisait la classe privilégiée des nobles en vingt huit clans (alberghi) et qui codifiait précisément les
conditions d'accès à celle-ci, pour les gens d'origine plébéienne. Cette structure sociale oligarchique et
rigide, qui portait en elle un danger de sclérose, ne fut pas, pour un siècle et demi au moins, un obstacle
au développement économique. De même, le déclin de l’importance politique de la ville ne [conduisit nul-
lement à une récession économique et la première moitié du XVIIe siècle fut, au contraire, l'époque de
la plus grande prospérité de la république1 2.

La rançon de cette direction unilatérale des intérêts de la société fut le manque d'indépendance
de Gênes dans le domaine culturel et artistique. Le mécénat local se concentrait en principe sur la cons-
truction et la décoration des résidences familiales, sans grande ambition d'agir pour le Bien Public. Il n'y
eut jamais de collections d'art, à l'échelle d'autres centres italiens. Les galeries qui existaient au XVIIe et
au XVIIIe siècles, et qui comprenaient relativement peu d'oeuvres de grands maîtres, servaient plus à sou-
ligner la splendeur de la demeure du propriétaire qu'à satisfaire son goût esthétique^.

1 Cf. p. ex. de Negri, op. cit.; E. Grendi, Introduzione alla storia moderna dellalrepubblica di Genova, Genova 1973;
G. Giacchero, Economia e société del Settecento genovese, Genova 1973; sur l'organisation de la noblesse cf. M. Ntcora,
U nobiltà genovese dal 1528 al 1700, in: Miscelanea storiche ligure, t. 2, Milano 1961.

2 Cf. les inventaires de 75 collections génoises du XVIIe et XVISIe siècles: V. Beîloni, Penne, penneîli e quadrerie. Cul-
tura e pittura genovese del Seicento, Genova 1973, pp. 45—75, idem, Carôggi, crëuse e montas. Document! di storia, cui-
vra, pittura, scultura, mecenatismo, vita genovese dal Cinque all'Ottocento, Genova 1975, pp. 187|—191, où les écoles
vénitienne et lombarde sont les seules qui sont bien représentées. Les artistes du cercle de Raphaël et les bolonais sont-très
rares, et les peintres du haut baroque romain — complètement absents. Cette structure provinciale des collections génoises
s'est conservée en [principe jusqu'à nos jours.
 
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