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Y. LE RÔLE DU MILIEU GÉNOIS DANS L’ÉVOLUTION
DE LA PEINTURE ITALIENNE AU XVIIe SIÈCLE

Un jugement sur les processus engendrés dans la peinture génoise par l'influence de van Dyck ne
peut pas être complet sans un coup d'oeil sur le développement de l'art de la première moitié du XVIIe
siècle dans les autres centres italiens.

Les changements stylistiques les plus importants, qui indiquèrent la voie de l'évolution de la peinture
italienne de la fin du XVIe siècle et de la première moitié du XVIIe, eurent lieu dans le milieu romain.
L'image traditionnelle de l'art de cette époque se base sur quelques affirmations fondamentales, comme
l'identification directe du baroque à l'art de la Contre-Réforme ou l'opposition radicale de "l'éclectisme
réformiste" des Carrache au "réalisme révolutionnaire" du Caravage. Ce schéma est le résultat d'un immense
travail de plusieurs générations d'historiens de l'art, qui ont redécouvert de nombreux aspects de l'époque
parfois totalement oubliés. La révision de ce schéma n'a abouti que dans les années d'après-guerre, grâce
aux discussions générales sur le baroque1 2 * 4, à des recherches approfondies sur la théorie artistique et le mé-
cénat, à l'énorme développement des études sur les milieux locaux et enfin à de nouvelles présentations
synthétiques qu'illustre en premier lieu le livre toujours irremplaçable de Rudolf Wittkower^.

Beaucoup d'affirmations, universellement acceptées, ont été rejetées ou ont, tout du moins, perdu
leur accent catégorique. Des notions aussi essentielles que l'éclectisme et le réalisme en relation avec l'art
de cette époque ont aujourd'hui des significations nouvelles. L'image de l'art de la Ville (éternelle se pré-
sente comme un noeud de diverses directions et tendances influencé par de nombreux facteurs, parfois
presque sans liens avec l'art proprement dit, comme la politique de l'Église ou l'origine de ses grands princes
qui favorisaient toujours leurs compatriotes artistes^.

Annibal Carrache et le Caravage restent bien sûr les principales figures au tournant des [siècles^.

Il faut tout de même se rappeler que ces artistes qui travaillaient pour un cercle étroit de connaisseurs
éclairés n'atteignirent jamais l'exclusivité des grandes commandes ni même la suprématie sur la généra-
tion précédente des maniéristes décadents, avec Cavalier d'Arpino en tête.

1 Cf. l'excellente revue du problème par J. Bialostocki, Le "Baroque": style, époque,jattitude,"L'lnformation d'histoire
de l’art" VII, 1962, pp. 21—33. La bibliographie citée dans la suite de ce chapitre ne doit que signaler les problèmes parti-
culiers, sans avoir la prétention d'épuiser le matériau énorme.

2

Wittkower, Art and Architecture..., op. cit., le chapitre qui suit doit beaucoup à ce livre.

^ Cf. surtout F. Hsskell, Patrons and Paintres, London 1963.

4

Le matériau de base sur le peinture romaine du XVIIe siècle: H. Voss, Die Malerei des Barock in Rom, Berlin s. d.
<1924); E. Waterhouse, Roman Baroque Painting, London 1976; D. Sutton, Artisti nella Roma seicentesca, "Paragone" 71,
1955, pp. 18—40; cf. aussi l'anthologie des textes: V. Casale, Aspetti délia pittura del Seicento a Roma.j Antologia di letture
critiche, Roma 1973.
 
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