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Rubens, comme on l'a déjà dit, séjourna entre autres à Gênes où il fit de nombreuses connaissances
et où il laissa des oeuvres remarquables, mais il n'y fit jamais de séjours prolongés. Un peu plus tard la
ville accueillit un autre Flamand, Willem van Deynen qui y habita sans doute quelques années, mais son
oeuvre génoise se limite à un seul exemple sûr. Ce furent les frères Lucas et Cornelis de Wael qui devinrent
le centre de la colonie artistique flamande. Les fils du peintre Jan de Wael, étaient par leur mère, née de Jode,
apparentés à Jan Breugnel de Velours et appartenaient au milieu des grandes dynasties artistiques d'Anvers®.
L'afné, Lucas (né en 1591), élève de Jan Breughel, était un paysagiste. On ne sait rien par contre sur le
maître ou les martres de Cornelis (né en 1592), qui se spécialisa dans la peinture des scènes de batailies.
Les frères arrivèrent pour la première fois à Gênes vers 1610®, cette fois-là pour un bref séjour, puis s'y
installèrent pour plus longtemps dix ans plus trad. Entre temps, Cornelis travailla avec beaucoup de succès
à Venise et dans le sud de la France.

A Gênes Cornelis de Wael ne se contenta pas de sa propre création artistique. Il était en même temps
un habile marchand d'oeuvres d'art et servait surtout d'intermédiaire entre ses compatriotes artistes et
les clients italiens. Il fut donc en contact permanent avec Rubens, ainsi qu'avec van Dyck lorsque celui
était déjà rentré à Anvers'’. Le riche et puissant Cornelis jouait le rôle de protecteur des artistes flamands,
les hébergeant|souvent dans sa maison. Jan Houwaert, Jan Roos, Vincent Malô et bien d'autres profité-

O

rent de son aide0.

Lucas de Wael quitta Gênes en 1627, pour rentrer dans sa patrie alors que Cornelis restait défini-
tivement en Italie. En 1642 il prit la citoyenneté génoise et en 1661 il déménagea à Rome, ouvrant là-bas
un grand salon artistique dans la via Rosella. Il mourut dans la Ville éternelle en 16679.

L'arrivée de van Dyck devait être pour le milieu flamand de Gênes une immense injection de forces
et d'idées nouvelles. Le jeune peintre fut aussitôt placé sous la protection de Cornelis de Wael, dont il
connaissait déjà la famille à Anvers, comme le prouve le Portrait de Jan de Wael et de sa femme (Munich,
Alte Pinakothek)19. Bien qu'on ne dispose pas de preuves directes, on peut imaginer que Cornelis facilita
les contacts de van Dyck avec des clients puissants, qui valurent au nouveau venu une carrière de por-
traitiste. Le portrait commun des deux frères de Wael peint par van Dyck, fut en quelque sorte un geste
de revanche (Rome, Galleria Capitolina). Van Dyck fit au moins une fois encore le portrait de Cornelis,

® Les informations sur les frères de Wael d'après Vaes,j Corneille de Wael..., op. crt. Un précis du milieu flamand de
Gênes fut présenté pour la première fois par Grosso, La pittura genovese..., op. cit., pp. 352—412; sur les de Wael, Roos
et Malè cf. pp. 405—407.

® La date fut établie par Vaes, | Corneille de Wael..., op. cit., pp. 146—147, selon l’information de Soprani, p. 325.
D'après les autres auteurs, les frères jde Wael se sont établis à Gênes en 1610.

^ Vaes, Corneille de Wael..., op. cit-, pp. 166 et 213. Nous avons une preuve de ce procédé de Cornelis de Wael dans
sa lettre de 1631 au collectionneur (et affairiste) Don Fabrizioidi Valguarnera, publiée pour la première fois par A. Berto-
lotti, Rubens, Corneille de Wael, Jean Roos, Antoine van Dyck, lettres et renseignement inédits, "Rubens—Bulletin" 3,1888,
pp.209-210et 214-215.

® Soprani', pp. 324-327,330.

9 Cf. les documents sur l'acquisition par de Wael de la citoynneté génoise et l’inventaire de ses collections, établi
après sa mort, Vaes, Corneille de Wael..., op. cit., pp. 216—218, 224—234.

19 Schaeffer, p. 163;Glück, p. 304.
 
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