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LES NOMS DES TRIBUS

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ou « les marchands » (gens du sûq), cf. Jean-Hoftijzer, s.v. sqqh, malgré Milik, p. 342
(sqmf, « fabricants d’outres »).
Il est à peine besoin de dire que toutes ces « tribus », attestées dans la plupart des
cas une seule fois, et trois fois au plus, ne sont en réalité que les groupes de personnages
apparentés qui par souci de concision (il s’agit surtout de tessères) omettent souvent leurs
noms (mais cf. n° 4, 6, 7, 9, 15, 21, 22, 28). Les tessères en question sont des invitations
à des banquets rituels, surtout en l’honneur de Bel, comme le montrent leur iconographie
et leurs formules : bl, ’gn bl ( « banquet de Bel »), bl ybrk Ibny N. ( « que Bel bénisse les
fils de N. »), mais il y a aussi d’autres noms divins (Malakbel, Gad Taimai, Hertâ, Nanai,
Arsû, Nabû, Sams). Il est caractéristique que les noms de tribus confirmés comme tels
sont presque absents des tessères (cf. ci-après). Il s’agit en somme de festins à nombre
réduit de participants, liés au culte de Bel et d’autres divinités, selon les préférences plus
ou moins personnelles des organisateurs. Plus concluante encore est la profusion de jetons
analogues avec un ou plusieurs noms de personne.
Il est possible que parmi la vingtaine de noms qui restent, quelques-uns se rattachaient
également à des familles. Ainsi, les deux statues érigées par les benê Hasaś au sanctuaire
de Bel à Habbâ fils de Bagesû et à son fils Bagesû 17 pourraient bien constituer le témoignage
d’une famille fort importante, connue par cinq inscriptions du Ier siècle, qui descendait
d’un certain Bôlhâ surnommé Haśas, membre de la tribu des benê Komarê 18. Ce groupe-
ment est également connu par deux tessères 19 dont la première porte le texte suivant :
hnkf I wbny hśś / ’gn bl / w’bl'ly ; il faut sans doute lire en retournant la tessère deux fois :
« Consécration. Banquet de Bel et des benê Haśas et de AbePalî ». Il me semble probable
que la hanuktâ en question soit la dédicace du temple de Bel elle-même, étant donné l’im-
portance des contributions de la famille pour la construction 20. L’écriture de la tessère
répond bien au premier tiers du Ier siècle.
De même, les trois attestations des benê Taimarsû ne permettent pas d’en faire une
tribu. Cette possibilité est exclue par l’inscription trouvée remployée dans le téménos
de Bel, corrigée par J. Starcky et J. T. Milik (fig. 5) 21.
sim’ dnh dy lśmś br
hlypy br ’tpny dy cbdw lh
bny tymrsw kmry bcltk
’str’ lyqrh
« Cette statue est celle de Liśamś, fils de Holaifî, fils d’Etpenî, que lui ont faite les benê
Taimarsû, prêtres de Ba’altak, la déesse, pour l’honorer ».
La traduction de J. Starcky s’impose elle-même, surtout comparée avec le bizarre
... « sur ton autel, ô Istar, pour l’honorer » de l’édition première. La déesse, reconnue par
du Mesnil du Buisson, apparaît sur un certain nombre de tessères, et notamment deux

17 Inv. IX, 33-34. Cf. RTP 32 : bgśw hb’ (et non hm des éditeurs) rb mrsth’ śnt 444 (= 132/3 p.C.); le fils
était donc symposiarque du thiase, de Bel sans doute. Cf. aussi Inv. III, 2 (infra, p. 80).
18 Inv. IX, 11, 12, 13 (= CIS II 3915), CIS II 4559, 4560. Cf. Milik, pp. 38-39.
19 RTP 93, 457.
20 TMP, pp. 571-572: il s’agirait de l’anniversaire de cette cérémonie. Pour la consécration, cf. Inv. IX, 1,
et Milik, pp. 75-76 et 111, qui exprime la même supposition que moi.
21 Syria 12, 1931, pp. 132-133, n° 12; cf. Inv. XI, p. 53; TMP, p. 364; Milik, p. 219.

3 Palmyre VI
 
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