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LES TRIBUS ET LEURS DIEUX

fois associée aux benê Taimarsû : Çgn) bl b'itk bny tymrsw, « (banquet de) Bel, Ba'altak,
benê Taimarsû » 22. C’est tout à fait naturel, si ce groupe était constitué par les prêtres
de la déesse, comme le prouve l’inscription de Lisams, malheureusement non datée, mais
attribuable au Ier siècle d’après l’écriture. Le culte de Ba'altak était apparemment assuré,
sinon monopolisé, par une famille; le nom divin paraît être d’origine cananéenne (b'it,
mais reste le difficile k final 23) et répond sans doute à Beltî d’origine mésopotamienne,
parèdre de Bel. Une survivance, en somme, entretenue par les prêtres héréditaires 24.
Un autre cas intéressant est présenté par l’appellatif bny ptrf. Un pyrée au Musée
de Palmyre porte une dédicace au « dieu non nommé », dont la date correspond à 219,
par un certain Atenûrî « pour sa vie et celle de ses enfants, et pour honorer les benê
Patartâ » 2S. La même expression se retrouve dans l’inscription déjà citée où les personnages
honorés sont les « benê Sa'adâ, leurs voisins (ou proches) » 26. Un autre texte concernant
les benê Patartâ est fragmentaire. Il a été trouvé par les fouilleurs polonais au Temple
des Enseignes 27.
[—- — -— ']bdw bny ptrt’ ’ln
[-] bmnh md'm qdm mr’ ’lh’
« [. . .] ont fait ces benê Patartâ [. . .] dans foute partie devant le Seigneur des dieux ».
Il est permis de croire qu’il s’agit encore du dieu non nommé. Quant à ptrf, il est
évident que ce n’est pas un nom de personne, mais un nom commun féminin; comme
les bny śyrf sont les membres de la caravane, les bny ptrf sont ceux de la patartâ. Je tra-
duirais volontiers par « les détachés, libérés, exempts », d’après pfr judéo-araméen et
syriaque au lieu de suivre Milik (p. 61) qui veut voir en eux les « nécropolites »; il
s’agirait d’une catégorie de prêtres, attachés peut-être au culte du dieu anonyme. En tout
cas, ce n’est certainement pas une tribu. Avec la déesse Allât, les benê Nûrbel offrent
une statue à un membre de la tribu des benê Ma'zîn en 62 p.C. ; deux tessères associent
ce groupe à Allât également. Il s’agit d’une famille ou d’un clan plutôt que d’une tribu 28.
Les listes de tribus ainsi révisées, tous les noms qui restent se distinguent par un détail
significatif : ils sont introduits le plus souvent par l’expression dy mn bny N., dy mn phd
bny N., c’est-à-dire « qui est des benê N., de la tribu des benê N. », tandis que ceux que
nous avons écartés ne le sont jamais. Cette expression partitive désigne donc ces groupes
comme des entités plus importantes, même si le ferme phd, « tribu », manque occasion-
nellement. Ils sont au nombre de dix-sept.
1. Benê Gaddibôl. Mentionnés quatre fois : un membre de cette fribu avec un com-
patriote des benê Komarê a construit en 32 a.C. un temple à Bel et à Yarhibôl à Doura-
Europos ; un autre (vin phd bny [gd\yhwÎ) a offert en 39 p.C. un autel à Elqonera'-Poséidon ;
la mère du fondateur d’un tombeau vient du phd bny gdybwl (52 p.C.); enfin, une statue
honorifique est dressée en 108 par les benê Gaddibôl (οί Γαδδειβωλίοι) à un certain Aqqaih
qui avait participé aux frais d’édifices cultuels à Palmyre et à Vologésiade 29.
22 RTP 66, 77, cf. 437 (bltk).
23 Milik l’explique comme « Ta Dame », mais avec doute, p. 174.
24 On remarquera pourtant que le nom Taimarçû est arabe.
25 J. Cant in eau, Syria 17, 1936, p. 347-348, n° 22.
26 J. C a n t i n e a u, Syria 17, 1936, pp. 346-347, n° 21, Dunant, Baalshamin, pp. 38-39, n° 25.
27 Syria 47, 1970, pp. 316-317.
28 K. Michałowski, Palmyre V, p. 111-112; RSP 159, cf. RTP 123, 165.
29 Inv. Doura, n° 1 ; J. Cantineau, Syria 19, 1938, pp. 78-79, n° 31 ; M. R o d i n s o n, Syria 27,
1950, p. 137; Inv. IX, 15 (= CIS II 3917).
 
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