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36

LES TRIBUS ET LEURS DIEUX

Au début de la ligne 2, je crois distinguer la trace d’un w, d’où ma proposition de
lecture Nabû. La restitution l[y\q[rhwri\ est évidente.
b) Inv. XI, 100 (d’après J. Starcky, Inscriptions archaïques de Palmyre, Studi
orientalistic.i in onore G. Levi Delle Vida, II, Rome 1956, p. 514) (fig. 6).
Ce texte archaïque est bien connu : les prêtres de Bel élèvent en 44 a. C. une statue
à Goraimai, fils de Nabûzabad, de la tribu (phd) des benê Kohennabû. J’ai adopté la
vocalisation Kohennabû par analogie à Χωνεΐται. Cet élément du vocabulaire préaraméen
est ici construit avec le nom divin babylonien Nabû. L’interprétation de J. T. Milik
(pp. 31 et 55) qui identifie cette tribu à Komarê-Chônites, en supposant la forme Kôhnê-
Bôl ayant subi l’aphérèse, ne me convainc guère. Comment ces prétendus « prêtres de
Bôl » seraient rattachés au culte de 'Aglibôl et Malakbel ? Milik se contente de restituer
ces noms divins dans l’inscription Inv. XI, 83 transcrite ci-dessus, sans autre raison que
sa supposition. D’après l’hypothèse la plus simple, le nom de la tribu témoigne à la fois
d’un emprunt à la religion mésopotamienne et d’une survivance linguistique amorite.
Par son étymologie même, Kohennabû n’est pas un nom de personne, mais de fonction.
Je pense qu’il s’agit encore d’une corporation héréditaire, comme celle que formaient
à l’origine les benê Kohanîm (Komarê), comme celle des benê Taimarsû et peut-être des
benê Patartâ.
7. bny kmr’. Cette tribu (phdjz bny kmr’, φυλή Χομαρήνων, dite aussi Χωνείτων, cf.
ci-dessus, p. 28) est largement attestée par les textes. Ses membres se sont distingués lors
de la construction du temple de Bel 40 ; l’un des leurs a reconcilié sa tribu avec celle des
benê Mattabôl 41, un autre a fait des constructions pour Hertâ et d’autres dieux, un troi-
sième le temple de Bel et de Yarhibôl à Doura-Europos en 32 a. C. avec un compatriote
des benê Gaddîbôl 42. Une inscription de 257/8 mentionne le συμπόσιον των Κονέτων qui
a élevé une statue à Odainat dans le sanctuaire de Ba'alsamên. J’ai cru avec les éditeurs
qu’il s’agissait encore des Chônites. C’est J. T. Milik qui a résolu à mon sens le problème
posé par une attestation si tardive : ce serait une association professionnelle, comme ce
« symposium des corroyeurs et des fabricants de radeaux d’outres », connu par une ins-
cription contemporaine. On hésitera pourtant à montrer la même résolution que Milik
en traduisant le prototype sémitique qynf ou qnyf par « citharèdes » plutôt que « mé-
tallurgistes » 43.
Les Chomaréniens administraient par ailleurs le sanctuaire de 'Aglibôl et Malakbel,
car nombre d’inscriptions honorifiques sont faites au nom de ces deux divinités et des
benê Komarê 44. Nous avons vu que l’équivalence Χομαρήνοι —Χωνεΐται (bny kmf — bny
khłiym) empêche de traiter kmf comme nom d’ancêtre. Il est douteux que ce mot ait
jamais fonctionné comme nom de personne. Nous rencontrons, il est vrai, dans une liste
du thiase de 'Aglibôl et Malakbel (en 34 p. C.) un certain Hagegû fils de Zabdilah Komrâ 45
et les noms des autres membres sont accompagnés de ceux de leurs grands-pères sans
que le mot br précède. Ce cas est pourtant le seul discutable et le personnage pouvait

40 Inv. IX, 1, 11, 12.
41 Inv. IX, 13.
42 Inv. Doura, n° 1.
43 C o 11 a r t, Baalshamin, pp. 208, 242 ; Dunant, Baalshamin, pp. 66-67, n° 52 ; Milik pp. 160-161,
cf. RTP, p. 148. Pour l’inscription des corroyeurs, H. S e y r i g, AAS 13, 1963, pp. 159-166.
44 H. I n g h o 11, Berytus 3, 1936, p. 109 (bain), Inv. XI, 84 (à corriger) 85, 80 (à corriger), Syria 47,
1970, p. 320 (= RSP 160), RSP 162.
45 CIS II 3980.
 
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