LE SANCTUAIRE ANONYME
109
Les murs de ces chambres, conservés par endroits jusqu’à 1 m de hauteur, sont bâtis
en cet appareil irrégulier qui caractérise les tombeaux de la première moitié du Ier siècle
p. C. Naturellement, ce rapprochement ne suffit pas pour les dater ; l’appareil analogue
des sanctuaires rustiques de la Palmyrène est plus récent113, et il peut en aller de même
pour ces constructions. Elles étaient en usage au IIe siècle et encore plus tard 114 ; il a fallu
le nivellement à l’époque de Dioclétien pour les faire disparaître.
Par rapport à la rue principale, les murs démontrent une déviation de 5° environ.
Le fait ne prouve pas nécessairement qu’ils appartiennent à un système différent. Le plan
du sanctuaire de Ba'alsamên n’est pas orthogonal non plus 115.
Du côté de la rue une petite cour était réservée dont deux murs sont en partie conservés ;
on y a découvert trois fours installés au-dessous du sol. Sur son côté nord-ouest, trois
chambres présentaient un front de 22 m de long, prolongé par un réduit probablement
ouvert, de forme trapézoïdale. Au sud-ouest il ne subsiste qu’une chambre dont la paroi
sud-est est recouverte en partie par le mur de fondation de la grande porte ; il est évident
que la cour se prolongeait au-delà de la ligne de ce mur, pas plus loin cependant que les
trois marches sous l’escalier de la grande porte, c’est-à-dire quelques 8 m au plus. Rien
n’est conservé de deux autres parois de la cour. Un mur en prolongement du côté long,
mais d’une orientation légèrement différente, pouvait constituer la limite ultérieure de
la cour.
Au-delà de la rangée des chambres, qui sont toutes de 6x6 m environ, une cour plus
spacieuse a été aménagée. Une substruction carrée de 3,20 m de côté, construite en petites
pierres, y était installée 116. La substruction est parallèle à un mur qui semble avoir délimité
la cour du côté nord-est, presque parallèle à l’axe de la rue principale. Elle ne l’est pas en
revanche par rapport au mur sud-est de la cour, qui présentait un front de 34 m environ.
La profondeur de la cour est inconnue, mais elle devait rentrer sous l’escalier du Temple
des Enseignes ; elle affectait une forme trapézoïdale.
Il est probable, comme le fouilleur l’a remarqué, que la substruction portait le socle
retrouvé à côté et une colonne. Plus loin vers le nord, l’autel daté de 234 a été trouvé
probablement assez près de son emplacement primitif dans la cour. Les autres autels dont
la liste est collationnée ci-dessus devaient se trouver dans la même cour.
Les dimensions du sanctuaire, ainsi que sa forme générale, demeurent inconnues.
Il était apparemment constitué de quelques cours avec des chambres au pourtour dont
certaines servaient aux banquets rituels. Dans un sondage à 60 m à l’est117, en dehors
de la zone explorée, on a retrouvé les fondations de deux murs en appareil irrégulier ;
la distance semble trop grande pour essayer de les rattacher au complexe sous le forum.
Aucune des inscriptions attribuables au sanctuaire n’est antérieure au IIe siècle. Deux
textes honorifiques datent de 122/3 et 134/5, un troisième paraît plus ou moins contem-
porain. Le plus ancien autel daté vient de 132 et la date de quatre autres peut être théori-
quement plus haute (après 88), le IIe s. restant l’époque probable de leur érection118.
Parmi ceux dont la date manque, aucun ne semble plus ancien d’après l’écriture. Le
dernier en date a été dédié en 236. On a donc l’impression nette que le sanctuaire n’existait
113 PNO, pp. 7-8, 21, 102.
114 K. Michałowski, Palmyre IV, pp. 14, 140-141.
115 C o Hart, Baalshamin, pp. 176-200.
116 K. Michałowski, Palmyre V, p. 15 suiv.
117 K. Michałowski, Palmyre V, pp. 29-33.
118 Inscriptions palmyréniennes n° 10 (ci-dessus, n° 1), RSP 136, 139, 140 : date théorique 88-188.
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Les murs de ces chambres, conservés par endroits jusqu’à 1 m de hauteur, sont bâtis
en cet appareil irrégulier qui caractérise les tombeaux de la première moitié du Ier siècle
p. C. Naturellement, ce rapprochement ne suffit pas pour les dater ; l’appareil analogue
des sanctuaires rustiques de la Palmyrène est plus récent113, et il peut en aller de même
pour ces constructions. Elles étaient en usage au IIe siècle et encore plus tard 114 ; il a fallu
le nivellement à l’époque de Dioclétien pour les faire disparaître.
Par rapport à la rue principale, les murs démontrent une déviation de 5° environ.
Le fait ne prouve pas nécessairement qu’ils appartiennent à un système différent. Le plan
du sanctuaire de Ba'alsamên n’est pas orthogonal non plus 115.
Du côté de la rue une petite cour était réservée dont deux murs sont en partie conservés ;
on y a découvert trois fours installés au-dessous du sol. Sur son côté nord-ouest, trois
chambres présentaient un front de 22 m de long, prolongé par un réduit probablement
ouvert, de forme trapézoïdale. Au sud-ouest il ne subsiste qu’une chambre dont la paroi
sud-est est recouverte en partie par le mur de fondation de la grande porte ; il est évident
que la cour se prolongeait au-delà de la ligne de ce mur, pas plus loin cependant que les
trois marches sous l’escalier de la grande porte, c’est-à-dire quelques 8 m au plus. Rien
n’est conservé de deux autres parois de la cour. Un mur en prolongement du côté long,
mais d’une orientation légèrement différente, pouvait constituer la limite ultérieure de
la cour.
Au-delà de la rangée des chambres, qui sont toutes de 6x6 m environ, une cour plus
spacieuse a été aménagée. Une substruction carrée de 3,20 m de côté, construite en petites
pierres, y était installée 116. La substruction est parallèle à un mur qui semble avoir délimité
la cour du côté nord-est, presque parallèle à l’axe de la rue principale. Elle ne l’est pas en
revanche par rapport au mur sud-est de la cour, qui présentait un front de 34 m environ.
La profondeur de la cour est inconnue, mais elle devait rentrer sous l’escalier du Temple
des Enseignes ; elle affectait une forme trapézoïdale.
Il est probable, comme le fouilleur l’a remarqué, que la substruction portait le socle
retrouvé à côté et une colonne. Plus loin vers le nord, l’autel daté de 234 a été trouvé
probablement assez près de son emplacement primitif dans la cour. Les autres autels dont
la liste est collationnée ci-dessus devaient se trouver dans la même cour.
Les dimensions du sanctuaire, ainsi que sa forme générale, demeurent inconnues.
Il était apparemment constitué de quelques cours avec des chambres au pourtour dont
certaines servaient aux banquets rituels. Dans un sondage à 60 m à l’est117, en dehors
de la zone explorée, on a retrouvé les fondations de deux murs en appareil irrégulier ;
la distance semble trop grande pour essayer de les rattacher au complexe sous le forum.
Aucune des inscriptions attribuables au sanctuaire n’est antérieure au IIe siècle. Deux
textes honorifiques datent de 122/3 et 134/5, un troisième paraît plus ou moins contem-
porain. Le plus ancien autel daté vient de 132 et la date de quatre autres peut être théori-
quement plus haute (après 88), le IIe s. restant l’époque probable de leur érection118.
Parmi ceux dont la date manque, aucun ne semble plus ancien d’après l’écriture. Le
dernier en date a été dédié en 236. On a donc l’impression nette que le sanctuaire n’existait
113 PNO, pp. 7-8, 21, 102.
114 K. Michałowski, Palmyre IV, pp. 14, 140-141.
115 C o Hart, Baalshamin, pp. 176-200.
116 K. Michałowski, Palmyre V, p. 15 suiv.
117 K. Michałowski, Palmyre V, pp. 29-33.
118 Inscriptions palmyréniennes n° 10 (ci-dessus, n° 1), RSP 136, 139, 140 : date théorique 88-188.