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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0170
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._ 166 —

on pourrait penser à Seo-roc-ûva, pour Sétruoiva ; il y a des invocations analogues à la Vierge dans les épi-
taplies chrétiennes du Corpus (1). Dans la même ligne, un sigle dont je ne connais pas d'exemple, mais
sur l'interprétation duquel on ne peut guère hésiter.

On nous a montré, à Elcljik, des monnaies romaines et byzantines. Au milieu du village gît une
grande cuve baptismale, en marbre, oh l'on distingue encore très-bien la croix. Il paraît donc proba-
ble qu'il y a eu là une petite ville habitée, au moins jusqu'au temps des invasions musulmanes, par
une population chrétienne assez dense. Un ruisseau, qui se dirige vers le Sakharia, coule au fond d'une
vallée large et creuse qui sépare Eldjik et Dunrek.

Le jour suivant (21 juin), nous traversons un pays montueux, où les villages nesont pas rares, mais
où il y a très-peu d'arbres. Nous arrivâmes, au milieu de la journée, en vue d'une rivière que notre
guide appelle le Sakharia, et qu'il dit venir de Koutahia en passant par Eskicheïr. Ce serait alors le
Porsouk-Tchaï, le Tymbris des anciens. La rivière, dont le courant est rapide, a de sept à dix mètres
de large ; l'eau en est jaune et trouble. Des saules et des aubépines croissent sur les bords; à peu de
distance de la rive se dressent des côtes nues et brûlées. Au point où nous la rencontrons, la rivière,
dont nous longeons les bords pendant deux heures, coule dans la direction du nord-nord-ouest. Le
Porsouk-Tchaï est marqué sur la carte de Kiepert comme coulant d'abord vers le nord, puis vers l'est-
nord-est, et comme ne venant pas si loin vers l'est. D'après le tracé hypothétique indiqué sur la carte,
nous devions le laisser à gauche, et ne pas le rencontrer, dans cette marche qui nous faisait traverser
du sud au nord le pays d'Assi-Malitch, sous le méridien de Sivri-hissar.

Un mauvais pont en planches disjointes nous conduisit sur la rive gauche, et nous quittâmes aussi-
tôt le bord de l'eau pour aller coucher au village de Sasak. Les collines qui l'entourent et celles que
nous avons vues dans la journée présentent toutes le même aspect ; ce sont des collines formées de
bancs de craie tout à fait horizontaux, ce qui donne presque toujours à leurs sommets l'aspect de lon-
gues tables.

Le matin de la troisième journée que nous passions dans le pays d'Assi-Malitch, une rude ascension
nous conduisait sur une crête boisée où nous marchâmes pendant deux heures. Nous avions enfin
retrouvé la forêt, que nous avions quittée depuis lasili-Ka'ia ! De ce sommet la vue est très-étendue ; en
nous tournant vers l'est, nous avons devant nous les longues ondulations du plateau d'Angora-, à
notre droite, tout ce pays montueux que nous traversons depuis deux jours, à gauche, la vallée du
Sakharia et, par delà, les Olympes de Bithynie et de Galatie, dont la cime est encore un peu tachée de
neige (22 juin). La vallée du Sakharia, quand nous la dominons de près et que nos yeux y plongent,
présente un étrange aspect : c'est un amas confus de formes rondes et nues, parmi lesquelles on dis-
tingue difficilement, au premier abord, l'endroit où coule le fleuve. Çà et là, dans cette mer de tuf
blanc, apparaissent quelques îles d'argile rouge. Tout cela, sous le soleil de midi, est d'une lumière
éblouissante et triste.

Nous fîmes notre halte de midi hKavak, «le peuplier », village d'environ 80 maisons où nous con-
duisit une descente assez rapide, et nous couchions le soir à deux heures plus loin, à Quoiûoun- Aghla
ce queue de mouton », village à peu près de la même importance que le précédent, et où réside le mu-
dir d'Assi-Malitch. Il est dans une triste situation, adossé à des escarpements de tuf blanchâtre où
ne pousse pas un arbre, pas un brin de gazon.

Le 23, nous partîmes de grand matin, et nous gagnâmes le Sakharia en suivant une gorge resserrée.
On traverse le fleuve, large en cet endroit d'une trentaine de mètres, sur un pont de bois qu'a fait
construire à ses frais, il y a une dizaine d'années, une dame turque de Nali-khan. Puis le chemin des-
cend la vallée, sur la rive droite, entre des côtes qui, par leur aspect et leur hauteur, rappellent tout à

t'te.

(1) Plusieurs inscriptions d'Athènes, gravées sur les colonnes duParthénon, invoquent la protection de la Vierge pour
différents personnages qui lui recommandent leur salut. C. I. G., 9098-9/402. D'autres de la même ville reproduisent un
grand nombre de fois la formule MvvfcûviTi, Kupie, -ùD Seïva, g4o3 et suiv.
 
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