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Perrot, Georges; Guillaume, Edmond; Delbet, Jules
Exploration archéologique de la Galatie et de la Bithynie, d'une partie de la Mysie, de la Phrygie, de la Cappadoce et du Pont (Band 1) — Paris, 1872

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https://doi.org/10.11588/diglit.4621#0177
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GALATIE

RESUME HISTORIQUE.

La dénomination géographique qui figure en tête de ce chapitre n'apparaît dans l'histoire que vers
le milieu du troisième siècle avant notre ère, après que se furent établies au centre de l'Asie Mineure
des bandes gauloises, débris de la grande expédition qui avait couvert d'un flot d'envahisseurs celti-
ques tout le pays compris entre le Danube et la mer Egée. L'usage s'est introduit chez les historiens
modernes, nous ne savons à quelle époque, de désigner exclusivement les Gaulois d'Asie Mineure
sous le nom de Galates; chez les écrivains grecs, YcCk'iiaj. est un nom qui s'applique aussi bien que
les deux autres formes KsÀrai ou KeÀToi, la plus ancienne de toutes, et YâXkoi, empruntée aux Romains,
à la race gauloise tout entière. Tite-Live ne se sert, en parlant des Gaulois d'Asie Mineure, que des
mots Galli et Gaïïo-Grœci. Il est probable que c'est à la littérature théologique que nous devons la
transcription française du mot raAàrca, et l'application qu'on en a faite aux seuls Gaulois d'Asie
Mineure (1).

Appelés et introduits en Asie par les rois de Bithynie (278 av. J.-C), ces hardis aventuriers
commencèrent par promener en tout sens, d'un bout à l'autre de la Péninsule, leurs armes redou-
tées, et par en ravager, l'une après l'autre, toutes les provinces (2); tout les favorisait, les guerres
qui s'allumaient sans cesse entre les monarchies limitrophes de Bithynie, de Pergame, de Cappadoce,
de Pont et de Syrie, les guerres de succession qui déchiraient et affaiblissaient fréquemment tous ces
royaumes, hors celui des Attales, enfin le désarroi et la faiblesse de populations à qui l'influence
croissante et dominatrice de l'hellénisme avait enlevé leurs anciennes langues et fait oublier leurs
vieilles traditions nationales sans rien mettre à la place, sans fonder nulle part un nouvel ordre
social et politique, sans établir entre les provinces de liens solides et d'associations qui présentassent
quelque chance de permanence et de durée.

Des expéditions sans cesse renouvelées, le pillage des villes, les tributs payés par les cités et par
les rois, avaient mis entre les mains des Gaulois une partie du capital amassé pendant des siècles par
d'industrieuses et opulentes populations; aussi ces heureux vainqueurs durent-ils éprouver, au bout
d'un certain temps, le désir de s'arrêter et de se reposer, de jouir enfin, avec quelque tranquillité,

(1) D'après Zeuss (Grammatica Celtica, p. 993), Galatse viendrait du vieux mot irlandais gai, combat; le pluriel, gala,
signifie aussi armes. Les Galates, ce seraient donc « les belliqueux, les armés ».

(2) Pausanias (X, a3, 9) nous donne la date exacte du passage des Gaulois en Asie. Pour les détails, voir liv. XXXVIII,
16; Justin, XXV, 2, etc.

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