xvj INTRODUCTION.
vernement n'en sousfriisent point. Car , quoique la mythologie osfrit
des exemples peu décens à suivre, les principes publics, les maximes
fondamentales des états, n'en recevoient que peu d'altération. C'efl que5
dans la pratique, on étoit obligé d'abandonner les poètes & de pro-
noncer ahathême à la mythologie, pour suivre la loi naturelle, base res-
pe&able de tous les gouvernemens policés. S'il se fût trouvé des gens
allez ignorans ou d'assez mauvaise foi pour alléguer la conduite de cer-
tains Dieux, dans l'intention d'autoriser leurs crimes, la sévérité des loix
& l'autorité des magistrats ne se fussent pas moins réunies pour punir
rigoureusement le coupable. Les sages de l'antiquité étoient persiiadés
que toutes les religions , quels qu'en fussent les dogmes , étoient égale-
ment agréables au souverain des êtres, qui tient compte à ses créatures
de leur bonne intention à le servir ; & c'est à cet esprit de concorde 8c
de tolérance universelle qu'on doit attribuer les ménagemens que les
conquérans témoignoient pour la religion des peuples que la loi des
armes leur asïervissoit, & la paix profonde qui régna dans l'univers parmi
les prêtres & les docteurs. On voit dans un pasfige d'Isocrate ce que
pensoient les philosophes nar ce sujet. Conservez , dit cet orateur, le
culte observé parmi vous & que vos ancêtres ont autorisé. Mais pensez
que la religion la plus agréable à Dieu. »B. lacrisice du cœur pur
& d'un ame juste. Croyez lurtout que le ciel recevra avec plus de bien-
veillance les vœux d'un homme ainsi disposé, que les sacrifices nom-
breux osferts par une ame vile & corrompue. Tel étoit le raisonnement
des sages de l'antiquité. Un cœur droit, une ame pure, un attache-
ment décidé pour la patrie ; tels étoient les dogmes qu'ils proposoient
à croire ; ils permettoient, après cela, à l'imagination d'extravaguer à
son aise. Les galanteries de Jupiter avec Semele, la jaioufie de Junon
pour Vénus, les cabrioles des Satyres, des Faunes & du Dieu Pan ,
tout cela étoit regardé comme autant des minuties qu'on abandonnoit au
peuple sans conséquence.
CÉRÉMONIES
vernement n'en sousfriisent point. Car , quoique la mythologie osfrit
des exemples peu décens à suivre, les principes publics, les maximes
fondamentales des états, n'en recevoient que peu d'altération. C'efl que5
dans la pratique, on étoit obligé d'abandonner les poètes & de pro-
noncer ahathême à la mythologie, pour suivre la loi naturelle, base res-
pe&able de tous les gouvernemens policés. S'il se fût trouvé des gens
allez ignorans ou d'assez mauvaise foi pour alléguer la conduite de cer-
tains Dieux, dans l'intention d'autoriser leurs crimes, la sévérité des loix
& l'autorité des magistrats ne se fussent pas moins réunies pour punir
rigoureusement le coupable. Les sages de l'antiquité étoient persiiadés
que toutes les religions , quels qu'en fussent les dogmes , étoient égale-
ment agréables au souverain des êtres, qui tient compte à ses créatures
de leur bonne intention à le servir ; & c'est à cet esprit de concorde 8c
de tolérance universelle qu'on doit attribuer les ménagemens que les
conquérans témoignoient pour la religion des peuples que la loi des
armes leur asïervissoit, & la paix profonde qui régna dans l'univers parmi
les prêtres & les docteurs. On voit dans un pasfige d'Isocrate ce que
pensoient les philosophes nar ce sujet. Conservez , dit cet orateur, le
culte observé parmi vous & que vos ancêtres ont autorisé. Mais pensez
que la religion la plus agréable à Dieu. »B. lacrisice du cœur pur
& d'un ame juste. Croyez lurtout que le ciel recevra avec plus de bien-
veillance les vœux d'un homme ainsi disposé, que les sacrifices nom-
breux osferts par une ame vile & corrompue. Tel étoit le raisonnement
des sages de l'antiquité. Un cœur droit, une ame pure, un attache-
ment décidé pour la patrie ; tels étoient les dogmes qu'ils proposoient
à croire ; ils permettoient, après cela, à l'imagination d'extravaguer à
son aise. Les galanteries de Jupiter avec Semele, la jaioufie de Junon
pour Vénus, les cabrioles des Satyres, des Faunes & du Dieu Pan ,
tout cela étoit regardé comme autant des minuties qu'on abandonnoit au
peuple sans conséquence.
CÉRÉMONIES