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Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 4): Superstitions De Tous Les Peuples Du Monde: Ou Tableau Philosophique Des erreurs & des foiblesses dans lesquelles les Superstitions, tant anciennes que modernes, ont précipité les hommes de la plupart des nations de la terre; Ouvrage suivi d'un Précis sur la Mere-Folle, sur les Bacchanales & les Orgies, sur le Spectacle satyrique des Grecs & des Romains, & sur l'Origine de l'Association des Francs-Maçons ... Suite Des Cérémonies Religieuses — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9746#0209
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ET COUTUMES RELIGIEUSES. 203

ARTICLE VIII.
Superftitions des Peuples fur l'apparition des Efprits.
On a toujours estimé les hommes qui dans la paix ou dans la guerre y
se sont distingués par leur génie, ou par leur valeur. L'antiquité a fait:
bâtir des temples & élever des autels à la mémoire de ces héros, pour,
lesquels elle commandoit même d'avoir de la vénération , d'où les
peuples ont aisément pasfé jusqu'à cet excès de superstition , que de
les prendre pour des dieux. Les pénates , les faunes , les silvains, les
satyres, les naïades , les hamadryades , les esprits follets Se domesti-
ques , aussi-bien que les incubes Se les succubes, ont pris delà leur
origine ; Se les plus importantes vérités de la politique , de la phy-
sîque Se de la morale des anciens philosophes ont été cachées sous ce
voile. Les prêtres même , pour se faire valoir , se sont efforcés de
maintenir l'existence de ces divinirés. Les rabins ont cru que les faunes
les incubes Se les dieux tutelaires étoient des créatures que Dieu laisïa
imparfaites le vendredi au soir, Se qu'il n'acheva pas, étant prévenu
par le jour du sabbath. C'est par cette raison , sélon le sentiment de
Rabbi Abraham^ que ces esprits n'aiment que les montagnes, & qu'ils
ne se manifestent que de nuit aux hommes.
Mais taillons ce que la cabale a avancé de superstitieux , Se ce
que le paganisme a inventé de ridicule sur cette matière, pour exa-
miner les questions que les théologiens Se les jurisconsultes chrétiens
proposent.
L'Ecriture - Sainte semble favoriser la première , lorsqu'elle nous
marque que les anges ayant trouvé les filles des hommes belles, ils
s'allièrent avec elles , Se que de cette alliance naquirent les géans :
fi bien qu'on peut inférer de là que, puisque les anges peuvent en-
gendrer des enfans , les démons qui ne sont dissérens des anges que
par leur chûte , peuvent aulsi ( sélon le sentiment de Laclance ) atti-
rer les femmes dans des piaisirs impudiques, Se les souiller par leurs
embrassemens.
On asilire que les enfans qui naisTent de ces conjonctions abomi-
nables , sont plus pesans Se plus maigres que les autres , Se que quand
ils teteroient trois ou quatre nourrices tout à la fois, ils n'en devien-
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