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Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 4): Superstitions De Tous Les Peuples Du Monde: Ou Tableau Philosophique Des erreurs & des foiblesses dans lesquelles les Superstitions, tant anciennes que modernes, ont précipité les hommes de la plupart des nations de la terre; Ouvrage suivi d'un Précis sur la Mere-Folle, sur les Bacchanales & les Orgies, sur le Spectacle satyrique des Grecs & des Romains, & sur l'Origine de l'Association des Francs-Maçons ... Suite Des Cérémonies Religieuses — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9746#0039
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ET COUTUMES RELIGIEUSES. 33
ARTICLE II.
Tableau des foiblejjes que la superfliùoii infpïra aux Egyptiens & aux
autres Peuples de la terre pour les bêtes,
D e toutes les foiblelses qui déshonorèrent l'humanité , livrée à la su-
perdition , les hommages que la plupart des nations rendirent aux
bêtes, furent, sans contredit, l'objet le plus vil & le plus méprisabie
de leurs préjugés. On sait que les romains reprochoient vivement aux
égyptiens de prodiguer leur encens au chat, au crocodile , aux plantes
même. Tout le monde sait par cœur ces beaux vers du satyrique Fran-
çois , l'inimitable Deipreaux à ce sujet.
Jamais l'homme, dis-moi, vit-il la bête folle,
Sacrifier à l'homme, adorer son idole,
Lui venir, comme au dieu des saisons & des vents,
Demander à genoux la pluie & le beau tems?
Non, mais cent fois la bête a vu l'homme hypocondre >
Adorer le métal que lui-même il fit fondre.
A vu dans un pays, les timides mortels ,
Trembler aux pieds d'un singe, assis sur leurs autels ;
Et sur les bords du Nil, ses peuples îmbécilles ,
L'encensoir à la main, chercher les crocodiles.
Boileau ne fait ici que développer les idées de Juvenal, de Virgile,
de Martial, & surtout de Lucien , qui déploie en cent endroits de
de ses dialogues , les railleries les plus fines & les plus piquantes,
contre les superstitions des égyptiens. Il faut avouer que les satyres de
ces auteurs ne sont pas (ans fondement, puisque tous les écrivains de
l'antiquité nous assurent uniformément, que les dieux croisîbient aussi
facilement en Egypte , qu'ailleurs les hommes & les végétaux. Mais ne
pourroit-on pas justifier ce peuple, que je regarde, d'ailleurs , comme
le modèle des nations luperstitieuses & fanatiques , d'une partie de cette
foiblesse l ou plutôt, ne pourroit-on pas, à l'aide de quelques sages
conjectures tirées des monumens de l'ancienne histoire , annoblir la
source de ces pratiques qui nous paroilTent aujourd'hui si puériles ?
Lorsqu'Herodote nous dit que les égyptiens , les premiers , sélon lui,
qui aient imaginé l'immortalité de l'ame , croyoient que cette substance,
Tome IF. E
 
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