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Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 4): Superstitions De Tous Les Peuples Du Monde: Ou Tableau Philosophique Des erreurs & des foiblesses dans lesquelles les Superstitions, tant anciennes que modernes, ont précipité les hommes de la plupart des nations de la terre; Ouvrage suivi d'un Précis sur la Mere-Folle, sur les Bacchanales & les Orgies, sur le Spectacle satyrique des Grecs & des Romains, & sur l'Origine de l'Association des Francs-Maçons ... Suite Des Cérémonies Religieuses — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9746#0089
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ET COUTUMES RELIGIEUSES. 83
peu & sans douleur. Les sogdiens & les baétriens cbservoient à peu
près le même usage, avant qu'Alexandre de Macédoine , après les avoir
Subjugués , leur eût donné des loix plus humaines. Porphyre ajoute
môme, que Stasanor , gouverneur de la Ba&riane, pour Alexandre,
pensa perdre cette province , pour avoir défendu ces barbaries, tant
cette nation y étoit attachée. Les berbiques, peuple féroce & voisin
des hircaniens, aisommoient, chez eux , les hommes qui passoient
soixante-dix ans, & l'on étrangloit les femmes qui étoient parvenues à
cet âge. Les céens , nation grecque, pour ne pas paroître si barbares,
employoient un peu plus de méthode dans l'exécution de ces parricides.
Ils avoient assez de délicatesîe pour ne pas vouloir teindre leurs propres
mains du sang de leurs pères ; mais lorsqu ils étoient valétudinaires ou
décrépits, il les obligeoient de faire entre eux des sacrifices solemuels,
Sl de s'empoisonner ensuite , la couronne sur la tête en signe de triom-
phe , avec du jus de ciguë. Cet usage, tout monstrueux qu'il fut, étoit
autorisé par une loi autentique, fondée , dit-on, sur la population ex-
traordinaire de Tille. Je laide au lecteur à décider , si un pareil prétexte
peut justifier ce peuple d'une pratique aulsi barbare. Cette nation avoit
encore une autre coutume qui décelé des cœurs atroces gouvernés par
la plus mauvaise lëgissation ; c'était celle qui permettoit aux citoyens
de l'un & de l'autre sexe , qui étoient ennuyés de la vie, d'aller trouver
les magistrats , pour leur représenter les motifs qu'ils avoient de se faire
mourir. Ceux-ci ayant mûrement pesé les raisons des supplians, leur
donnoient une dolè de poison , que la ville avoit toujours -en reserve
pour cela, & qu'ils avaloient avec la plus grande tranquillité. Valere
Maxime, qui rapporte un exemple de cette coutume palTé sous ses
yeux , allure , au même endroit, que les habitans de Marseille l'a voient
reçue dans leur ville, où elle étoit fort à la mode de son tems (1). Les
sardes, peuples illustres de l'ancienne Lydie, étoient pourtant encore
plus cruels que les céens à l'égard de leurs vieillards, puisqu'ils forcoient
ces malheureux de rire , lorsque leurs propres enfans leurs mettoient le
couteau dans la gorge, ou les alsommoient ; d'où vient l'origine du ris

(1) La légissation aûuelle de Balle me paroît bien plus sage que ne 1 "étoit celle de Ceos & de
Marseille. On y est dans l'usage , conformément à une loi expresse, de suspendre dans Parsénal
les instrumens dont les personnes se sont servies pour s'ôter la vie, avec une inlcriptson qui irans-
met leur infamie à la postérité. Quel énorme arsénal n'eut-il pas fallu en Angleterre, si on y eût
adopté cet usage !
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