ii2 C É R É M O N I E S
conduite ; mais ils ne sont pas trompés impunément : on fait mourir im-
pitoyablement un astroiogue dont les prédirions se trouvent fausses.
A l'exemple des chinois , leurs voisins , les japonois ont une table
sur laquelle sont marqués les jours heureux ou malheureux. Ils ont une
grande confiance dans cette table 3 & disent qu'elle a été composée pour
leur utilité , par un fameux astrologue , nommé Seimei, qui avoit passé
toute sa vie à étudier les astres & leurs insluences diverses. Ils racon-
tent que cet homme célèbre étoit fils d'un roi & d'une fée, qui, ayant
pris un jour la forme d'un renard, & se voyant poursuivie par des chas-
seurs , se réfugia auprès de ce prince , & reprenant devant lui sa forme
naturelle, le charma par sa beauté : Seimei fut le fruit de l'union du roi
avec cette fée. On prétend que ce Seimei inventa un vers composé de
paroles magiques, pour l'utilité de ceux qui se trouveraient dans une
nécesiité d'entreprendre quelqu'arfaire dans un jour malheureux : il ne
faut que réciter ce vers pourse préserver de quelq'uaccident fâcheux.
Les siamois ajoutent beaucoup de foi aux astrologues ; & l'on est sî
persuadé de la certitude de leur art , que lorsque leurs prédictions sont
démenties par l'événement, ils sont rigoureusement punis, non pas à
cause de leur fourberie , mais à cause de leur ignorance. Le roi de Siam
prend toujours l'avis de ses astrologues , lorsqu'il sort de son palais, 8c
il n'y rentre jamais sans leur permission. Les almanachs sont presqu'aussi
respeétis des liamois, que les livres qui contiennent leur religion ; &
souvent on observe beaucoup plus exactement ce qu'ils prescrivent.
Les insulaires des maldives, n entreprenerit rien sans avoir consulté les
astrologues. S'ils veulent construire une maison, entreprendre un voyage,
il faut auparavant que l'astroiogue leur enseigne le jour, l'heure & le
moment favorables pour commencer ce qu'ils ont dessein de faire,
La
conduite ; mais ils ne sont pas trompés impunément : on fait mourir im-
pitoyablement un astroiogue dont les prédirions se trouvent fausses.
A l'exemple des chinois , leurs voisins , les japonois ont une table
sur laquelle sont marqués les jours heureux ou malheureux. Ils ont une
grande confiance dans cette table 3 & disent qu'elle a été composée pour
leur utilité , par un fameux astrologue , nommé Seimei, qui avoit passé
toute sa vie à étudier les astres & leurs insluences diverses. Ils racon-
tent que cet homme célèbre étoit fils d'un roi & d'une fée, qui, ayant
pris un jour la forme d'un renard, & se voyant poursuivie par des chas-
seurs , se réfugia auprès de ce prince , & reprenant devant lui sa forme
naturelle, le charma par sa beauté : Seimei fut le fruit de l'union du roi
avec cette fée. On prétend que ce Seimei inventa un vers composé de
paroles magiques, pour l'utilité de ceux qui se trouveraient dans une
nécesiité d'entreprendre quelqu'arfaire dans un jour malheureux : il ne
faut que réciter ce vers pourse préserver de quelq'uaccident fâcheux.
Les siamois ajoutent beaucoup de foi aux astrologues ; & l'on est sî
persuadé de la certitude de leur art , que lorsque leurs prédictions sont
démenties par l'événement, ils sont rigoureusement punis, non pas à
cause de leur fourberie , mais à cause de leur ignorance. Le roi de Siam
prend toujours l'avis de ses astrologues , lorsqu'il sort de son palais, 8c
il n'y rentre jamais sans leur permission. Les almanachs sont presqu'aussi
respeétis des liamois, que les livres qui contiennent leur religion ; &
souvent on observe beaucoup plus exactement ce qu'ils prescrivent.
Les insulaires des maldives, n entreprenerit rien sans avoir consulté les
astrologues. S'ils veulent construire une maison, entreprendre un voyage,
il faut auparavant que l'astroiogue leur enseigne le jour, l'heure & le
moment favorables pour commencer ce qu'ils ont dessein de faire,
La