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Picart, Bernard [Editor]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 4): Superstitions De Tous Les Peuples Du Monde: Ou Tableau Philosophique Des erreurs & des foiblesses dans lesquelles les Superstitions, tant anciennes que modernes, ont précipité les hommes de la plupart des nations de la terre; Ouvrage suivi d'un Précis sur la Mere-Folle, sur les Bacchanales & les Orgies, sur le Spectacle satyrique des Grecs & des Romains, & sur l'Origine de l'Association des Francs-Maçons ... Suite Des Cérémonies Religieuses — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9746#0120
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ïr4 CÉRÉMONIES
naire des anciens auteurs , de publier beaucoup de msrveilleux sur les
nations qui leur étoient inconnues ; que n ont-ils pas dit des arismaspes,
des hippopedes, des hellusiens, des satmales, des catises, des agripaeens,
des oxiones , des grillons & d'un millier d'autres peuples qui n'existerent
vraisemblablement jamais que dans leurs écrits? Lisez Pline, Philos-
trate, & une foule d'autres écrivains qui parlent des peuples qui habi-
toient des régions éloignées & où les armes romaines n avoient pas
encore pénétré ; quelles pitoyables romans, quelles absurdités dégoû-
tantes , n'en ont-ils pas publiés ? Tous les auteurs avoient d'autant plus
de facilité à tromper ainsi leurs compatriotes, qu'on étoit alors univer-
sellement persuadé que les nations qui habitoient des terres inconnues,
étoient des especes de monstres , nuds, couvert de poil, vivans dans les
forêts , comme les ours & les renards, & n'ayant avec l'homme, comme
le singe, qu'une resTemblance imparfaite. C'étoit l'idée qu'on s'étoit
formée à Carthage , des nations qui habitoient le Mont Atlas, au retour
du fameux voyage de leur amiral Hannon. Cet officier ayant reçu ordre,
de la part de sa république, de chercher des nouvelles terres, en ran-
geant les côtes d'Afrique, pour étendre la carrière du commerce, rap-
porta de son expédition des peaux fort velues qui étoient apparemment
celles de quelques singes monstrueux , tels que l'Orang-Outang , ou
l'homme des bois , que Ton trouve abondamment dans i'isse de Bornéo Se
dans celle de Java, & les fit palser pour des peaux de femmes sauvages.
C'efi; pour cela qu'on les plaça, comme une rareté , dans le temple de
Vénus. Il paraît même qu'on étoit encore dans la même opinion sous
le règne de Charles VI ; comme on le voit par la masearade, où l'on
représenta, dit Juvenal, des ursins , des hommes sauvages enchaînés 8c
tout velus , à l'hôtel de la reine Blanche, & qui coûta la vie au roi. On
en peut dire autant aujourd'hui des chinois. Quand leurs docteurs, aussi
ignorans dans la géographie qu'on l'étoit en France sous Charles IX (i),

(i) On étoit dans une si profonde ignorance , sous Charles IX, de tout ce qui concerne la
géographie, que le foible Antoine de Bourbon, pere de notre incomparable Henri IV, ne put
trouver un seul homme qui le détrompât sur les promenés que lui avoit faites le fourbe Manvi-
quez, de la part de Philippe II, son maître, de lui donner en échange de son royaume de Na-
varre , I'isse de Sardaigne , que l'espagnol représentoit comme la plus grande 6c la plus fertile de
l'univers, dans la carte qu'il fit fabriquer tout exprès. Cette manœuvre qui auroit été facilement
déconcertée dans un siecle plus éclairé, ne contribua pas peu à allumer dans le royaume le feu
des guerres civiles qui l'ont désolé pendant plus d'un siecle. Cette ignorance étoit pourtant encore
plus remarquable sous le roi Robert ; car on lit dans la vie du comte Bouchard , qu'un abbé de
Çluni, invité par ce seigneur à venir mettre des moines à S. M3ure-des-Fosses, regardoit le
 
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