i7C C E R E M O NIES
Tigure. ques bons esfets, Se inspira des sentimens de componction à plusieurs
pécheurs. L'exemple de ces premiers flagellans sit beaucoup d'imitateurs,
La manière de se fouetter se communiqua d'abord de Pérouse à
Rome ; Se , circulant ensuite de ville en ville , elle parvint ensin à
infecter toute l'Italie. Mais, le pape ayant désapprouvé ce genre de
dévotion, Se les princes n'ayant pas voulu admettre les pénitens dans
leurs états, cette seéle s'asFoiblit Se tomba peu-à-peu. On la vit re-
paroître près d'un siecle après , c'est-à-dire, vers l'an 1345 , en
Allemagne , à l'occasion d'une peste qui affligea cet empire. Plusieurs
troupes , d'hommes réunis sous certains chefs , parcouraient les villes
& les bourgs, en se fouettant de toutes leurs forces , pour appai-
ser, disoient-ils , la colère celeste. A la tête de chaque troupe, on
«7- portoit un étendard de soie cramoisie (sig. 17 ). Ils joignoient l'im-
posture au fanatisme, Se supposoient une lettre apportée du ciel par
un ange, Se qui déclaroit exprelTément que Jesus sollicité par la Vierge
de pardonner les péchés de son peuple , avoit répondu qu'il feroit
grâce aux pécheurs , à condition qu'ils courroient le pays en se sla-
gellant pendant l'espace de trente-quatre jours. Cette fourberie attira
beaucoup de partisans à la fête des flagellans ; mais le pape Clément
VI, Se tous les prélats d'Allemagne s'étant élevés contre elle, vin-
rent à bout de la dissiper. Elle se releva une troisieme fois en Misnie,
Vers le commencement du XVe siecle , par les soins d'un nommé
Convard , qui fit revivre la prétendue lettre apportée du ciel , Se
joignit divers dogmes scandaleux à cette imposture. L'inquisition sévit
avec rigueur contre ces fanatiques extravagans , Se fit brûler ceux
qu'elle ne put convertir. Depuis cette époque , la seéle des flagellans
a celTé d'affliger. l'Europe par ses brigandages £ ses maximes indé-
centes,
CHAPITRE
Tigure. ques bons esfets, Se inspira des sentimens de componction à plusieurs
pécheurs. L'exemple de ces premiers flagellans sit beaucoup d'imitateurs,
La manière de se fouetter se communiqua d'abord de Pérouse à
Rome ; Se , circulant ensuite de ville en ville , elle parvint ensin à
infecter toute l'Italie. Mais, le pape ayant désapprouvé ce genre de
dévotion, Se les princes n'ayant pas voulu admettre les pénitens dans
leurs états, cette seéle s'asFoiblit Se tomba peu-à-peu. On la vit re-
paroître près d'un siecle après , c'est-à-dire, vers l'an 1345 , en
Allemagne , à l'occasion d'une peste qui affligea cet empire. Plusieurs
troupes , d'hommes réunis sous certains chefs , parcouraient les villes
& les bourgs, en se fouettant de toutes leurs forces , pour appai-
ser, disoient-ils , la colère celeste. A la tête de chaque troupe, on
«7- portoit un étendard de soie cramoisie (sig. 17 ). Ils joignoient l'im-
posture au fanatisme, Se supposoient une lettre apportée du ciel par
un ange, Se qui déclaroit exprelTément que Jesus sollicité par la Vierge
de pardonner les péchés de son peuple , avoit répondu qu'il feroit
grâce aux pécheurs , à condition qu'ils courroient le pays en se sla-
gellant pendant l'espace de trente-quatre jours. Cette fourberie attira
beaucoup de partisans à la fête des flagellans ; mais le pape Clément
VI, Se tous les prélats d'Allemagne s'étant élevés contre elle, vin-
rent à bout de la dissiper. Elle se releva une troisieme fois en Misnie,
Vers le commencement du XVe siecle , par les soins d'un nommé
Convard , qui fit revivre la prétendue lettre apportée du ciel , Se
joignit divers dogmes scandaleux à cette imposture. L'inquisition sévit
avec rigueur contre ces fanatiques extravagans , Se fit brûler ceux
qu'elle ne put convertir. Depuis cette époque , la seéle des flagellans
a celTé d'affliger. l'Europe par ses brigandages £ ses maximes indé-
centes,
CHAPITRE