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Picart, Bernard [Hrsg.]
Cérémonies Et Coutumes Religieuses De Tous Les Peuples Du Monde: Représentées par des Figures, dessinées & gravées par Bernard Picard, & autres habiles artistes. Ouvrage qui comprend l'histoire philosophique de la Religion des Nations des deux hémispheres ; telles que celle des Brames, des Peguans, des Chinois, des Japonois, des Thibetins, & celle des différens Peuples qui habitent l'Asie & les Isles de l'Archipélague Indien ; celle des Mexicains, des Péruviens des Brésiliens, des Groënlandois, des Lapons, des Caffres, de tous les peuples de la Nigritie, de l'Ethiopie & du Monomotapa ; celle des juifs, tant anciens que modernes, celle des musulmans & des différentes Sectes qui la composent ; enfin celle des Chrétiens & de cette multitude de branches dans lesquelles elle est subdivisée par une société de gens de lettres (Band 4): Superstitions De Tous Les Peuples Du Monde: Ou Tableau Philosophique Des erreurs & des foiblesses dans lesquelles les Superstitions, tant anciennes que modernes, ont précipité les hommes de la plupart des nations de la terre; Ouvrage suivi d'un Précis sur la Mere-Folle, sur les Bacchanales & les Orgies, sur le Spectacle satyrique des Grecs & des Romains, & sur l'Origine de l'Association des Francs-Maçons ... Suite Des Cérémonies Religieuses — Amsterdam, Paris, 1783

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https://doi.org/10.11588/diglit.9746#0184
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i78 CÉRÉMONIES
été plus méprisée encore Se plus avilie qu'elle ne s'est cru redoutée.
Orphée Se Tirésias sont, û je ne me trompe , les premiers Sorciers que
l'antiquité nous présente. Homère dans son Odyjfée, Se Virgile dans son
Enéide, nous apprennent que la principale fonction de ces deux prêtres
étoit d'évoquer les ames des ensers. On ne trouve point qu'ils aient
eu aucune espece de puilsance sur les divinités du ciel ; c'étoit à eux
qu'il falloit s'adresser quand on s'étoit proposé de consùlter les morts.
Or cette évocation par Pluton Se les Parques , n'étoit autre chose
qu'un acte de magie noire ou de sorcellerie.
Il y a beaucoup d'apparence que ce fut Médée qui, des extrémités
du Pont-Euxin , apporta la sorcellerie en Thelsalie. Héliodore attelle
qu'il y avoit alors en Egypte Un très-grand nombre de Sorciers Se de
Sorcières, très - méprisés par les magiciens, Se sort dételles par le
peuple, Se dont toute la seience consistoit à servir d'un culte ridicule
des idoles qui leur étoient particulières , à errer pendant la nuit aux
environs des cimetières, à exhumer les cadavres, à chercher Se cueillir
certaines herbes , auxquelles ils attribuoient quelques vertus malfaisantes ;
à diriger enfin &à commettre quelques mauvaises actions, ou à procurer
pour de l'argent la jouilsance des sales plaisirs. Plutarque, Apollonius, Se
d'après eux , Erasme , ont parlé beaucoup aulsi d'une Aglatonice de
Thelsalie, Sorcière qui s'étoit rendue si célèbre parmi les femmes, qu'elles
étoient persuadées qu'àses ordres Se par la force de ses conjurations , la
lune deseendoit sur la terre ; à moins que par un bruit horrible de voix
Se d'instrumens, on n'empêchât les paroles mystérieuses de l'invocation
de pénétrer jusqu'au Ciel. Cette erreur se répandit de la Grèce en Italie ,
Se delà dans tout l'univers : comment a-t-elle pénétré dans les forêts de
l'Amérique, dans la Chine, au Japon Se dans les Indes? Je l'ignore & je crois
qu'il seroit très - difficile d'indiquer comment Se dans quel temps cette
communication a eu lieu. Ce qu'il y a de prouvé, c'est qu'on a vu les
sauvages de l'Amérique Se des Indes le plus récemment découvertes ,
observer, lors des éclypses de lune, exactement les mêmes cérémonies
que pratiquoient du temps d'Aglatonice les femmes de Thelsalie : ce
que m'apprennent encore tous les auteurs qui ont écrit sur les coutumes
Se les préjugés de nos pères, c'est que la même erreur à très-long-
temps subsisté dans le christianisme, en Europe Se même en France,
où à sorce de cris, de hurlemens Se de bruit pendant les éclypses , on
croyoit donner à la lune un puilsant secours contre les conjurations des
Sorciers ; tant il est vrai que rien ne peut arrêter Se détruire la super-
 
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