3* CÉRÉMONIES
centes Se n'outragent personne. On jouera aux dez ; mais on n'y
pourra jouer que des noix. Celui qui jouera de l'argent, sera con-
damné à jeûner jusqu'au lendemain. Chacun des convives pourra s'en
aller ou .relier sélon son bon plaisîr. Lorsqu'un riche traitera ses es-
claves, lui-même , accompagné de ses amis , les servira à table.
Que chacun des riches grave ces loix sur une colonne d'airain, qu'il
placera au milieu de la cour de sa maison ; qu'il les lise souvent,
pour s'en rappeller le souvenir ; qu'il sâche que tant que cette colonne
sublîstera, sa maison sera exempte de la pelle, de la famine , du feu
Se de tous les autres sséaux. Mais s'il ne conserve pas ce monument de
la liberté des Saturnales, je frémis à la seule pensée des maux dont
il sera la victime ».
Il est assez vraisemblable que ce fut au milieu des Bacchanales Se
des orgies des romains, qu'on vit naître les saillies enjouées, les traits
mordans, qui , dans la suite prirent le nom de satyres. Ces satyres
donnèrent elles-même naissance à un genre de ipeélacle connu chez
les Grecs sous le nom de fpeclade fatyrique. Le poëme satyrique n'est
ni tragédie ni comédie ; mais il tient le milieu entre l'un & l'autre. Il
participe de la première par la conduite, le deiTein, la noblesfe de quel-
ques personnages, le sérieux, le pathétique, Se le tour de quelques
seenes. Il tient aussi un peu de la séconde par la gaieté libre, Se sou-
vent très-polnTonne de quelques jeux de théâtre, par versincation sau-
tillante Se vive, par l'issue toujours agréable Se jamais tragique. Son
but principal étoit de remettre les elprits dans une situation plus douce
après les impressions causées par la tragédie ; Se sa matière ordinaire
étoit Bacchus, soit parce que l'on jouoit ces pièces dans la joie des
fêtes bacchiques, soit pour ne paroître pas avoir oublié entièrement ce
héros , comme le fît successivement la tragédie en s'annoblissant.
Il est inutile de remonter à la source ténébreuse de l'origine de ce
spectacie ; son nom seul, dit le savant P. Brumoy, fait asfez connoître
qu'il est né du même germe que la tragédie Se la comédie informes,
dans la liberté des fêtes célébrées par les paysans. Horace le fait de
peu postérieur à l'un Se à l'autre, quand il dit que , « celui qui dis-
» puta le prix du bouc dans le genre tragique, s'avisa bientôt d'offrir
» aux spectateurs des satyres nuds Se gressiers » ; mais c'est toujours la
'même origine. Ainfî , les vendanges ou le bouc immolé, les quolibets
de village Se la licence rustique , aisez semblables à ceux des satyres,
furent les sources des quatre speélacles qui amuserent long-temps la
ville
centes Se n'outragent personne. On jouera aux dez ; mais on n'y
pourra jouer que des noix. Celui qui jouera de l'argent, sera con-
damné à jeûner jusqu'au lendemain. Chacun des convives pourra s'en
aller ou .relier sélon son bon plaisîr. Lorsqu'un riche traitera ses es-
claves, lui-même , accompagné de ses amis , les servira à table.
Que chacun des riches grave ces loix sur une colonne d'airain, qu'il
placera au milieu de la cour de sa maison ; qu'il les lise souvent,
pour s'en rappeller le souvenir ; qu'il sâche que tant que cette colonne
sublîstera, sa maison sera exempte de la pelle, de la famine , du feu
Se de tous les autres sséaux. Mais s'il ne conserve pas ce monument de
la liberté des Saturnales, je frémis à la seule pensée des maux dont
il sera la victime ».
Il est assez vraisemblable que ce fut au milieu des Bacchanales Se
des orgies des romains, qu'on vit naître les saillies enjouées, les traits
mordans, qui , dans la suite prirent le nom de satyres. Ces satyres
donnèrent elles-même naissance à un genre de ipeélacle connu chez
les Grecs sous le nom de fpeclade fatyrique. Le poëme satyrique n'est
ni tragédie ni comédie ; mais il tient le milieu entre l'un & l'autre. Il
participe de la première par la conduite, le deiTein, la noblesfe de quel-
ques personnages, le sérieux, le pathétique, Se le tour de quelques
seenes. Il tient aussi un peu de la séconde par la gaieté libre, Se sou-
vent très-polnTonne de quelques jeux de théâtre, par versincation sau-
tillante Se vive, par l'issue toujours agréable Se jamais tragique. Son
but principal étoit de remettre les elprits dans une situation plus douce
après les impressions causées par la tragédie ; Se sa matière ordinaire
étoit Bacchus, soit parce que l'on jouoit ces pièces dans la joie des
fêtes bacchiques, soit pour ne paroître pas avoir oublié entièrement ce
héros , comme le fît successivement la tragédie en s'annoblissant.
Il est inutile de remonter à la source ténébreuse de l'origine de ce
spectacie ; son nom seul, dit le savant P. Brumoy, fait asfez connoître
qu'il est né du même germe que la tragédie Se la comédie informes,
dans la liberté des fêtes célébrées par les paysans. Horace le fait de
peu postérieur à l'un Se à l'autre, quand il dit que , « celui qui dis-
» puta le prix du bouc dans le genre tragique, s'avisa bientôt d'offrir
» aux spectateurs des satyres nuds Se gressiers » ; mais c'est toujours la
'même origine. Ainfî , les vendanges ou le bouc immolé, les quolibets
de village Se la licence rustique , aisez semblables à ceux des satyres,
furent les sources des quatre speélacles qui amuserent long-temps la
ville