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https://doi.org/10.11588/diglit.33629#0065
PROJETS
DE
PRISONS DÉPARTEMENTALES^
PAR M. HAROU-ROMAIN,
ARCHITECTE DU DÉPARTEMENT DU CALVADOS ET DE LA MAISON CENTRALE DE BEAULIEU.
OBSERVATIONS GÉNÉRALES.
Les projets qui vont suivre ont été détachés d'un Atlas composé dë
quatre-vingts planches grand in-folio, que j'ai remis à M. le Ministre
de l'intérieur, et que je prendrai probablement le parti de publier.
La série de plans qu'il renferme, tous étudiés pour des prisons dé-
partementales, a, pour limite inferieure, le nombre de huit cellules,
et pour limite supérieure celui de treize cent soixante.
Comme toutes ces compositions ne sont, en quelque sorte, que
l'application, sur diverses échelles et sous diverses formes, de la
pensée qui a servi de base à mon projet de Pénitencier ou de prison
pour peines, je me trouve amené à rappeler ici quelques unes des
considérations sous l'influence desquelles je m'étais livré à ce premier
travail.
Architecte, depuis vingt ans, de la maison centrale de Beaulieu,
j'avais été à meme d'étudier ce que la vie en commun pouvait avoir
d'influence sur les prisonniers. J'avais acquis la conviction que, mêmë
sous la direction d'un homme aussi habile, aussi dévoué que M. Dieÿ,
toute discipline devait être impuissante pour empêcher la corruption
mutuelle des détenus ; et que^ dans tous les cas, elle n'empêcherait
jamais qu'un libéré se trouvât, partout et pendant toute sa vie, sOus
la funeste domination de condamnés plus corrompus qhi auraient
partagé sa captivité.
Le régime de la séparation, qui pouvait seul remédier radicale-
ment à ces dangers, m'apparut avec ses difficultés. — Toutes mes
pensées, toutes mes réflexions tendirent dès lors à les résoudre.
Je compris, avant tout, que je devais m'imposer la condition de
faire assister tous les détenus aux exercices divinsdepuis la céré-
monie du dimanche jusqu'à la prière de chaque jour. Je regardais
DE
PRISONS DÉPARTEMENTALES^
PAR M. HAROU-ROMAIN,
ARCHITECTE DU DÉPARTEMENT DU CALVADOS ET DE LA MAISON CENTRALE DE BEAULIEU.
OBSERVATIONS GÉNÉRALES.
Les projets qui vont suivre ont été détachés d'un Atlas composé dë
quatre-vingts planches grand in-folio, que j'ai remis à M. le Ministre
de l'intérieur, et que je prendrai probablement le parti de publier.
La série de plans qu'il renferme, tous étudiés pour des prisons dé-
partementales, a, pour limite inferieure, le nombre de huit cellules,
et pour limite supérieure celui de treize cent soixante.
Comme toutes ces compositions ne sont, en quelque sorte, que
l'application, sur diverses échelles et sous diverses formes, de la
pensée qui a servi de base à mon projet de Pénitencier ou de prison
pour peines, je me trouve amené à rappeler ici quelques unes des
considérations sous l'influence desquelles je m'étais livré à ce premier
travail.
Architecte, depuis vingt ans, de la maison centrale de Beaulieu,
j'avais été à meme d'étudier ce que la vie en commun pouvait avoir
d'influence sur les prisonniers. J'avais acquis la conviction que, mêmë
sous la direction d'un homme aussi habile, aussi dévoué que M. Dieÿ,
toute discipline devait être impuissante pour empêcher la corruption
mutuelle des détenus ; et que^ dans tous les cas, elle n'empêcherait
jamais qu'un libéré se trouvât, partout et pendant toute sa vie, sOus
la funeste domination de condamnés plus corrompus qhi auraient
partagé sa captivité.
Le régime de la séparation, qui pouvait seul remédier radicale-
ment à ces dangers, m'apparut avec ses difficultés. — Toutes mes
pensées, toutes mes réflexions tendirent dès lors à les résoudre.
Je compris, avant tout, que je devais m'imposer la condition de
faire assister tous les détenus aux exercices divinsdepuis la céré-
monie du dimanche jusqu'à la prière de chaque jour. Je regardais