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https://doi.org/10.11588/diglit.33629#0099
DE PRISONS DÉPARTEMENTALES. 5?
PRISON PROJETÉE POUR LÀ VILLE DE CAEN
SUR L'EMPLACEMENT DE L'ANCIENNE PRISON.
CENT QUATRE-VINGTS CELLULES.
DEsemPTnmv
Le projet pour la prison de Caen, soumis il y a déjà long-temps au Con-
seil général du Calvados, a été composé sur remplacement de l'ancienne,
parce que la proximité du Pa!ais-de-Justice empêchait de l'abandonner.
La forme du terrain, l'obligation de s'accorder avec des bâtiments exis-
tants offraient une série de difficultés.—On rencontrait quelque embarras
pour arriver à ce que l'aumônier placé à l'autel fut aperçu de tous les prison-
niers dans leurs cellules, parce que le plus grand nombre de celles-ci avaient
une direction divergente. — On avait aussi à rechercher comment on pro-
curerait aux détenus des promenoirs dans lesquels il fut possible de les bien
surveiller.
Pour surmonter la première de ces difficultés, on a imaginé d'ajuster en
pan coupé les portes des cellules et de les faire ouvrir par dehors, de ma-
nière qu'en les développant sous un angle de quatre-vingt-dix degrés les pri-
sonniers , placés à l'entrée de leurs cellules, verraient le prêtre tout en face
d'eux, sans qu'il leur fut possible de s'apercevoir entre eux, à cause de l'ob-
stacle qui leur serait opposé par les portes elles-mêmes. — Enfin, pour tirer
tout l'avantage possible de la disposition des pans coupés, on a pratiqué, au
sommet des angles saillants formés par leur rencontre, des trous d'inspection,
qui feraient mieux découvrir dans toute l'étendue de l'appartement que les
moyens généralement indiqués ne permettaient de le faire.
Pour vaincre la seconde difficulté, on a pensé qu'en supprimant les cellules
du rez-de-chaussée, dans les deux bâtiments qui se trouvaient en face de
l'observatoire, on obtiendrait ainsi au delà de ces cellules, et dans la direction
de leur murs, des promenoirs où les prisonniers, conduits séparément, se-
raient soumis à la surveillance du concierge.—Cette combinaison offrait, en
outre, l'avantage de leur procurer un abri dans la partie de ces promenoirs
qui serait couverte par les logements des étages supérieurs.
Il convient de dire que les dispositions qui viennent d'être décrites n'ont
été adoptées dans le projet de la prison de Caen que parce qu'il y avait
nécessité de s'accorder avec des constructions existantes ; ce ne serait donc
probablement que lorsqu'il s'agirait de l'appropriation d'un ancien bâtiment
que l'on pourrait les regarder comme des indications utiles; et cependant on
est obligé de reconnaître que, depuis l'époque de cette composition, des
projets neufs (parmi lesquels se trouve celui du pénitencier de Madrid) ont
présenté des arrangements qui se rapprochent plus ou moins de ces mêmes
dispositions.
PRISON PROJETÉE POUR LÀ VILLE DE CAEN
SUR L'EMPLACEMENT DE L'ANCIENNE PRISON.
CENT QUATRE-VINGTS CELLULES.
DEsemPTnmv
Le projet pour la prison de Caen, soumis il y a déjà long-temps au Con-
seil général du Calvados, a été composé sur remplacement de l'ancienne,
parce que la proximité du Pa!ais-de-Justice empêchait de l'abandonner.
La forme du terrain, l'obligation de s'accorder avec des bâtiments exis-
tants offraient une série de difficultés.—On rencontrait quelque embarras
pour arriver à ce que l'aumônier placé à l'autel fut aperçu de tous les prison-
niers dans leurs cellules, parce que le plus grand nombre de celles-ci avaient
une direction divergente. — On avait aussi à rechercher comment on pro-
curerait aux détenus des promenoirs dans lesquels il fut possible de les bien
surveiller.
Pour surmonter la première de ces difficultés, on a imaginé d'ajuster en
pan coupé les portes des cellules et de les faire ouvrir par dehors, de ma-
nière qu'en les développant sous un angle de quatre-vingt-dix degrés les pri-
sonniers , placés à l'entrée de leurs cellules, verraient le prêtre tout en face
d'eux, sans qu'il leur fut possible de s'apercevoir entre eux, à cause de l'ob-
stacle qui leur serait opposé par les portes elles-mêmes. — Enfin, pour tirer
tout l'avantage possible de la disposition des pans coupés, on a pratiqué, au
sommet des angles saillants formés par leur rencontre, des trous d'inspection,
qui feraient mieux découvrir dans toute l'étendue de l'appartement que les
moyens généralement indiqués ne permettaient de le faire.
Pour vaincre la seconde difficulté, on a pensé qu'en supprimant les cellules
du rez-de-chaussée, dans les deux bâtiments qui se trouvaient en face de
l'observatoire, on obtiendrait ainsi au delà de ces cellules, et dans la direction
de leur murs, des promenoirs où les prisonniers, conduits séparément, se-
raient soumis à la surveillance du concierge.—Cette combinaison offrait, en
outre, l'avantage de leur procurer un abri dans la partie de ces promenoirs
qui serait couverte par les logements des étages supérieurs.
Il convient de dire que les dispositions qui viennent d'être décrites n'ont
été adoptées dans le projet de la prison de Caen que parce qu'il y avait
nécessité de s'accorder avec des constructions existantes ; ce ne serait donc
probablement que lorsqu'il s'agirait de l'appropriation d'un ancien bâtiment
que l'on pourrait les regarder comme des indications utiles; et cependant on
est obligé de reconnaître que, depuis l'époque de cette composition, des
projets neufs (parmi lesquels se trouve celui du pénitencier de Madrid) ont
présenté des arrangements qui se rapprochent plus ou moins de ces mêmes
dispositions.