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Revue archéologique — 13.1866

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Longpérier, Adrien de: Inscription métrique du XIIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24255#0056

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46 REVUE ARCHEOLOGIQUE.

Comminges sont identiques à ceux qu’avait inspirés la mort du sei-
gneur d’Oisserv.

Ce n’est pas tout ; près du portail de l’antique église de Saint-Just
de Valcabrère, on lit encore l’épitaphe du prêtre Jean Fabre datée
du xvnie (sic) jour avant les kalendes d’août (16 juillet) 1312 (1), et à
la suite de laquelle reparaissent ces deux lignes :

QYI TYMYLYM CERNIS CVR NON MORTALIA SPERNIS
TAL1 NAMQYE DOM O CLAYDITVR OMNIS HOMO

Cette sentence, partie pour le midi de la France au xme siècle, n’y
demeure cependant pas si bien domiciliée qu’on ne la revoie plus
dans nos contrées septentrionales. En 1432, elle réparait avec une
légère variante sur la tombe de Gcofïroi Peilegay, vingt-huitième
abbé de Saint-Victor de Paris (2) :

CYM TVMVLVM CERNIS CVR NON MORTALIA SPERNIS
T A LI NAMQVE DOMO CLAYDITVR OMNIS HOMO

Si l’on continuait (avec les développements qu’il comporte tels
que les autoriserait certainement le dépouillement méthodique de tous
les recueils de vers léonins conservés manuscrits) le relèvement des
inscriptions tumulaires qui existent encore dans nos églises et dans
nos musées, on pourrait, en tenant compte de l’ordre chronologique
de ces productions plus ou moins poétiques, découvrir par quelle
voie elles ont pu passer d’une contrée à une autre.

(Ju’une pensée philosophique ou chrétienne soit venue en des
lieux différents à l’esprit de plusieurs écrivains qui, contraints par
la forme du vers, l’auront exprimée d’une façon analogue, il n’v a
pas lieu de s’en étonner.

Mais, en dehors des exemples de reproduction identique comme
ceux que nous avons rapportés, il règne dans les poésies en vers léo-
nins une inspiration générale, une communauté de tours et d’épithètes
qui ne peuvent provenir que d’un enseignement. Des moines voya-
geurs ont-ils recueilli dans leur carnet des vers qu’ils lisaient sur
les tombes et dont la facture leur paraissait ingénieuse? A-t-on, dans
les écoles laïques ou ecclésiastiques, fait circuler des choix de vers
léonins, des formules propres à y figurer, ce que nous pourrions

(1) Voy., pour cette notation, l’inscription gravée (pi. II, n° 3) à la suite du mé-
moire de M. de Castellane, Inscript, du XIVe siècle dans les Mém. de la Soc. arch.
du Midi, 1837, t. lit.

(2) Gall. christ., t. VII, col. 685.
 
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