Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Rayet, Olivier; Thomas, Albert
Milet et le Golfe Latmique: Tralles, Magnésie du Méandre, Priene, Milet, Didymes, Heraclee du Latmos ; fouilles et explorations archéologiques ... (Text, Band 1) — Paris, 1877

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.942#0039
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
U PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II.

contrée de l'Asie Mineure ne réunit en effet au même degré la richesse
matérielle et la beauté pittoresque. Au sud, le Bech-Parmak et les mon-
tagnes de Bosdoghan lui font un fond de décor sévère; au nord, la chaîne
du Kastaneh-Daghe l'abrite des vents froids et lui fournit des eaux abon-
dantes. Vue de la vallée, cette dernière chaîne présente des escarpements
rapides, formés de micaschistes en partie décomposés et d'argiles forte-
ment rougies par l'oxyde de fer dont elles sont imprégnées. Les eaux ont
déchiqueté en tous sens ces terrains peu consistants; les arbres y peuvent
sans peine enfoncer leurs racines. Aussi la montagne est-elle du haut en
bas couverte de verdure : pins, mélèzes , chênes verts, dans les parties
hautes; chênes valanèdes, noyers, châtaigniers, dans la zone moyenne;
figuiers et oliviers au bas des pentes. Une foule de petits hameaux turcs
groupent autour des sources, au milieu de touffes de verdure, leurs maisons
aux formes capricieuses et pittoresques. Outre leurs arbres à fruits, ces
hameaux possèdent des vignes qui produisent un excellent raisin et un vin
noir, épais et âpre, imprégné d'un fort goût de pierre à fusil. Ce vin est
si mal fabriqué qu'il ne peut se garder toute l'année : on en conserve une
partie en y mettant de la résine. Peu estimé aujourd'hui, il n'en doit
pas moins avoir conservé beaucoup des caractères du vin Mésogite, assez
apprécié dans l'antiquité. Il a du moins encore le défaut que lui reprochait
Pline (1).

Aux dernières pentes de la montagne s'appuient des masses de graviers
déposées par le Méandre à l'époque diluvienne. Elles forment tout le
long de la chaîne une sorte de banquette parfaitement horizontale et large
de 1000 à 1500 mètres. Les torrents descendus des hauteurs ont creusé à
travers cette banquette des ravins profonds, et l'ont ainsi morcelée en une
série de petits plateaux reliés au nord à la montagne par des isthmes étroits,
et présentant au sud et des deux côtés des escarpements à pic sur une hau-
teur de 20 à 30 mètres, dominant de longues pentes formées par les éboulis.
Ces plateaux constituent autant de forteresses naturelles inattaquables du
côté de la plaine. Le sommet en est couvert d'énormes oliviers.

Les dernières ondulations qui s'étendent au - dessous et vont mourir

(1) Strabon, XIV, i, 15 : ■fj ts Méewyic xal ô T|A<5).oç xal -f\ KaTaxexa'j|/.év/|... xal àXXoi àar^ôtz-
poi T<Sitoi S'.atpôptoç j£pYj<7TOi.voO<siv, 7) -jtpoç àitd'Xa'jaiv •?, icpôç Siattaç ta-rpixâç. Ici., XIV, II, 47 (à
propos de Nysa) : Mal uTtèp t»)ç 7c6).ewç èv tu ô'psi Ta Apo[/.a (<JUOT&XovTt< -cô £w Ypâ|X[Aot)- oôsv âpi-
<jto; Msswy/n-,? olvoç 6 Àpoptsûç. Pline, H. N., XIV, ix, 2 : « Nam Mesogiten capitis dolores
facere compertum est. » Il est à noter que les vins d'Icaria et de Cos, si estimés des anciens,
sont, comme celui du Kastaneh-Daghe, des vins très-âpres.
 
Annotationen